dimanche 5 mars 2017

TRAQUE A BOSTON


Drame/Thriller/Efficace, anxiogène par sa thématique

Réalisé par Peter Berg
Avec Mark Wahlberg, Kevin Bacon, John Goodman, J.K. Simmons, Michelle Monaghan, Jake Picking, Jimmy O. Yang, Alex Wolff...

Long-métrage Américain
Titre original : Patriots Day 
Durée: 02h09mn
Année de production: 2016
Distributeur: Metropolitan FilmExport 

Interdit aux moins de 12 ans

Date de sortie sur les écrans américains : 13 janvier 2017
Date de sortie sur nos écrans : 8 mars 2017


Résumé : Alors que la ville de Boston est sous le choc de multiples explosions, le sergent de police Tommy Saunders rejoint les enquêteurs sur le terrain dans une course contre la montre pour traquer et arrêter les auteurs avant qu'ils ne frappent à nouveau. Croisant les parcours de l'agent spécial Richard Deslauriers, du commissaire Ed Davis, du sergent Jeffrey Pugliese et de l'infirmière Carol Saunders, ce récit sans concession évoque la chasse à l'homme la plus complexe jamais mise en œuvre par la police américaine – et rend un vibrant hommage aux héros du quotidien.

Bande annonce (VOSTFR)


Extrait - "Diffusez les photos" (VOSTFR)


Extrait - "L'amour pour seule arme" (VOSTFR)



Featurette - Authenticité (VOSTFR)


Featurette - Recréer le marathon (VOSTFR)


Ce que j'en ai pensé : Peter Berg, le réalisateur, s’inspire d’un événement réel horrible pour nous le faire revivre du point de vue des forces de l’ordre de Boston, où l’attentat avait eu lieu pendant le marathon. 

Peter Berg, le réalisateur, sur le tournage du film
En ce qui concerne la mise en condition du spectateur, le film est très réussi, car il est anxiogène, ce qui n’est pas forcément une expérience agréable si on est sensible sur ce genre de sujet. Faire la connaissance de personnages et savoir instinctivement qu’ils vont être impactés par ce fait terrible ne met pas à l’aise. Le film a pour but de rendre hommage à la ville de Boston dans son ensemble, ce que Peter Berg fait avec les classiques moments d’émotion et de bravoure. Il ne cache pas son intention et rempli tout à fait son contrat. Il est appréciable d’ailleurs qu’il n’essaie pas de magnifier les réactions. On sent que les forces locales n’étaient pas préparées pour faire face à cet événement insensé et qu’elles ont réagi comme elles ont pu, avec du cœur. La reconstitution du marathon est impressionnante tout comme les scènes d’affrontement. 


Le scénario et la mise en scène permettent de suivre les étapes de façon claire. Le courage des forces de l’ordre est mis en avant par des portraits d’hommes qui ont à cœur leur mission de défense des habitants de leur ville. Sans être des héros à priori, ils se comportent comme tel et n’hésite pas à affronter des situations terribles jusqu’à épuisement. 
Mark Wahlberg interprète le sergent Tommy Saunders, un policier qui n’a pas sa langue dans sa poche et qui connaît sa ville de fond en comble. 


Kevin Bacon Interprète l’agent spécial du FBI, Richard DesLauriers, un opérationnel pris par le temps ainsi que les pressions diverses qu’une situation aussi dramatique peut causer. 


John Goodman interprète le commissaire Ed Davis. Il doit agir et taper du poing sur la table pour dépasser les intrigues politiques. 


J.K. Simmons interprète le sergent Jeffrey Pugliese, un homme qui ne va pas hésiter quand il faudra agir. 


TRAQUE A BOSTON est un film efficace au sujet difficile. Même si un peu de légèreté réussi à s’immiscer par petites touches d’humour ou via des moments intimes, il n’en demeure pas moins que ce n’est pas un divertissement, car l’angoisse et l’empathie priment. Par contre, on apprend comment les faits se sont déroulés et on est pris dans l’action du début à la fin.


NOTES DE PRODUCTION 
(A ne lire qu'après avoir vu le film pour éviter les spoilers !)

"Il aura fallu plusieurs semaines pour que ces deux hommes mettent en oeuvre leur stratégie de haine mais la réaction immédiate des habitants a été celle de l'amour".
- Patrick Downes, rescapé

Réalisé par Peter Berg, TRAQUE À BOSTON rend hommage au courage exemplaire de toute une ville face à l'adversité. Retraçant les attentats du marathon de Boston en 2013, ce thriller évoque la chasse à l'homme la plus spectaculaire et la plus complexe jamais mise en oeuvre par la police. Si ces terribles événements se sont produits à Boston, ils ont marqué le monde entier.

TRAQUE À BOSTON s'inspire des témoignages des premiers secours, des personnels hospitaliers, des enquêteurs de police, des autorités gouvernementales, de citoyens ordinaires et d'authentiques rescapés.

LE SYMBOLE DU "PATRIOTS DAY"

Fondée en 1630, la ville de Boston est l'une des plus anciennes des États-Unis. Le Patriots Day commémore les batailles de Concord et Lexington qui marquent les premiers engagements militaires de la guerre d'Indépendance. Chaque année lors du Patriots Day, le troisième lundi d'avril, la ville accueille le marathon : tous les habitants s'y donnent rendez-vous.

Le lundi 15 avril 2013, deux individus, ayant grandi aux États-Unis, ont attaqué l'une des plus belles traditions de la ville. Bilan : trois morts et 264 blessés.

Comme le signale le commissaire de la police de Boston Ed Davis, la ville ne s'est pas repliée dans la peur : "Le Patriots Day est un événement majeur dans la vie de Boston. Nous le fêtons depuis fort longtemps, fiers de faire partie d’une ville qui a joué un rôle majeur pendant la Révolution. Nous avons vécu l'attaque de ces deux individus comme une insulte personnelle, si bien que nous avons riposté avec la même force".

TOUTE L'HISTOIRE

Au cours des quatre jours qui ont suivi l'attentat, plus d'un millier d'agents des polices fédérale et locale ont uni leurs forces pour reconstituer la scène de crime, passer au crible toutes les preuves et étudier les milliers de pistes pour confondre les terroristes. Le 18 avril, grâce à un indice livré par un otage ayant pris la fuite, la police a affronté les suspects lors d'un combat acharné à Watertown, alors que la ville, pour la première fois dans l'histoire américaine, était pour ainsi dire bouclée (les écoles étaient fermées, les transports en commun à l'arrêt et la population évacuée des rues). À l'issue de l'affrontement, un des assaillants (Tamerlan Tsarnaev) a été mortellement blessé. La nuit suivante, le complice de Tsarnaev, son frère cadet Dzhokhar, a été capturé alors qu'il se cachait sous la bâche d'un bateau dans le jardin d'un habitant de Watertown.

Les moments les plus marquants de l'attentat et de la chasse à l'homme ont été largement relayés mais il restait à raconter la véritable histoire …

La poursuite exemplaire des terroristes a été perçue comme le triomphe des valeurs américaines où se sont illustrés des héros de toutes natures – des rescapés et leurs proches aux premiers secours, des policiers locaux ou fédéraux (dont l'un d'entre eux, Sean Collier, a été tué dans l'exercice de ses fonctions) à des officiels du gouvernement et des citoyens ordinaires qui ont fourni des indices déterminants (comme ce jeune homme courageux Dun "Danny" Meng qui, retenu comme otage par les terroristes, a réussi à s'enfuir et à renseigner la police sur l'endroit où ils se cachaient).

Peter Berg précise : "TRAQUE À BOSTON parle d'une forme d'héroïsme citoyen, de sa force face au mal absolu. C'est une histoire qu'il fallait absolument porter à l'écran".

Le film permet au spectateur de "mieux comprendre en quoi ces événements ont marqué la ville et comment celle-ci y a fait face", indique le producteur Michael Radutzky qui, en tant que producteur du célèbre magazine d'investigation "60 Minutes", a supervisé le premier reportage de fond sur l'attentat. Son émission, axée sur le commissaire de la police de Boston Ed Davis, a été diffusée à l'antenne moins d'une semaine après l'attaque. "La manière dont Boston a réagi à cet attentat est totalement singulière : elle tient à l'esprit même de la ville, à la force de caractère des rescapés et à l'engagement de tous ceux qui ont apporté leur aide pour mettre les terroristes hors d'état de nuire".

Le scénario de TRAQUE À BOSTON s'inspire de plusieurs sources, comme le magazine "60 Minutes" et plusieurs entretiens conduits par la production avec les rescapés, les premiers secours et les enquêteurs.

Le choix du réalisateur était évidemment crucial. Le nom de Peter Berg, habitué à mettre en scène des récits inspirés de faits réels où le courage triomphe de l'adversité s'est rapidement imposé. Conteur audacieux et visionnaire, Berg sait projeter le spectateur au coeur de l'action.

"C'est difficile car il faut à la fois raconter une histoire captivante et rester fidèle à la réalité", précise le producteur Hutch Parker. "Quand on se penche sur la filmographie de Peter, de FRIDAY NIGHT LIGHTS à DU SANG ET DES LARMES et DEEPWATER, on se rend compte qu'aucun autre réalisateur ne s'y prend mieux que lui sur ce terrain".

Comme la plupart des Américains, Berg avait suivi les événements du début à la fin : "J'ai été touché par ces habitants qui se sont unis pour capturer les terroristes et qui n'ont jamais cessé de s'épauler", rapporte le réalisateur.

Il a aussi été marqué par la manière dont ces attaques ébranlent profondément notre société. "Cet attentat effroyable, comme d'autres qui se produisent dans le monde entier, sont des actes de lâcheté absolue perpétrés par des extrémistes religieux et des individus radicalisés qui s'en prennent à des innocents", dit-il. "Ce qui m'a beaucoup dérangé, c'est que cette attaque n'a pas eu lieu au coeur des montagnes d'Afghanistan, ravagées par la guerre, ou dans une ville assiégée du Moyen-Orient, mais dans une ville américaine".

Le réalisateur souhaitait également mettre en valeur les efforts coordonnés des forces de l'ordre de Boston qui ont oeuvré en étroite collaboration avec le FBI : elles ont en effet admirablement géré une situation d'urgence et ont travaillé sans relâche dans des circonstances éprouvantes – sous les regards du monde entier. "L'abnégation et le courage exemplaires de nos soldats et de nos policiers m'ont servi d'exemple", confie-t-il.

Berg et ses collaborateurs se sont soigneusement documentés sur les faits et ont ainsi rencontré des commissaires de la police de Boston, des agents du FBI et des policiers du Massachussetts, ainsi que des responsables d'associations et d'organisations ayant participé au sauvetage. En effet, il s'agissait de s'assurer que le film restitue fidèlement la réalité des événements. "Il était essentiel que la ville de Boston soit un personnage à part entière", déclare le réalisateur. "On avait besoin de tous ceux qui ont participé aux secours et il était de notre devoir de respecter l'exactitude des faits".

"Les moments que nous avons passés à Boston en compagnie de ceux qui ont été touchés par les événements ont été essentiels", souligne le producteur Scott Stuber. "C'était la seule manière de faire en sorte qu'on raconte l'histoire avec précision en portant un soin particulier au moindre détail. Nous leur avons laissé toutes nos coordonnées afin qu'ils puissent nous contacter s'ils avaient un problème ou s'ils se souvenaient d'un événement. Nous tenions à ce qu'ils se sentent libres de nous appeler quand ils le voulaient dans le but de nouer une véritable complicité".

TRAQUE À BOSTON s'articule autour de plusieurs intrigues permettant de cerner la tension qui s'est emparée de la ville au cours des 105 heures de chasse à l'homme. "Des milliers de gens ont été touchés", indique Berg. "Pour rendre compte de l'envergure de cet événement, nous avons choisi de nous attacher à sept ou huit personnages qui ont été particulièrement touchés par cet événement, chacun à sa manière. À Boston, personne ne pouvait prévoir ce qui allait se passer ensuite et les gens étaient – à juste titre – inquiets que d'autres attentats ne se produisent. Nous avons cherché à montrer l'impact global de l'attaque sur la ville, à travers des actes de courage individuels et des gestes formidables de bienveillance et de compassion".

Tout comme Berg dans le rôle de metteur en scène, Mark Wahlberg, qui a grandi dans le quartier de Dorchester à Boston, s'imposait pour incarner la pugnacité et la solidarité qui ont caractérisé les habitants de la ville. L'acteur est d'ailleurs également producteur du film.
Il reconnaît qu'au départ il hésitait un peu à s'engager dans l'aventure. "C'est un sujet qui me touche de très près parce qu'à Boston tout le monde connaît quelqu'un qui a été directement frappé par l'attentat", note-t-il. "Si je me décidais à tourner le film, je voulais faire en sorte qu'on raconte l'histoire avec justesse".

Il s'est aussi demandé s'il n'était pas trop tôt pour s'atteler à un tel récit. "Mais en y réfléchissant, je me suis dit que si on ne le faisait pas, quelqu'un d'autre le ferait – et s'il ne s'y prenait pas avec respect et sensibilité, le résultat serait épouvantable".

LE RÉALISME AVANT TOUT
Précisions et détails

La production a tout mis en oeuvre pour tourner autant que possible sur les lieux mêmes où les événements se sont produits. Mais elle n'a jamais perdu de vue le caractère sensible du sujet et les désirs des Bostoniens. "S'il n'y avait ne serait-ce qu'une seule personne réticente à l'idée qu'on vienne tourner dans son quartier, on aurait évidemment tourné ailleurs", assure Berg.

Tous ceux qui ont participé au Marathon de Boston en 2013 – et vécu le choc de l'attentat – se sont volontiers confiés à l'équipe du film. Autant dire que la production se devait d'être accueillante, comme l'explique Stuber : "Ils pouvaient venir sur le plateau quand ils le souhaitaient. S'ils avaient parfois du mal à assister à la reconstitution des faits, ils étaient malgré tout contents d'être là et ressentaient comme un étrange sentiment cathartique. Leur présence nous rappelait qu'on était en train de raconter leur histoire et je crois que cela nous a d'autant plus poussés à tout mettre en oeuvre pour être à la hauteur".

Le régisseur d'extérieurs Mark Fitzgerald est entré en contact avec les responsables de plusieurs sites de la ville pour obtenir des autorisations de tournage. Certains n'étaient pas disponibles, d'autres étaient inaccessibles à une équipe de film – mais dans l'ensemble la production a utilisé environ 70% des lieux réels des événements.

D'emblée, on s'est rendu compte qu'on allait devoir reconstituer une partie importante de Boylston Street où l'attentat a eu lieu car on était conscients qu'on ne pourrait jamais tourner là-bas", indique Tom Duffield (chef-décorateur). Avec son équipe, il a photographié Boylston Street sous tous les angles et réuni des clichés du FBI et de témoins de l'attaque. Puis, il s'est entretenu avec les policiers présents sur les lieux du drame.

En effet, pour reconstituer les événements d'avril 2013, la production s'est appuyée sur les images tournées par les chaînes info, les témoins et les caméras de surveillance. C'est grâce à ces images que la production a pu obtenir un tel degré de réalisme.

La chef-costumière Virginia Johnson a consulté des photos et des vidéos d'archives et a interrogé les policiers du Boston Police Department (BPD) et du FBI. "Le lieutenant Meade, du BPD, m'a permis de prendre en photo les badges, pin's et autres gilets pare-balles pour m'en inspirer par la suite", dit-elle. "C'est ce que j'ai fait à Watertown et dans tous les autres commissariats. Tous les officiers de police m'ont accordé leur temps sans compter et m'ont envoyé des photos d'eux en uniformes. C'était formidable de démarrer comme ça parce qu'on savait, d'entrée de jeu, qu'on partait dans la bonne direction".

Au cours des préparatifs, Virginia Johnson a rencontré plusieurs personnes qu'on retrouve dans le film sous les traits de comédiens. "On s'est entretenu avec Travis Dixon qui était le colocataire de Sean Collier", souligne-t-elle. "Il nous a montré les bottes que portait Sean pour que je puisse confectionner des bottes avec la même patine. C'est grâce à ce genre de détails qu'on avait le sentiment d'être le plus fidèle possible à cet homme. Son colocataire y a été sensible".

Par la suite, Berg a mêlé des images d'archives aux plans du film, accentuant ainsi la tension et le sentiment de réalisme. C'est notamment le cas de la scène du parking de l'Arsenal Mall de Watertown reconverti en poste de commandement et de celle de la salle des preuves du FBI à Black Falcon où la police scientifique a pu étudier des indices pour identifier les suspects.

Les images d'archives ont joué un rôle déterminant pour que le réalisateur et son fidèle chef-opérateur Tobias Schliessler mettent au point le style visuel du film. "Peter souhaitait que TRAQUE À BOSTON soit aussi réaliste que possible, si bien qu'on a choisi de le tourner comme un documentaire, ainsi on a pu y intégrer les images des chaînes d'info sans perturber le spectateur ou détourner son attention" explique le directeur de la photo.

Tout comme dans LE ROYAUME et DU SANG ET DES LARMES, l'équipe a privilégié un tournage à plusieurs caméras qui permet aux comédiens d'improviser et de rechercher librement la vérité de chacune des scènes. "J'ai fait appel aux meilleurs cadreurs caméra à l'épaule qui avaient travaillé avec Peter sur ses trois derniers films", indique Schliessler. "Ils ont réussi à adopter un style permettant à Peter de varier les angles de prises de vue et de se couvrir sans briser l'élan de la scène".

Le producteur Hutch Parker salue l'audace de la mise en scène : "Le jour de l'attentat, tout un tas d'événements inattendus se sont produits et Peter a parfaitement su transposer cette énergie brute", dit-il.

Il ajoute : "Il a fait confiance à l'intuition de ses comédiens et collaborateurs et nous avons tous travaillé ensemble de manière synchrone. C'est, à mon avis, ce qui donne au film une résonance émotionnelle très forte, d'autant plus que tout est filmé en temps réel".

UN CASTING BOSTONIEN

L'ancien commissaire Ed Davis, qui a largement participé au développement du projet, est l'un des protagonistes du film. Le réalisateur a confié le rôle à John Goodman, non seulement en raison de l'étendue de son registre, mais parce que "personne ne ressemble autant à Ed Davis que lui", comme le note Berg. "Ce sont tous les deux des types de grande taille et hauts en couleurs".

Heureux de participer à un film qui rend hommage à la ville de Boston, Goodman s'est senti flatté d'incarner un tel personnage, surtout après l'avoir rencontré en personne : "Il est impossible d'être à la hauteur d'un homme d'une telle stature", dit-il. "C'est un type généreux, honnête et foncièrement attaché à son boulot. Il prenait toujours le temps d'avoir un mot aimable pour chaque policier qu'il croisait".

L'agent spécial du FBI Richard DesLauriers a lui aussi joué un rôle-clé dans la chasse à l'homme. Kevin Bacon ne s'est pas fait prier pour s'engager dans l'aventure. "On ne tombe pas souvent sur un projet qui revient sur un événement majeur de notre histoire récente et qui résonne à ce point sur un plan personnel", rapporte le comédien qui a joué dans MYSTIC RIVER de Clint Eastwood, autre drame se déroulant à Boston.

L'acteur s'est documenté sur le personnage et a même rencontré DesLauriers. "J'ai tout de suite compris que j'avais affaire à un homme d'une totale intégrité qui possède une véritable éthique professionnelle", poursuit-il. Le policier a également arrêté le caïd mafieux Whitey Bulger, au bout de 16 ans de chasse à l'homme. Il se trouve que Bacon s'est tout récemment produit dans STRICTLY CRIMINAL qui relate l'histoire de ce criminel notoire.

Si la plupart des personnages de TRAQUE À BOSTON s'inspirent de personnes réelles, le protagoniste campé par Mark Wahlberg – le sergent Tommy Saunders du BPD – est le fruit d'un métissage de plusieurs policiers et urgentistes. "Il incarne surtout le courage des héros de la ville qui sont trop nombreux pour qu'on puisse tous les représenter dans un film de deux heures", observe Stuber.

Comme dans DU SANG ET DES LARMES et DEEPWATER, Wahlberg campe un homme ordinaire qui doit se battre pour survivre. En s'engageant dans le projet, l'acteur a ressenti une responsabilité écrasante, notamment à l'égard des proches de ceux qui ont été tués ou blessés dans l'attaque. Mais il a été soulagé en lisant la version finale du scénario qui met l'accent sur les efforts sans relâche des policiers pour sécuriser la ville et le récit admirable des rescapés. "Boston a refusé de céder à la peur", constate Wahlberg.

La femme de Saunders, Carol (Michelle Monaghan), apporte un vrai soutien affectif à son mari tout au long d'une enquête éprouvante destinée à confondre et arrêter les suspects. Carol est également un personnage fictif mais elle s'inspire des nombreux partenaires des policiers qui ont soutenu ces derniers au cours de ces terribles événements.

La comédienne avait déjà tourné à Boston dans GONE BABY GONE de Ben Affleck et avait adoré la ville. "Boston me fait penser à une petite ville habitée par une famille très soudée, et c'est d'ailleurs ce à quoi nous avons assisté pendant l'attentat", dit-elle. "On a vraiment perçu l'esprit de Boston pendant l'attaque et par la suite. C'est une ville qui fait preuve d'unité, d'amour et de résilience, c'est un message très fort adressé au monde".

Plusieurs personnes ont été blessées à la ligne d'arrivée. On découvre ainsi dans le film Patrick Downes et Jessica Kensky qui ont perdu leurs jambes dans l'attentat. En avril 2013, ils n'étaient mariés que depuis quelques mois. Ils avaient décidé de fêter le Patriots Day en allant encourager les coureurs à la ligne d'arrivée et ils se sont ainsi retrouvés particulièrement exposés. Patrick a malgré tout participé au marathon 2016 pendant le tournage du film. Le rétablissement du couple témoigne de l'esprit de tous ceux qui ont été frappés de plein fouet par l'attaque. "Cette histoire parle avant tout des gens comme Jessica et Patrick, qui ont survécu à ce tragique attentat", relève le réalisateur. "Ils ont tous les deux fait preuve d'un courage extraordinaire". Rachel Brosnahan (HOUSE OF CARDS) et Christopher O'Shea (MADAM SECRETARY) interprètent le couple.

Après avoir rencontré Patrick Downes et Jessica Kensky, Rachel Brosnahan indique que c'est leur soutien indéfectible l'un pour l'autre qui les distingue et rend leur histoire aussi captivante. "Leur parcours est bouleversant et magnifique et je suis flattée qu'il nous revienne, à Chris et moi, de les incarner", dit-elle. Christopher O'Shea confirme : "Ils forment un couple merveilleux".

L'agent Sean Collier travaillait sur le campus du MIT pendant la traque des terroristes : ces derniers l'ont abattu alors qu'il était au volant de sa voiture. Jake Picking, qui interprète le policier tué, a été ému par son parcours : "Le courage et l'empathie de Sean pour les autres sont un exemple pour son entourage", confie-t-il. "Sean était un héros et fait désormais partie intégrante de l'âme même de Boston".

Autre héros, Dun "Danny" Meng, immigré d'origine chinoise de 26 ans et entrepreneur high-tech, a vécu la peur de sa vie : il s'est retrouvé nez-à-nez avec les frères Tsarnaev au moment où ils ont volé son véhicule quelques minutes après avoir assassiné Sean Collier. Grâce à son courage et à sa vivacité d'esprit, Meng a réussi à prendre la fuite et à alerter la police, sauvant ainsi d'autres vies humaines. "Avant ce soir-là, je n'avais jamais vu d'arme à feu", avoue-t-il. "Quand ils m'ont visé avec leur pistolet, je me suis dit que c'était un faux. Je n'arrivais pas à croire ce qui était en train de m'arriver".

"Le parcours de Danny est sans doute mon histoire préférée, parce qu'il s'agit d'une histoire foncièrement américaine", affirme le réalisateur. "Danny m'a raconté qu'il avait quitté la Chine pour venir aux États-Unis, il m'a parlé de ses rapports avec ses parents, de sa nouvelle voiture qui l'avait rempli de fierté et, enfin, de ce moment de vérité qu'il avait vécu après avoir été retenu comme otage".

L'acteur et humoriste Jimmy O. Yang, alias Jian-Yang dans la série SILICON VALLEY, campe Meng. Quand il a appris les circonstances de la fuite de Meng, il a déclaré : "J'ai été bluffé par son exploit ! Sans Danny, les deux terroristes auraient pu se rendre à Times Square, en plein New York, où ils envisageaient de tuer plus de gens".

Le sergent Jeffrey Pugliese du Watertown Police Department ne s'est jamais considéré comme un héros. Au bout de 34 ans de carrière dans la police, il était essentiellement chargé de maintenir l'ordre dans la petite ville tranquille de Watertown. Il avait l'habitude d'aller acheter un café à sa femme au Dunkin' Donuts du coin avant de partir au travail. En avril 2013, Pugliese a joué un rôle déterminant dans l'arrestation de l'un des deux suspects : il a tiré plusieurs coups de feu sur l'aîné des frères Tsarnaev et a fini par le mettre à terre. "Le grand public ne connaît pas bien l'histoire de Jeffrey Pugliese", reprend le réalisateur. "Il n'était pas vraiment du genre à s'illustrer dans une fusillade mais ses années d'expérience et d'entraînement lui ont servi instinctivement. Il a sauvé des vies et a éliminé un des terroristes".

J.K. Simmons prête ses traits à Pugliese qui a reçu le Top Cop Award des mains du président Obama en 2014 et qui est toujours policier au sein du Watertown Police Department. Pugliese a initié Simmons au maniement des armes, lui a raconté en détails l'affrontement du 19 avril et a été consultant technique pendant le tournage de la fusillade. L'équipe a par ailleurs tourné une scène dans la maison du policier.

Billy Evans qui, depuis 2014, est commissaire de la police de Boston a participé au Marathon de 2013. Il a appris qu'un attentat avait eu lieu après coup, une fois au Boston Athletic Club, et il est immédiatement revenu à la ligne d'arrivée pour prêter main-forte au commissaire Davis et aux autres policiers pour sécuriser la zone et entamer l'enquête officielle. Originaire de Boston, James Colby (LIMITLESS, JESSICA JONES) joue son rôle.

"J'ai longuement discuté avec le commissaire Evans", relève Colby, "et nous avons visité les différents départements de la police : la Sécurité du territoire, les services de renseignement et le bureau où aboutissent tous les appels d'urgence. Il m'a raconté l'attentat en détail et les quatre jours qui ont suivi au cours desquels il a à peine dormi".

Les forces de l'ordre étaient composées d'hommes et de femmes qui, chacun à leur niveau, faisaient en sorte qu'un événement tel que l'attentat ne se produise pas. C'était aussi le cas du gouverneur Deval Patrick qui a subi une très forte pression pendant la chasse à l'homme et a dû prendre plusieurs décisions importantes sous le regard scrutateur des médias. Fallait-il diffuser des photos des terroristes et créer des zones de confinement dans toute la ville ? Michael Beach, également originaire de Boston, campe Patrick, ancien leader des mouvements pour les droits civiques.

"Le fait que j'ai grandi dans le quartier de Roxbury et que Peter Berg réalise le film m'a pas mal motivé", reconnaît Beach. "Sans compter que j'allais interpréter le gouverneur Patrick que j'admire énormément et qui a joué un rôle déterminant lors de ces événements".

"Les décisions de Patrick ont eu une incidence non seulement sur les habitants de Boston mais sur la manière dont le pays tout entier risquait d'appréhender ce type de situation", poursuit-il. "Il fallait donc qu'elles soient prises avec d'infinies précautions. Et rapidement".

Le maire de Boston Thomas Menino a lui aussi joué un rôle décisif au cours du drame. S'il était hospitalisé pour une opération au moment du marathon, il a immédiatement souhaité reprendre ses activités en apprenant qu'une attaque s'était produite. Vincent Curatola, surtout connu pour avoir incarné le caïd mafieux John "Johnny Sack" Sacrimono dans LES SOPRANO, endosse le rôle.

L'acteur s'est documenté sur le maire qu'il décrit comme "un homme sincère qui estimait qu'à partir du moment où les citoyens payaient leurs impôts et travaillaient dur, ils devaient pouvoir se sentir en sécurité avec leurs proches. Il tenait absolument à sortir de l'hôpital car il pensait qu'il était de son devoir de rassurer ses concitoyens, ce qui témoigne d'une formidable abnégation".

Avec cinq mandats consécutifs, il est le maire qui sera resté le plus longtemps aux commandes de la ville. Il est décédé en octobre 2014.

Les rôles qui ont posé le plus de difficultés sont ceux des deux terroristes, Tamerlan Tsarnaev, 26 ans, et son frère Dzhokhar Tsarnaev, 19 ans. Pour la production, il était essentiel que les frères soient représentés à l'écran comme deux jeunes hommes embrigadés dans une idéologie extrémiste qui n'a rien à voir avec les grands principes de l'islam. Ils sont campés respectivement par Themo Melikidze et Alex Wolff.

Wolff était au départ réticent à l'idée d'interpréter le cadet des frères Tsarnaev, "surtout parce que, lorsque je laisse pousser mes poils sur le visage, je lui ressemble étrangement", dit-il. Mais après avoir lu le scénario et discuté avec Berg, il s'est engagé dans le projet. "Vers la fin du script, j'étais en larmes", se souvient-il. "C'était tellement fort et le message était tellement positif que j'ai compris qu'il fallait que je participe au film, même si j’interpètais le salaud de l'histoire. Cela avait du sens".

"Ce que Dzhokhar et Tamerlan ont fait est impardonnable", poursuit-il. "Mais Peter ne voulait pas que ce soient des archétypes. Il en a fait des personnages complexes et nous a permis de bien les comprendre. À certains égards, ils n'en étaient que plus effrayants. Ce sont les différentes émotions par lesquelles ils passent qui en font des êtres profondément déstabilisants et qui ont rendu le parcours des rescapés d'autant plus fort et émouvant".

Themo Melikidze, qui campe Tamerlan Tsarnaev, est né dans l'ancienne république soviétique de Géorgie et a grandi en Belgique. "Le but du film est de montrer comment la ville de Boston a réagi et surmonté cette tragédie", souligne-t-il. "Il y a deux pôles dans cette histoire : d'un côté, deux garçons avec la haine au ventre tuent et blessent des innocents et, de l'autre, toute une ville qui se rassemble pour les arrêter. Les Bostoniens sont de véritables héros et le film leur rend hommage".

Le vrai compliment auquel Wolff et Melikidze ont été sensibles leur a été adressé par des policiers et des rescapés qui, pendant le tournage, sont venus leur dire "beau boulot", comme le rappelle Themo Melikidze. "Ils voulaient que les deux frères soient interprétés avec réalisme. Même si on interprétait deux personnages détestables, il était crucial qu'on contribue à raconter l'histoire sans la trahir".

La directrice de casting Angela Peri a organisé des auditions deux semaines avant le début du tournage pour réunir quelque 4500 figurants. Près de 150 d'entre eux avaient des dialogues à apprendre, environ 1500 avaient été policiers et 250 médecins ou infirmiers. "L'attentat du marathon est un sujet sensible à Boston mais c'est un événement qui méritait d'être raconté et plus encore d'être raconté par les Bostoniens eux-mêmes", dit-elle.

DE LA LIGNE DE DÉPART À LA LIGNE D'ARRIVÉE

TRAQUE À BOSTON a été tourné en 45 jours au printemps 2016 dans plusieurs quartiers de la métropole de Nouvelle-Angleterre et petites villes des environs.

Le tournage a commencé le 29 mars 2016 dans la banlieue de Quincy. Berg s'est efforcé, autant que possible, de tourner dans l'ordre chronologique. Un choix qui a aidé les comédiens et permis d'assurer une vraie continuité au maquillage, aux coiffures et aux costumes. Berg s'est aussi fixé comme règle de voir ses acteurs et ses collaborateurs tous les matins sur le plateau pour évoquer l'importance des scènes qu'ils s'apprêtaient à tourner.

L'équipe s'est ensuite rendue à Dorchester, ville natale de Wahlberg, puis à Peabody. Un entrepôt géant a été aménagé pour l'intérieur du QG du FBI au Black Falcon Terminal Warehouse, près du port de Boston. "On n'a pas pu tourner sur les lieux mêmes de Black Falcon car ils ont été modernisés depuis 2013", souligne le chef-décorateur Duffield. "On a reconstitué cet espace à Peabody qui était plus grand et qu'on a réagencé pour qu'il ressemble au véritable QG de Black Falcon".

Il a fallu reconstituer le marathon de Boston, le plus ancien du pays. Le 18 avril 2016, la production a obtenu l'autorisation de filmer des scènes du marathon pour en conserver la beauté et les festivités qu'il aurait été impossible de restituer autrement. Le marathon a été disputé par 30 000 coureurs et réuni un demi-million de spectateurs qui se sont massés dans les rues de la ville pour admirer la course de 41, 195 km qui s'est achevée à Boylston Street.
À la ligne d'arrivée, à Copley Square, l'équipe a disposé de deux heures avant le début de la véritable course pour tourner une scène où Wahlberg inspecte la zone. "On a eu beaucoup de chance de pouvoir tourner des images du marathon sur toute une journée", estime Berg. "On a été émus d'être autorisés à tourner sur ce site – et cela a été un moment très fort pour toute l'équipe".

La plupart de ceux qui ont accepté d'être figurants pour la séquence étaient soit spectateurs, soit coureurs lors de l'édition 2013 du marathon. La production a également collaboré avec la Garde nationale du Massachussetts qui a fourni douze soldats pour inspecter la ligne d'arrivée.
Par respect pour toutes les victimes, la production n'a pas tourné les explosions et le chaos qui a suivi à Boylston Street. Elle a construit à South Weymouth une réplique grandeur nature de la zone autour de la ligne d'arrivée. "C'est pour l'essentiel une reconstitution des principaux sites où les deux explosions se sont produites", indique Duffield, "à savoir la zone autour de la ligne d'arrivée où nous avons réuni tous les vendeurs de 2013 dans les gradins, les barricades, les tribunes des juges et même les drapeaux. Nous avons installé ces deux décors à la même distance l'un de l'autre que sur Boylston Street ; lorsque l'équipe des effets visuels est intervenue, ils ont pu travailler sur des décors qui étaient à la bonne échelle".

Pour reproduire les dégâts considérables provoqués par les deux cocottes-minute, le superviseur des effets spéciaux Matt Kutcher et son équipe ont utilisé des canons à air remplis de poudre et de liège qui ont simulé les éclairs de l'explosion, la propagation des débris après la détonation et le souffle de la déflagration qui s'est engouffré dans les drapeaux à la ligne d'arrivée. "En 28 ans de carrière, je n'avais jamais travaillé sur un projet qui nécessite de reproduire un événement aussi épouvantable avec un tel degré de précision", reconnaît Kutcher. "Nous l'avons reconstitué de A à Z et n'avons rien laissé au hasard. L'impact visuel et émotionnel a été total".

La production a ensuite investi le Spaulding Rehabilitation Hospital de Cambridge pour l'intérieur du Boston Medical Center où des dizaines de rescapés ont été soignés après la double explosion – à l'instar de Jeff Bauman, Jessica Kensky et Patrick Downes ou encore l'aîné des deux terroristes, Tamerlan Tsarnaev après ses échanges de tirs avec les policiers de Watertown. L'équipe a fait appel à plusieurs consultants médicaux par souci d'authenticité. Citons notamment Linda Klein, ancienne infirmière spécialisée en chirurgie, et le docteur Jeffrey Kalish, chirurgien vasculaire réputé travaillant au Boston Medical Center, qui a lui-même soigné et sauvé des dizaines de blessés en 2013. Si trois personnes ont perdu la vie à la ligne d'arrivée, tous les blessés transportés à l'hôpital ont survécu.

Le docteur Kalish était présent sur le plateau pendant le tournage des séquences médicales où son expertise en matière chirurgicale s'est révélée inestimable. Il raconte : "C'est une expérience inoubliable. J'ai assisté aux scènes d'opérations et le réalisateur et ses assistants sollicitaient constamment les consultants pour savoir si les gestes médicaux étaient les bons".
L'épouse de Kalish a participé au marathon de 2013, le chirurgien et leurs deux filles étaient sur place pour l'encourager. "Nous étions sur Boylston Street sans doute moins d'une minute après l'explosion", dit-il. "C'est en général un jour de fête, mais les gens rebroussaient chemin et les voitures de police et les ambulances se dirigeaient vers Boylston Street. Je ne savais pas encore ce qui se passait à ce moment-là, je voulais juste retrouver ma femme et la sortir de là. Très vite, j'ai appris qu'elle allait bien et j'ai alors reçu un coup de fil de l'un des médecins de l'hôpital. Il m'a demandé : 'Vous allez bien ? Votre femme va bien ? Si c'est le cas, vous pouvez venir pour soigner des blessés ?'"

Une fois rendu au Boston Medical Center, il a foncé vers le bloc opératoire. "Il y avait des chirurgiens de toutes les spécialités qui occupaient les huit blocs de l'hôpital", poursuit-il. "C'était un spectacle inimaginable de voir tous ces médecins qui avaient quitté leur confort douillet pour se retrouver là et faire tout ce qu'ils pouvaient pour venir en aide aux blessés".
Kalish explique que ni lui, ni ses confrères, ne pourront jamais oublier la tragédie du 13 avril. "Ce à quoi nous avons assisté ce jour-là et dans les semaines qui ont suivi nous a rappelé pourquoi nous avons choisi une carrière médicale", ajoute-t-il. Le praticien précise qu'il est toujours en contact avec de nombreux patients qu'il a soignés ce jour fatidique.

Framingham a servi de cadre au quartier de Watertown où des milliers de policiers ont passé au peigne fin une vingtaine de pâtés de maisons pour retrouver la trace de Dzokhar Tsarnaev – avant que la police et une unité spéciale de sauvetage des otages ne l'obligent à se rendre. Une maison située sur Harrison Street a été utilisée pour la propriété de David Hennerberry : les décorateurs ont construit une maquette grandeur nature de son garage et ont déniché une réplique de son bateau Seabird de 7 m de long, datant de 1981, où le jeune terroriste s'était réfugié. Hennerberry s'est rendu sur le décor, accompagné de quelques policiers de Watertown : "J'étais un peu tendu et mon coeur battait très fort", se souvient-il. "Et puis quand j'ai vu ce qu'ils avaient fait, j'ai été bluffé".

La production a également tourné à Malden, à environ 8 km au nord-ouest de Boston. C'est là que la fusillade de Watertown, où les policiers affrontent les terroristes, a été reconstituée.
C'est l'une des séquences les plus éprouvantes du film. Contrairement à l'attaque, elle n'avait pas été filmée par les médias. Ce soir-là, Boston a vécu l'une des fusillades les plus retentissantes de son histoire, mobilisant des policiers d'une centaine de commissariats différents.

Matt Kutcher souligne que si la plupart des gens qui se sont intéressés aux événements ont vu des images des attentats, la fusillade de Watertown était bien plus spectaculaire que ce qu'ont bien voulu en dire les médias. "Elle n'a pas été relayée par les chaînes d'info parce qu'il n'y avait pas de caméra dans le secteur", analyse-t-il. "Tout le monde a vu les explosions qui se sont produites à la ligne d'arrivée mais pas ce qui s'est passé à Watertown".
Berg constate : "Il y avait quatre ou cinq policiers dans cette petite ville et soudain, vers minuit, ils se sont retrouvés pris au piège dans une fusillade épouvantable où on leur balançait des bombes artisanales et des Cocottes-Minute. Ce n'était pas une scène de film d'action. Il s'agissait d'hommes qui tentaient de se défendre et de protéger leur ville. Ils m'ont servi d'exemple".

Il aura fallu deux semaines pour tourner la séquence. Une quarantaine de comédiens y ont participé ainsi que des cascadeurs pour interpréter les policiers des diverses unités déployées.
Ancien agent du FBI et consultant sur le tournage, Chris Whitcomb a guidé les interprètes des policiers. Il a fait appel à son expertise pour faire en sorte que l'unité de sauvetage des otages soit parfaitement crédible. Il s'imposait donc dans le rôle du chef de cette équipe de choc – surnommé le "Virginien" – qui s'inspire du véritable policier qui a permis d'arrêter Dzokhar Tsarnaev. "Ce n'était pas trop difficile", reconnaît Whitcomb, "car c'était mon ancien boulot".

La dernière semaine de tournage s'est déroulée à Rockland où l'équipe Décors a construit onze façades de maisons dans le style Queen Anne, typique des propriétés situées près du carrefour où la fusillade a éclaté. Après Boylston Street, il s'agit du deuxième plus grand décor de la production. "Nous avons filmé les explosions sur une base militaire désaffectée afin qu'aucun habitant de la ville n'ait à revivre ces événements douloureux", explique Kutcher.

Le tournage s'est achevé début juin au Massachussetts Institute of Technology (MIT) où Sean Collier a perdu la vie. L'équipe a non seulement obtenu l'autorisation de tourner sur le campus mais elle a pu s'entretenir avec plusieurs anciens collègues de Collier : ils se sont tous montrés sensibles au fait que la production tourne dans leur institution. "Le MIT témoigne d'un immense respect pour Sean", relève le réalisateur. "On nous a donc accueillis à bras ouverts. C'était extrêmement émouvant".

La postproduction était tout aussi importante dans le résultat final du film. À commencer par le montage son et le mixage. "Nous avons évité d'aborder la bande-son comme dans la plupart des films d'action", note le monteur son Piero Mura.

Le monteur son et mixeur ré-enregistrements précise : "Nous avons créé deux atmosphères sonores : les sons enregistrés et ceux qui relèvent du ressenti. La bande-son mêle les deux pour exprimer le point de vue de tous ceux qui ont assisté à l'attentat".

Piero ajoute que d'authentiques enregistrements sonores ont été utilisés dans une scène-clé : "On entend des sons qui avaient été enregistrés par un badaud au cours de la fusillade de Watertown", dit-il. "Et les terribles explosions des affrontements nous ont guidés pour imaginer l'architecture sonore de la fusillade".

Trent Reznor et Atticus Ross, tous deux oscarisés, ont collaboré à la bande-originale. On leur doit notamment les musiques de THE SOCIAL NETWORK, MILLENIUM : LES HOMMES QUI N'AIMAIENT PAS LES FEMMES et GONE GIRL de David Fincher. Subtile, percutante et parfois déroutante, leur partition s'accorde parfaitement au style visuel de Peter Berg.
"Personne ne nous enlèvera notre liberté. Ne perdez pas courage".
- David "Big Papi" Ortiz (Red Sox de Boston) 
À LA LIGNE D'ARRIVÉE

"J'espère que le public vivra ce film comme une expérience viscérale et que pendant deux heures il sera traversé par l'émotion, l'énergie et l'intensité qui ont marqué la ville au cours des 105 heures qu'aura duré la traque des deux terroristes", indique Peter Berg. "J'espère vraiment que le film offrira matière à réflexion aux gens et qu'il leur donnera envie de réfléchir à la situation du monde et à la force de l'amour".

"On ne pourra pas empêcher les terroristes et les criminels d'agir mais ils ne peuvent en aucun cas gouverner nos vies", ajoute Wahlberg. "On doit pouvoir continuer d'assister à un marathon ou à un match de base-ball, d'aller voir un film au cinéma, de mener une vie normale et il faut qu'on soit tous solidaires. Au bout du compte, les Bostoniens nous ont montré que l'amour de notre prochain est plus fort que tout le reste. C'est pour ça qu'il fallait raconter cette histoire".

"La manière dont Boston, ses habitants, ses forces de police, ses premiers secours et ses rescapés ont su garder la force pour aller de l'avant nous a servi d'exemple", signale Hutch Parker.

"Le message du film, c'est qu'il faut rester debout et solidaires en agissant avec intégrité", ajoute Scott Stuber.

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