Western/Aventure/Une superbe photographie et une réalisation majestueuse
Réalisé par Alejandro González Iñárritu
Avec Leonardo DiCaprio, Tom Hardy, Domhnall Gleeson, Will Poulter, Paul Anderson, Kristoffer Joner, Brendan Fletcher, Lukas Haas...
Long-métrage Américain
Durée: 02h37mn
Année de production: 2015
Distributeur: Twentieth Century Fox France
RÉCOMPENSES REÇUES AUX
** MEILLEUR FILM DRAMATIQUE **
** MEILLEUR ACTEUR DANS UN FILM DRAMATIQUE : LEONARDO DiCAPRIO **
** MEILLEUR RÉALISATEUR : ALEJANDRO GONZÀLEZ IÑÁRRITU **
Date de sortie sur les écrans américains : 8 janvier 2016
Date de sortie sur nos écrans : 24 février 2016
Résumé : Dans une Amérique profondément sauvage, le trappeur Hugh Glass est sévèrement blessé et laissé pour mort par un traître de son équipe, John Fitzgerald. Avec sa seule volonté pour unique arme, Glass doit affronter un environnement hostile, un hiver brutal et des tribus guerrières, dans une inexorable lutte pour sa survie, portée par un intense désir de vengeance.
Bande annonce (VOSTFR)
Ce que j'en ai pensé : THE REVENANT est un grand film cinématographique. La photographie magnifique accompagne majestueusement une réalisation d'une maîtrise absolue.
Alejandro González Iñárritu, le réalisateur, place sa caméra au plus près de ses personnages lors des scènes d'action. Il réussit à conserver une incroyable clarté dans les séquences des événements. Le spectateur comprend parfaitement ce qu'il se passe à tout moment.
J'ai été impressionnée par sa capacité à passer du calme au chaos en quelques secondes. Cela fait monter l'adrénaline. Je vous assure qu'il y a deux ou trois scènes intenses dans le film qui vous souffle par la violence et la vitesse à laquelle les changements de ton se mettent en place.
Cependant l'action n'est pas le cœur de THE REVENANT. A mon avis, trois aspects se mélangent, formant le message que le réalisateur veut nous transmettre : un aspect contemplatif qui se traduit par une mise en avant de la beauté et de la sérénité de la nature - il est d'autant plus frappant lorsque cette dernière est souillée par la violence des hommes; un aspect quête qui se découvre au fur et à mesure au travers de l'histoire de Hugh Glass; un aspect spirituel qui accompagne la quête de Hugh en pointillé. C'est toute l'intelligence de cette histoire de mélanger les trois afin de garder un bon équilibre dans son approche scénaristique et de ne pas faire basculer les spectateurs dans l'ennui.
Le scénario est assez simple au fond; il est très bien travaillé. Tout en racontant les aventures de Hugh, il laisse de la place à la rudesse des éléments, au cadre de l'époque (la conquête de l’Ouest en 1823), à la violence brute des hommes et aux relations complexes entre les différentes tribus indiennes et les pionniers (basées entre autres sur le commerce via des échanges). J'ai trouvé intéressant qu'il montre également le pire comme le meilleur chez l'homme.
Léonardo DiCaprio est parfait dans le rôle de Hugh Glass. Sa présence, sa crédibilité, son jeu, tout est impeccable. Ce n'est pas un rôle facile mais il l'habite totalement.
Alejandro González Iñárritu, le réalisateur, place sa caméra au plus près de ses personnages lors des scènes d'action. Il réussit à conserver une incroyable clarté dans les séquences des événements. Le spectateur comprend parfaitement ce qu'il se passe à tout moment.
J'ai été impressionnée par sa capacité à passer du calme au chaos en quelques secondes. Cela fait monter l'adrénaline. Je vous assure qu'il y a deux ou trois scènes intenses dans le film qui vous souffle par la violence et la vitesse à laquelle les changements de ton se mettent en place.
Cependant l'action n'est pas le cœur de THE REVENANT. A mon avis, trois aspects se mélangent, formant le message que le réalisateur veut nous transmettre : un aspect contemplatif qui se traduit par une mise en avant de la beauté et de la sérénité de la nature - il est d'autant plus frappant lorsque cette dernière est souillée par la violence des hommes; un aspect quête qui se découvre au fur et à mesure au travers de l'histoire de Hugh Glass; un aspect spirituel qui accompagne la quête de Hugh en pointillé. C'est toute l'intelligence de cette histoire de mélanger les trois afin de garder un bon équilibre dans son approche scénaristique et de ne pas faire basculer les spectateurs dans l'ennui.
Le scénario est assez simple au fond; il est très bien travaillé. Tout en racontant les aventures de Hugh, il laisse de la place à la rudesse des éléments, au cadre de l'époque (la conquête de l’Ouest en 1823), à la violence brute des hommes et aux relations complexes entre les différentes tribus indiennes et les pionniers (basées entre autres sur le commerce via des échanges). J'ai trouvé intéressant qu'il montre également le pire comme le meilleur chez l'homme.
Léonardo DiCaprio est parfait dans le rôle de Hugh Glass. Sa présence, sa crédibilité, son jeu, tout est impeccable. Ce n'est pas un rôle facile mais il l'habite totalement.
Le reste du casting est également en or, entre autres (mais pas que) Tom Hardy dans le rôle de John Fitzgerald, Domhnall Gleeson dans le rôle d'Andrew Henry ou encore Will Poulter dans le rôle de Bridger. Je ne nous en dis pas plus sur ces personnages pour ne rien dévoiler de l'intrigue.
J'ai deux petits reproches à faire. J'ai ressenti un peu de longueurs, même si je comprends qu'elles sont nécessaires car elles correspondent à la vision du réalisateur, qu'il mène à bien. Et concernant le rôle de Bridger (interprété par Will Poulter), j'ai été surprise que ce personnage ne soit pas mieux exploité, au final, dans la totalité du scénario.
THE REVENANT est un long-métrage impressionnant dans sa réalisation, sa photographie et sa mise en scène, doté d'un scénario intelligemment travaillé, avec un casting impeccable. C'est un grand film à côté duquel il ne faut pas passer.
J'ai deux petits reproches à faire. J'ai ressenti un peu de longueurs, même si je comprends qu'elles sont nécessaires car elles correspondent à la vision du réalisateur, qu'il mène à bien. Et concernant le rôle de Bridger (interprété par Will Poulter), j'ai été surprise que ce personnage ne soit pas mieux exploité, au final, dans la totalité du scénario.
THE REVENANT est un long-métrage impressionnant dans sa réalisation, sa photographie et sa mise en scène, doté d'un scénario intelligemment travaillé, avec un casting impeccable. C'est un grand film à côté duquel il ne faut pas passer.
NOTES DE PRODUCTION
(A ne lire qu'après avoir vu le film pour éviter les spoilers !)
(A ne lire qu'après avoir vu le film pour éviter les spoilers !)
Avec le film d’aventures épiques
THE REVENANT, le réalisateur oscarisé Alejandro G. Iñárritu nous transporte au
XIXe siècle, en pleine conquête de l’Ouest, pour nous raconter la
légende de Hugh Glass. Le film, qui immerge le public au cœur de l’Amérique
profondément sauvage de 1823 avec tout ce que cela comporte de beauté, de
mystère et de danger, retrace le parcours physique et psychologique d’un homme
prêt à tout pour survivre. À mi-chemin entre le thriller et le voyage
initiatique, THE REVENANT explore l’instinct primaire de l’être humain, sa
volonté de se battre non seulement pour sa survie, mais aussi pour sa dignité,
la justice, ses convictions et sa famille.
Connu pour ses films 21 GRAMMES, BABEL ou
encore BIRDMAN, lauréat de l’Oscar du meilleur film, Alejandro G. Iñárritu
signe avec THE REVENANT sa première fresque historique et met son style
singulier, mélange d’images saisissantes et d’émotions intimes, au service
d’une histoire qui transporte le public là où le cinéma moderne s’est rarement
aventuré.
Le fait que le film ait été tourné en
pleine nature sauvage a permis à l’équipe de se faire une idée des difficiles
conditions de vie de Hugh Glass et de ses compagnons dans les années 1800. Mais
le réalisateur et son équipe étaient prêts à relever tous les défis d’un
tournage entre le Canada et l’Argentine, des régions connues pour leurs
conditions météorologiques imprévisibles et leurs vastes étendues sauvages, afin
de s’immerger dans le quotidien des trappeurs du début du XIXe
siècle.
Alejandro G. Iñárritu a travaillé en
étroite collaboration avec l’acteur primé aux Golden Globes et nommé à l’Oscar
Leonardo DiCaprio qui incarne Hugh Glass, un rôle aussi exigeant sur le plan
physique que sur le plan émotionnel. Grâce au talent d’acteurs internationaux
tels que Tom Hardy, primé aux BAFTA Awards, Domhnall Gleeson ou Will Poulter, et
à des comédiens amérindiens, le cinéaste a réussi à ressusciter un passé
méconnu. Avec son collaborateur de longue date, le directeur de la photographie
oscarisé Emmanuel « Chivo » Lubekzi, ils ont adapté leur style à la
fois lyrique et intimiste aux grands espaces : tantôt la caméra semble
flotter à travers des paysages grandioses, tantôt elle s’approche au plus près
des personnages, si proche que l’on peut voir leur respiration. Alejandro G.
Iñárritu a également consulté plusieurs historiens afin de représenter de la
manière la plus authentique possible les conflits territoriaux aujourd’hui
mythiques qui ont opposé le gouvernement américain et les tribus
amérindiennes.
La légende de Hugh Glass commence en 1823,
lorsqu’il prit part, à l’instar de milliers d’autres, au commerce des
fourrures, moteur majeur émergent de l’économie américaine. À l’époque,
beaucoup considéraient la nature comme un désert spirituel qui ne demandait
qu’à être dompté et conquis par les plus audacieux des hommes. C’est ainsi que
ces aventuriers se sont précipités dans l’inconnu, qu’ils ont remonté des
rivières non cartographiées et se sont enfoncés dans des forêts incroyablement
denses en quête d’adrénaline et d’aventure, mais également de profit. Ils se
retrouvaient souvent en concurrence directe avec les tribus amérindiennes
installées depuis longtemps sur ces terres.
Nombre de ces hommes sont morts
anonymement, mais Hugh Glass est entré dans la légende en refusant tout
simplement de mourir. Sa légende est née après qu’il a survécu à l’attaque d’un
grizzli, l’un des plus grands dangers de l’Ouest. Pareille attaque aurait suffi
à terrasser le plus aguerri des pionniers, mais pas Glass. Dans le film, le
personnage, atrocement blessé, s’accroche à la vie, mais il est rapidement
trahi par les membres de son équipe, ce qui ne fait qu’alimenter son désir de
survivre à tout prix. Malgré la terrible perte qu’il subit et sa situation désespérée,
Glass est déterminé à ne pas se laisser mourir. Par soif de vengeance, il
entreprend alors un périple semé de dangers inconnus qui va le confronter à des
cultures étrangères, et qui finalement, se transformera en quête de rédemption.
Tandis qu’il arpente l’Ouest sauvage, il se débarrasse peu à peu du désir de
destruction qui le gouvernait jadis. Il s’est transformé en Revenant, un être
revenu d’entre les morts.
Alejandro G. Iñárritu déclare :
« L’histoire de Glass pose les questions suivantes : qui sommes-nous
lorsque nous nous retrouvons dépouillés de tout ? De quelle étoffe
sommes-nous réellement faits ? De quoi sommes-nous capables ? »
Leonardo DiCaprio commente :
« THE REVENANT raconte l’incroyable histoire d’un homme confronté aux
éléments dans une contrée sauvage, une Amérique encore inconnue. C’est un film
qui explore le pouvoir de l’esprit. L’histoire de Hugh Glass fait partie de ces
légendes que l’on se raconte au coin du feu, mais Alejandro l’a utilisée pour
étudier ce qui se passe lorsqu’on est confronté à la mort, ce que notre esprit
est capable d’endurer et les conséquences d’une telle épreuve lorsqu’on y
survit. »
THE REVENANT s’oppose en tout point au
monde clos du précédent film du réalisateur, BIRDMAN. Après avoir exploré les
névroses de la société contemporaine, Alejandro G. Iñárritu livre ici une
grande fresque historique américaine, avec ses perpétuelles tensions entre
sauvagerie et civilisation, sérénité et ambition.
Il déclare : « J’ai rêvé de ce
projet durant plus de cinq ans. Il s’agit d’une histoire intense et poignante
qui se déroule dans des décors grandioses et raconte la vie de trappeurs qui,
en dépit des souffrances physiques, développent une grande spiritualité. Bien
que l’histoire de Glass soit en grande partie apocryphe, nous nous sommes
efforcés de rester fidèles à ce que ces hommes ont vécu dans ces vastes
territoires vierges. Nous n’avons pas ménagé notre peine, tant sur le plan
physique que technique, pour livrer un film aussi sincère que possible. »
Le cinéaste a été fasciné par la capacité
qu’a le danger de nous mettre à nu et de révéler ce dont nous sommes réellement
faits, ainsi que par la manière dont il met au jour ce qui serait resté enfoui si
l’on n’avait pas été confronté à notre propre mortalité. À propos du danger que
l’on peut rencontrer en pleine nature, l’alpiniste Reinhold Messner a
déclaré : « La montagne a le don de nous remettre à notre place.
On n’y découvre pas combien l’on est grand et fort, au contraire : elle
nous apprend combien nous sommes fragiles, faibles et gouvernés par nos peurs.
Mais on ne peut véritablement prendre conscience de cela qu’en étant confronté
à la mort. » La chef costumière Jacqueline West ajoute : « Le
personnage de Glass prend conscience de la possibilité de sa propre mort, et
c’est quelque chose de très puissant. »
Cette confrontation avec la mort est
également étroitement liée à l’extraordinaire relation qui unit le trappeur à
son fils, car après la mort de celui-ci, Glass s’accroche encore davantage à la
vie.
Alejandro G. Iñárritu
commente : « THE REVENANT raconte non seulement l’histoire d’un
homme qui livre un dur combat pour sa survie, mais également une histoire
pleine d’espoir. Pour moi, le plus important était de raconter cette aventure
avec un esprit d’émerveillement et de découverte, de la traiter comme une
exploration à la fois de la nature sauvage et de la nature humaine. »
Le producteur Steve Golin déclare : « Alejandro met beaucoup de
sincérité dans tout ce qu’il fait. Ses films sont réalistes mais possèdent
également une dimension spirituelle et dans THE REVENANT, cette combinaison
s’exprime de manière inédite. »
LA LÉGENDE
DE HUGH GLASS
Depuis deux siècles, la capacité de Hugh
Glass à repousser les limites de son corps, de son esprit et de son âme a fait de
lui une véritable légende. On sait peu de choses sur ses jeunes années hormis
sa naissance à Philadelphie en 1773, mais il semblerait qu’il ait été pirate. À
30 ans, il a pris la direction de l’Ouest et en 1823, il a participé à
l’expédition du capitaine Andrew Henry pour explorer la rivière Missouri. C’est
près de ce qui est aujourd’hui la ville de Lemmon, dans le Dakota du Sud, que
Glass a été attaqué par un ours et abandonné par les hommes désignés pour
rester auprès de lui, persuadés – à tort – qu’il ne survivrait pas.
Hugh Glass n’a laissé aucun écrit derrière
lui, à l’exception d’une lettre destinée aux parents d’un compagnon tué par les
indiens Arikaras. Lorsqu’on a découvert qu’il avait survécu, son histoire s’est
étalée dans tous les journaux du pays. Depuis, plusieurs biographies et romans
ont vu le jour, mais en 2002, Michael Punke a publié Le Revenant, l’un des récits les plus approfondis et les plus
documentés sur les événements. Curieusement, Michael Punke n’est pas écrivain
mais représentant de commerce ; sa fascination de toujours pour les
pionniers de la conquête de l’Ouest l’a cependant conduit à étudier toutes les
ressources possibles afin de dresser le portrait le plus réaliste de Hugh Glass
jamais réalisé.
Son livre a été qualifié par Publishers Weekly de « conte
héroïque enchanteur sur l’obsession de la vengeance » et été plébiscité
par les amateurs de récits d’aventures, parmi lesquels figuraient les
producteurs d’Anonymous Content : Steve Golin, Keith Redmon et David
Kanter.
Steve Golin déclare : « J’ai
toujours aimé les films de survie en pleine nature, et nous nous sommes tous
dit que le roman de Michael Punke ferait un formidable film d’aventures. La
route a été longue pour David, Keith et moi, mais nous sommes plus que ravis du
résultat final et de l’extraordinaire équipe qui nous a aidés à réaliser ce
projet. Cela n’a pas été évident, mais la créativité que cette histoire a
inspirée est tout simplement exceptionnelle. »
Anonymous Content a confié l’écriture du
scénario à Mark L. Smith, qui a vu dans cette histoire l’occasion de faire
vivre au public une expérience à peine imaginable à l’ère du
tout-technologique.
Il explique : « Dans les
années 1820, quand on vous abandonnait en pleine nature, vous vous retrouviez
vraiment seul au milieu de nulle part. Il n’y avait pas d’iPhone pour vous
venir en aide. Glass est confronté à des expériences presque inimaginables,
qu’il s’agisse de tomber du sommet de chutes d’eau vertigineuses ou de
combattre des loups. Son histoire est une aventure, mais c’est aussi un riche
et émouvant cheminement intérieur et j’étais persuadé que cela pourrait
également faire un formidable spectacle visuel. »
Cet espoir est devenu réalité lorsque Alejandro
G. Iñárritu a accepté de réaliser le film afin de transporter les spectateurs
dans un univers aussi fascinant qu’inaccessible. Mark L. Smith commente :
« Cette histoire est très différente de ce à quoi Alejandro nous a
habitués, c’est pourquoi au début j’ai été très étonné qu’il ait envie de la
porter à l’écran. Mais lorsque nous avons commencé à travailler sur le
scénario, c’était comme une évidence. Il était très investi et avait des idées
incroyables. Ça a été une formidable collaboration. »
New Regency était très enthousiaste à
l’idée de collaborer avec Alejandro G. Iñárritu. Brad Weston, le
président-directeur général de la société, déclare : « Nous avons été
enchantés par la vision d’Alejandro, dont nous avons compris toute l’ampleur,
la portée et le besoin de flexibilité, et nous y avons aussi vu l’occasion de
renouer avec les racines de New Regency, une société qui apporte tout son
soutien aux réalisateurs. Il s’agissait à nos yeux d’un projet ambitieux
sur le plan créatif mais également attractif sur le plan commercial. »
Alejandro G. Iñárritu a développé le
caractère fictif des récits déjà apocryphes sur la vie de Glass tout en
s’attachant à explorer les thèmes sous-jacents de l’histoire. Il
commente : « Je tenais non seulement à raconter le parcours
physique de Glass et Fitzgerald mais également leur psychologie, leurs rêves,
leurs peurs et leurs deuils. Comme en musique, l’intrigue principale
constituait une formidable mélodie de base, mais c’est qui se passe dans leur
tête et dans leur cœur qui confère tout son lyrisme à la partition. »
Pour Leonardo DiCaprio, l’empreinte du
réalisateur sur le scénario est incontestable. « J’étais ravi lorsque j’ai
appris qu’Alejandro allait prendre part au projet, confie-t-il, car c’est un
metteur en scène unique. Je savais qu’il saurait immerger le public dans
l’univers du film. Il s’agit en premier lieu de l’histoire d’un homme qui lutte
pour sa survie, mais Alejandro lui apporte tellement de nuances qu’il lui
confère une incroyable profondeur. »
Comme seuls les faits historiques sont
avérés, Alejandro G. Iñárritu et Mark L. Smith ont pu laisser libre cours à
leur imagination. Leur approche a cependant été dictée par la notion
d’authenticité culturelle. Mark L. Smith explique : « Nous avons fait
d’importantes recherches sur la manière dont parlaient les trappeurs par
exemple, ou sur les outils qu’ils utilisaient. Nous tenions à ce que les
spectateurs découvrent cet univers tel qu’il était vraiment. »
Le réalisateur avait en effet à cœur de
recréer ce monde perdu de manière authentique. Le premier jour du tournage, il
a réuni la production sur les rives de la rivière Bow dans l’Alberta, où les
acteurs plongeraient bientôt dans l’eau glacée pour le tournage d’une scène
d’action. Tous se sont vu remettre une rose rouge. Le conseiller culturel
Blackfoot Craig Falcon a alors présidé une cérémonie avec l’aide des aînés de
la tribu locale des Stoney afin de bénir le film, les animaux et la terre.
Après cette bénédiction, Alejandro G. Iñárritu a demandé aux 300 personnes
présentes de se donner la main en silence. Puis tous ensemble, ils sont entrés
dans l’eau pour disperser leurs pétales de rose.
LEONARDO DiCAPRIO incarne
HUGH GLASS
Leonardo DiCaprio a incarné une multitude
de personnages – de Howard Hughes à Jay Gatsby en passant par le « Loup de
Wall Street », Jordan Belfort – mais le rôle de Hugh Glass a constitué un
défi inédit pour l’acteur. Il a en effet dû explorer des territoires que peu
d’entre nous ont sillonnés dans notre monde moderne. Il s’agit de son rôle le
plus physique mais également le plus silencieux, tout en étant puissamment
éloquent.
À propos de ce qui l’a séduit dans
l’histoire, Leonardo DiCaprio déclare : « Ce film évoque des
thèmes très forts, notamment ceux de la volonté de vivre et du rapport à la
nature. Et puis au cours de ma carrière, j’ai joué souvent des personnages
éloquents, qui avaient beaucoup de choses à dire, et à cet égard, le rôle de
Glass a été un défi unique pour moi car il a fallu que j’exprime mes émotions
sans parler, ou alors dans une langue qui m’était étrangère. Pour ce faire,
j’ai essayé de vivre l’instant présent, et de réagir à ce que nous réservait la
nature et à ce que Glass traversait dans la scène que nous tournions. Ce rôle
m’a conduit à explorer la nature la plus profonde de l’instinct de
survie. »
L’acteur a également été séduit par la
volonté du réalisateur de raconter l’histoire de Hugh Glass avec un réalisme
qui plonge le public dans l’Ouest sauvage d’avant les westerns traditionnels.
Il commente : « Je n’avais jamais vu de film sur cette période
de l’histoire américaine, j’étais donc très curieux. Il s’agit d’une époque
unique dans l’histoire de l’Ouest américain, une époque bien plus sauvage que
ce que nous appelons aujourd’hui le Far West. C’était un peu comme
l’Amazonie : une contrée sauvage inconnue, un no man’s land où très peu de
lois s’appliquaient. Ces trappeurs venus d’Europe ou de la côte Est américaine
devaient apprendre à vivre – et survivre – en pleine nature, comme n’importe
quel animal sauvage. »
Alejandro G. Iñárritu a été heureux de voir
qu’à l’instar de Hugh Glass, Leonardo DiCaprio était prêt à explorer ses
limites. Il déclare : « Leonardo est un acteur extraordinaire qui
pense à tous les détails et sait exprimer tous les aspects du comportement
humain, et c’est aussi un formidable observateur. Il possède un talent inné
pour exprimer les nuances et les mouvements rythmiques, et tout ce qui donne
pleinement vie à un personnage. Il aborde son travail dans un esprit de
collaboration et avec beaucoup d’intelligence ; il cherche toujours ce qui
peut rendre une scène plus percutante. Il s’est également nourri de son rapport
personnel à la nature. Son interprétation est par conséquent non seulement
poignante mais aussi surprenante. »
Pendant le tournage, Leonardo DiCaprio a
été confronté à des épreuves auxquelles aucun comédien n’aurait pu se préparer
complètement. Le réalisateur raconte : « Leonardo a connu les pires
conditions qui soient pour un acteur : une météo extrêmement rude, un
costume inconfortable, du maquillage extrême, et il a dû explorer les plus
sombres recoins de l’âme humaine. Mais tout cela n’empêche pas qu’il se passe
immédiatement quelque chose lorsqu’il apparaît devant la caméra, c’est comme
s’il émanait de lui une force particulière. La manière dont a été tourné le
film a exigé beaucoup de lui en termes de rythme, de timing, de souffle et de
silence, mais il possède une telle présence que cela fonctionne. »
L’acteur confie quant à lui s’en être
entièrement remis au réalisateur : « Ce qui me plaît beaucoup dans
l’approche d’Alejandro, c’est que c’est un cinéaste de la vieille école qui
croit encore au cinéma d’antan. C’est aussi une sorte d’« outsider de
l’intérieur » : il connaît les rouages de l’industrie
cinématographique contemporaine mais il a été influencé par toute une vie à
étudier l’histoire du cinéma, ce qui lui a permis de développer un style propre,
tout à fait particulier : le style Iñárritu. Il existe très peu de
cinéastes capables d’échapper au moule hollywoodien et de réaliser un film
d’une portée aussi épique que celui-ci. »
L’attaque qui menace de mettre un terme à la
vie de Hugh Glass a immédiatement plongé Leonardo DiCaprio au cœur du sujet.
L’acteur se souvient : « La scène de l’attaque de l’ours a été
incroyablement difficile et éprouvante à tourner, mais elle est profondément
émouvante. Alejandro réussit à placer le public au plus près de l’action afin
qu’il sente la respiration de Glass et le souffle de l’animal. Cette scène
dépasse tout ce que j’ai pu voir. Glass doit trouver le moyen d’échapper à
l’emprise de ce gigantesque animal, il est à deux doigts de la mort… et on est
à ses côtés à chaque instant. »
Les intenses conversations qu’il a eues
avec Alejandro G. Iñárritu à propos de Glass ont nourri l’interprétation de
Leonardo DiCaprio. L’acteur déclare : « La femme et le fils fictifs
de Glass, qui appartiennent à la tribu Pawnee, le distinguent des autres
trappeurs. Il est déjà imprégné de la nature et a plus ou moins délaissé le
monde plus matériel qui est celui des hommes qu’il accompagne. En tant que
père, il a dû faire face à des défis uniques dans cet environnement hostile, et
cela a façonné son caractère. On comprend que son fils Hawk et lui sont en
marge du groupe, leur relation est donc une puissante force motrice tout au
long du film. »
L’acteur a réalisé la plupart de ses
cascades lui-même. Il a notamment été enterré sous la neige, a joué nu par -5°C
et a sauté dans une rivière glaciale, mais chacun de ces moments l’a aidé à
mieux comprendre la volonté qui anime son personnage. Tandis qu’il parcourt
l’immensité de l’Ouest, Glass ne fait pas que survivre : il se transforme
profondément, ce que Leonardo DiCaprio révèle par touches subtiles à travers
son jeu et qui vient renforcer le caractère émouvant du dénouement.
L’acteur conclut : « Tout au long
du film, la question est de savoir si la vengeance apaisera Glass au bout du
compte… mais sa volonté de vivre prend progressivement le pas et son
cheminement se transforme en une forme de quête spirituelle. »
TOM
HARDY interprète JOHN FITZGERALD
La lutte pour la survie de Hugh Glass
trouve un sombre pendant dans la lente plongée de John Fitzgerald dans la
paranoïa, la récrimination et l’amertume. Pour incarner Fitzgerald, l’homme qui
trahit Glass et lui donne ainsi la volonté de survivre, Alejandro G. Iñárritu a
choisi l’acteur britannique Tom Hardy, connu pour ses rôles éclectiques, que ce
soit dans INCEPTION de Christopher Nolan ou dans LOCKE de Steven Knight. Le
réalisateur déclare : « Fitzgerald est un homme plein de
préjugés, mais c’est également un être meurtri, gouverné par la peur d’autrui
et incapable de s’ouvrir. »
Il ajoute : « Tom possède une
rare délicatesse. Il est très séduisant, bien bâti et puissant, mais il sait
aussi se montrer d’une extrême fragilité, et c’est ce qui fait de lui un acteur
unique. »
Tom Hardy s’est révélé être un formidable
adversaire pour Leonardo DiCaprio, qui déclare : « Fitzgerald
est un personnage très intéressant parce qu’on comprend parfaitement ses
motivations. C’est un homme qui ne possède rien et qui pensait enfin tenir le
bon filon, mais ses espoirs sont réduits à néant en l’espace d’une seconde. Dès
lors, son unique objectif est de survivre – tout se résume à « tuer ou
être tué » – et à cet égard, Glass est un obstacle sur son chemin.
Fitzgerald aussi est un survivant, mais il décide de s’en sortir très
différemment de Glass, en devenant impitoyable. »
L’acteur poursuit : « Tom et moi
avions déjà collaboré, c’est quelqu’un dont j’admire énormément le travail. Je
trouve que c’est un des acteurs les plus captivants qui soient, et j’ai pris
beaucoup de plaisir à le regarder créer ce personnage. Il possède une réelle
brutalité, quelque chose de sauvage qui était absolument essentiel pour le
rôle. Fitzgerald n’incarne pas la figure du méchant classique ; Glass et
lui démontrent leur force de manière complètement différente. »
Domhnall Gleeson, dont le personnage, le
capitaine Henry, réalise qu’il a été dupé par Fitzgerald, était très
enthousiaste à l’idée de donner la réplique à Tom Hardy. Il déclare : «
Tom fait de Fitzgerald un homme impénétrable. Mon personnage nourrit un
complexe d’infériorité vis-à-vis de lui mais petit à petit, il commence à
s’affirmer. C’était un vrai plaisir de me mesurer à Tom. »
LE TRAPPEUR,
PIONNIER DE L’ENTREPRENEURIAT
L’histoire de la traite des fourrures
américaine est brève mais décisive, et si les contes qu’elle a engendrés
portent aux nues le courage des hommes qui l’ont écrite, ils font aussi état de
la destruction qu’a généré ce commerce. Bien qu’elle ait façonné l’image
romantique du trappeur – figure solitaire idéalisée prétendument aussi sauvage
que la nature qu’il était venu apprivoiser –, la traite des fourrures était
aussi un commerce très rentable. D’une certaine manière, elle a marqué
l’avènement de l’archétype de l’entrepreneur occidental, visionnaire
iconoclaste que rien ni personne n’arrête et qui n’a de comptes à rendre qu’à
lui-même.
Leonardo DiCaprio déclare :
« Cette époque a marqué les débuts de l’industrialisme dans l’Ouest
américain. Avant la découverte de l’or et du pétrole, la traite des fourrures
était un commerce lucratif. Les trappeurs se rendaient dans des contrées
sauvages où vivaient les populations indigènes pour en extraire les ressources,
mais à quel prix ? C’est la question que se pose Hugh Glass et un thème
fort du film. »
Le commerce des fourrures a commencé à la
fin du XVIIe siècle, lorsque les Amérindiens se sont mis à échanger
leurs chaudes peaux de bêtes contre des outils en métal venus d’Europe. Au début
du XIXe siècle, lorsque la demande de chapeaux en fourrure, et
notamment de hauts-de-forme en feutre de castor, s’est envolée sur le vieux
continent – et que le prix des peaux de castors a atteint 6 dollars la livre –,
la traite des fourrures a constitué un véritable moteur pour l’économie
américaine et a entraîné la création de nouvelles routes commerciales qui ont
ensuite ouvert la voie au développement de l’Ouest.
Dans les années 1820, le commerce de la
fourrure s’étendait jusqu’aux Rocheuses et était devenu hautement compétitif. Les
fourreurs se livraient en effet une guerre sans merci tout en décimant au
passage les tribus indiennes. Hugh Glass travaillait pour la Rocky Mountain Fur
Company, alors nouvelle venue sur le marché. La compagnie utilisait le système
des « rendez-vous » ce qui signifie qu’elle ne construisait ni
cabanes, ni forts pour ses trappeurs qui devaient chasser pour se procurer leur
nourriture, construire leurs abris et mener leurs propres batailles, renforçant
ainsi leur réputation d’hommes impassibles.
Mais le mythe romancé du trappeur héroïque
cache une réalité beaucoup plus sombre. Nombre d’entre eux passaient leur vie à
rembourser les dettes qu’ils avaient accumulées tandis que les propriétaires
des compagnies de négoce des fourrures amassaient d’immenses fortunes. Et si
les trappeurs vivaient au rythme de la nature, leur rapport à leur environnement
était souvent antagoniste, si bien que certaines espèces animales ont frôlé
l’extinction et qu’ils ont altéré à jamais ces grands espaces et le destin des
nations amérindiennes qui la peuplaient.
Pour recréer cet univers dans toutes ses
nuances, Alejandro G. Iñárritu a fait appel à des experts tels que l’historien
Clay Landry, affilié aux deux seuls musées américains dédiés à cette période :
le Museum of the Mountain Man du Wyoming et le Museum of the Fur Trade du
Nebraska. Pour les spécialistes comme Clay Landry, l’histoire de Hugh Glass,
c’est un peu le b.a.-ba. Il déclare : « Lorsque vous étudiez
l’histoire du commerce de la fourrure dans les Rocheuses, l’une des premières
choses que l’on vous apprend, c’est l’histoire de Glass tant elle est
remarquable. »
Tout au long du tournage, l’historien a
éclairé l’équipe sur l’état d’esprit des trappeurs, les outils qu’ils
utilisaient et leurs techniques de survie. Il a transmis son savoir aux
acteurs lors d’un « boot camp » où ils ont notamment appris à
fabriquer un arc, poser des pièges à castors, écorcher de faux rongeurs et
lancer des tomahawks.
Clay Landry raconte : « Les
acteurs ont beaucoup appris pendant ces quelques jours. Nous leur avons
enseigné tout ce qu’un trappeur a besoin de savoir. Ils ont bien entendu tiré à
blanc et n’ont pas vraiment eu à survivre par eux-mêmes, mais ils ont pu se
faire une idée de la rudesse de la vie en pleine nature. Ils voulaient en
savoir le plus possible sur cette période. »
Arthur Redcloud, qui incarne Hikuc, le
guérisseur amérindien que Glass rencontre au cours de son périple,
ajoute : « Ce boot camp ne nous a pas seulement aidés sur le plan
physique, il nous a aussi beaucoup appris sur le plan émotionnel et spirituel.
Pour moi, il ne s’agissait pas uniquement de renouer avec le passé, mais d’en
acquérir une nouvelle vision. »
EN TERRITOIRE ARIKARA
Au début de THE REVENANT, l’expédition du
capitaine Henry est attaquée par les membres d’une tribu installée sur les
rives de la rivière Missouri. Il s’agit des Indiens Arikaras – surnommés les
Ree par les trappeurs –, dont l’offensive historique contre la Rocky Mountain
Fur Trading Company a scellé le destin. Alejandro G. Iñárritu tenait à mettre
en avant le rôle essentiel, bien que souvent ignoré, des Arikaras dans sa
version de la légende de Hugh Glass.
Les Arikaras, qui s’appellent en réalité
entre eux les Sahnishs, ont été baptisés ainsi par les autres tribus en raison
de leurs coiffes de plumes. Agriculteurs semi-nomades à la culture riche, ils
vivaient dans les plaines depuis plus de 1 000 ans lorsque les Européens sont
arrivés. En 1804, l’expédition Lewis et Clark a croisé les Arikaras et les a qualifiés
de pacifiques. Dans les années 1820, après avoir été déplacés à plusieurs
reprises, ils se trouvaient dans un autre état d’esprit. Une attaque menée
contre des trappeurs a alors entraîné une réaction de l’armée américaine qui a
décimé la tribu au cours de la première de nombreuses guerres brutales. Dans
les années 1830, plusieurs épidémies de variole et des conflits avec les Sioux
ont diminué la population Arikara, déjà affaiblie, de 70%. Ils ont pourtant
survécu et se sont installés dans le Dakota du Nord où le dernier représentant
de la langue Arikara, alors menacée, a réussi à la maintenir en vie.
Il était tellement important pour le
réalisateur de dresser un portrait authentique de la nation Arikara qu’il a
fait appel à Loren Yellowbird Sr., historien Arikara, anthropologue et chef
interprète et Ranger au Fort Union Trading Post dans le Dakota du Nord.
Loren Yellowbird Sr. était ravi que les
Arikaras prennent enfin toute leur place dans cette histoire. Il déclare :
« Beaucoup de gens n’ont jamais entendu parler des Arikaras, ce film était
donc l’occasion de mettre un autre point de vue en avant et de ramener ce monde
à la vie. J’ai trouvé cela fantastique, car mettre la langue et la culture
Arikara de cette époque en lumière est très important. »
Le film met en effet en scène le mode de
vie traditionnel Arikara juste avant son déclin. L’historien commente :
« Les Arikaras vivaient dans des villages établis depuis plusieurs
centaines d’années, ils possédaient de solides réseaux d’échanges commerciaux
et une culture cérémonielle complexe qui n’avait pas encore été
altérée. »
Mais cela a rapidement changé avec
l’expansion du commerce des fourrures. Loren Yellowbird Sr. raconte :
« Aux yeux des Arikaras, les trappeurs n’avaient aucun respect pour cette
terre et ceux qui la peuplaient. Ils pénétraient sur des territoires qui ne
leur appartenaient pas et les pillaient. Ils ne négociaient pas, ils se
contentaient de se servir sans rien demander à personne. »
Après leur attaque contre les trappeurs, les
Arikaras se sont forgé une réputation de féroces guerriers, mais Loren
Yellowbird Sr. rappelle que cette attaque s’inscrit dans un contexte
particulier : « Les fourreurs se sont mis à craindre les Arikaras,
mais étonnamment, les femmes de la tribu ont continué à les épouser, ce qui
prouve qu’abordés avec respect, les Arikaras étaient pacifiques. Je pense
qu’ils traitaient les trappeurs et l’armée de la manière dont ils se sentaient
eux-mêmes traités. »
Le mode de vie de la tribu a alors décliné
jusqu’à presque disparaître. Loren Yellowbird Sr. raconte : « Notre
mode de vie a commencé à disparaître si vite que nous n’avions aucun moyen
d’inverser le cours des choses. Par chance, nous avions des chefs intelligents,
des visionnaires qui pensaient au futur et qui ont pris les bonnes décisions
pour que leur peuple survive. Aujourd’hui, j’essaie de suivre leur exemple. En
faisant ce film, par exemple, je me suis demandé ce que je pouvais faire pour
maintenir notre langue, notre culture, nos chansons et nos coutumes en vie pour
que mes arrière-arrière-petits-enfants puissent toujours en profiter. »
L’historien est particulièrement heureux
que certains jeunes Arikaras aient l’occasion d’entendre la langue de leurs
ancêtres et de voir comment ils vivaient pour la première fois grâce à THE
REVENANT. Il confie : « J’ai beau posséder un iPhone, cela ne
m’empêche pas d’honorer nos traditions car je pense qu’il est important pour
nous de respecter nos ancêtres. Cette histoire montre combien ils ont souffert
pour que nous puissions être ici aujourd’hui. »
Si Loren Yellowbird Sr. est le seul Arikara
à avoir pris part à la production, quelque 1 500 Amérindiens et membres
canadiens des Premières Nations apparaissent dans le film, et tous étaient
désireux d’en apprendre davantage sur les Arikaras. L’historien commente :
« Les figurants tenaient à représenter ce monde de la manière la plus
réaliste qui soit, et cela m’a fait chaud au cœur. Si je devais incarner un
membre d’une autre tribu, je ferais la même chose. »
Craig Falcon, éducateur culturel Blackfoot
spécialisé dans la culture amérindienne et aborigène, a également participé au
film. Ses connaissances en matière de chevaux et de peintures de guerre ont été
précieuses pour l’équipe. Une fois de plus, c’est l’authenticité culturelle
recherchée par le réalisateur qui a séduit l’éducateur culturel. Il
déclare : « Les Amérindiens veulent voir la vérité, pas comme dans
les vieux westerns où on voyait Ricardo Montalbán déguisé en Indien ! THE
REVENANT est en tout point authentique, que ce soit pour le langage, les
peintures de guerre des chevaux ou le portrait qu’il dresse de chaque
tribu. »
Arthur Redcloud, qui a grandi dans une
réserve Navajo et interprète Hikuc, conclut : « Ce film est très
spécial et nous tenions à y mettre tout le cœur et toute l’âme de notre
peuple. »
LES PERSONNAGES
SECONDAIRES
Domhnall Gleeson : le
capitaine Henry
Domhnall Gleeson, acteur irlandais en
pleine ascension que l’on peut également voir en 2016 dans BROOKLYN, incarne le
capitaine Andrew Henry. Personnage historique, Henry était l’un des fondateurs
de la Rocky Mountain Trading Company et le chef de l’expédition remontant la
rivière Missouri.
Le film va cependant au-delà de ce que
l’Histoire a retenu d’Andrew Henry, comme l’explique Domhnall Gleeson :
« Le vrai Andrew Henry était très respecté alors que dans le film, on
découvre un homme peu sûr de lui qui se transforme peu à peu en meneur
d’hommes. Il évolue en effet tout au long de l’histoire et devient
progressivement l’homme dont on se souvient aujourd’hui. »
Dès le départ, l’acteur était conscient que
le tournage serait éprouvant. Il raconte : « Avant même le début du
tournage, Alejandro nous a prévenus qu’il voulait que ce soit une expérience
difficile pour nous, les acteurs… et il a tenu parole ! Nous avons été
confrontés à des situations et des conditions difficiles, mais c’était excitant
parce que c’était très différent de ce à quoi nous sommes habitués. Je n’avais
évidemment encore jamais rien vécu de tel, mais il y a une certaine ivresse à
réaliser un film de cette manière, car on ne fait plus ce genre de cinéma
aujourd’hui. »
Domhnall Gleeson affirme que la
rudesse du tournage a enrichi son interprétation. Il explique : « Mon
personnage n’est pas habitué à de telles conditions, il n’est pas dans son
élément et trouve la situation très difficile, je me suis donc appuyé sur ce
que je vivais moi-même pour l’interpréter. Le plus important pour moi, c’est
que le public perçoive le désespoir, la folie et l’incertitude de ces
hommes. »
Will Poulter : Jim
Bridger
L’acteur britannique Will Poulter (LE
LABYRINTHE) incarne Jim Bridger, qui allait devenir plus tard un guide mythique
de l’Ouest. Mais dans THE REVENANT, il n’est encore qu’un adolescent – un
adolescent qui doit faire face à sa conscience après que John Fitzgerald et lui
abandonnent Hugh Glass, mortellement blessé. Will Poulter a été séduit par la
richesse du rôle. Il déclare : « C’est un honneur d’incarner
quelqu’un qui a vraiment existé et dont les techniques de survie ont fait la réputation
à une époque et dans une région où l’espérance de vie était très
limitée. »
Le jeune Jim, fraîchement débarqué dans
l’Ouest, n’a pu qu’être marqué pour toujours par cette expérience. L’acteur
commente : « Je pense que pour Alejandro, Bridger est l’incarnation
de l’innocence confrontée aux pires situations de la vie. Il représente
également le conflit entre le garçon qu’il est et l’homme qu’il est en train de
devenir. Jim doit apprendre à s’affirmer, à affronter ses peurs une fois pour
toutes et à faire les bons choix. Il se retrouve face à des situations que des
hommes tels que Glass, Fitzgerald ou le capitaine Henry ont déjà vécues, et
pour survivre, il va devoir grandir – et vite. »
Bridger était initialement un apprenti de
Glass. Will Poulter raconte : « Dans l’Ouest sauvage, Glass est sans
doute ce qui se rapproche le plus d’une figure paternelle pour Jim. Il
l’idolâtre car à ses yeux, c’est le meilleur guide et le meilleur tireur de la
région. C’est pourquoi lorsque la situation tourne mal, Bridger perd tous ses
repères. »
Le jeune homme est en effet obligé de
pactiser avec Fitzgerald. Pour exprimer le mélange d’horreur, de colère et de
peur que son personnage ressent envers Fitzgerald, Will Poulter a travaillé en
étroite collaboration avec Tom Hardy. Il commente : « Leur relation
est loin d’être amicale. Ceci étant dit, ce ne sont pas non plus des ennemis.
Le lien qui les unit est trouble et complexe. Leur relation repose sur le fait
qu’ils sont tous les deux conscients d’avoir besoin l’un de l’autre pour
survivre. »
À l’instar de ses partenaires, Will Poulter
a été fasciné par la manière dont Alejandro G. Iñárritu et Emmanuel Lubezki ont
tourné le film. Il explique : « Je n’avais jamais eu à interagir de
manière aussi intime avec la caméra auparavant, ni à livrer mon âme devant
l’objectif de cette façon, mais je dois dire que ça a été une expérience
incroyable. C’est presque comme si je ne jouais plus la comédie, car d’une
certaine manière, il fallait que je devienne le personnage. »
Forrest Goodluck :
Hawk
Forrest Goodluck, 16 ans, fait ses débuts
au cinéma dans le rôle de Hawk, le fils fictif de Hugh Glass et d’une Amérindienne.
Membre des tribus Diné, Mandan, Hidatsa et Tsimshian originaire du Nouveau-Mexique,
Forrest Goodluck est passé par un long processus de sélection pour décrocher le
rôle.
La complexité de ce personnage tiraillé
entre deux mondes a beaucoup inspiré l’acteur. Il raconte : « Hawk
est à moitié amérindien et à moitié blanc. Très jeune, il a dû quitter son
village, il a perdu sa mère et a été très gravement brûlé dans un incendie. Il
s’est renfermé sur lui-même et a subi un traumatisme psychologique – on
parlerait aujourd’hui de stress post-traumatique. Mais je pense que chacune de
ces épreuves l’a rendu plus fort. C’est un personnage à la fois fort et
fragile. Il ne sait pas vraiment où est sa place car il n’est totalement
accepté ni par les blancs, ni par son propre peuple. »
Un lien profond et indéfectible l’unit
cependant à son père, Hugh Glass. L’acteur commente : « Leur relation
repose sur le respect mutuel. Un lien silencieux les unit, mais à cette époque
on ne pouvait pas se permettre d’être sensible, leur relation peut donc parfois
sembler brutale, même s’ils ressentent en réalité beaucoup d’amour l’un pour
l’autre. »
Duane
Howard : Elk Dog
Elk Dog, le puissant guerrier Arikara à la
recherche de sa fille, Powaqa, qui a été capturée, est interprété par Duane
Howard, un acteur des Premières Nations originaire de l’île de Vancouver au
Canada. À propos de son personnage, il déclare : « Elk Dog est une
autorité. Lorsqu’il prend la parole, on l’écoute, et même lorsqu’il ne dit
rien, les gens sont attentifs. Il inspire le respect, mais en retour, il est
prêt à donner sa vie pour son peuple. »
Pourtant, lors de l’attaque du campement
des trappeurs par les Arikaras, Elk Dog est très touché par les morts et la
destruction dont il est témoin. Duane Howard se souvient : « Il a
vraiment fallu que je me mette à nu, que je me montre vulnérable. Ça a été une
expérience intense. »
Pour le tournage de THE REVENANT, l’acteur
a dû apprendre et s’approprier la langue et la culture Arikara. Il
commente : « L’Arikara est très différent de ma langue, mais ça
a été très enrichissant et très intéressant d’en apprendre davantage sur ce
peuple. »
Duane Howard a été très touché par la
volonté de la production de représenter les peuples amérindiens aussi
fidèlement que possible. Il déclare : « L’équipe a fait un travail
remarquable. Chaque détail du film, des peintures corporelles aux vêtements, a
une signification bien précise, comme c’était le cas à l’époque. »
Arthur Redcloud :
Hikuc
Hikuc est un personnage central dans
l’univers de THE REVENANT. Âme solitaire rencontrée dans les plaines et sauveur
inattendu de Glass, il est interprété par Arthur Redcloud, un Navajo qui décrit
son personnage comme « un homme prêt à relever un nouveau défi et à prendre
un nouveau départ ».
Arthur Redcloud a lui-même étudié auprès de
son grand-père pour devenir guérisseur au sein d’une réserve Navajo. Après
avoir obtenu le rôle, l’acteur a beaucoup réfléchi à la scène dans laquelle
Hugh Glass découvre Hikuc en train de se nourrir d’une carcasse de bison. Il
explique : « Dans notre culture, le bison n’est pas seulement un
animal, il symbolise la force, la guérison et la compassion. C’est pourquoi
lorsqu’on voit mon personnage manger cet animal, il ne nourrit pas uniquement
son corps, il nourrit aussi son esprit et son âme. »
Le fait de donner la réplique à Leonardo
DiCaprio a davantage intrigué qu’intimidé Arthur Redcloud, qui déclare :
« Pour moi, c’était avant tout une incroyable occasion d’apprendre, mais
je tenais aussi à essayer de voir en lui. À plusieurs reprises, j’ai essayé de
lire dans son cœur et de comprendre qui il était vraiment, et je pense y être
parvenu. Ça a été un plaisir de partager des idées et d’apprendre à ses côtés.
D’ennemis potentiels, Glass et Hikuc deviennent de véritables frères, et
Leonardo et moi avons fait ce chemin ensemble. »
Arthur Redcloud a également beaucoup appris
de ses échanges avec Alejandro G. Iñárritu. Il raconte : « Alejandro
est une sorte de savant fou doublé d’un peintre. Chaque détail compte pour lui.
Il ne voulait pas seulement raconter les histoires des peuples amérindiens, il
tenait à comprendre ce qui faisait leur force. »
Les trappeurs
La distribution est complétée par un groupe
d’acteurs chevronnés et débutants venu des quatre coins du monde, et tous
assurent que le tournage de THE REVENANT a été une expérience qu’ils
n’oublieront jamais. Le Canadien Brendan Fletcher, qui incarne Fryman,
déclare : « Je n’avais jamais rien vécu de tel dans ma carrière
d’acteur, c’était la première fois que je tournais de longs plans-séquences
alors que les éléments se déchaînaient autour de moi. Ça a été incroyable de
voir avec quelle honnêteté Alejandro a réalisé ce film. »
La star norvégienne Kristoffer Joner, qui
interprète Murphy, ajoute : « Cette méthode de travail, qui consiste
à se déplacer avec la caméra, était nouvelle pour moi. Alejandro a comparé la
caméra à un train en mouvement auquel il suffisait de s’accrocher pour se
laisser porter. Mais c’était assez terrifiant. Certains jours c’était jouissif,
d’autres difficile ; c’était chaque fois différent. »
Joshua Burge, qui joue Stubby Bill, confie
que le caractère physique du tournage a engendré une franche camaraderie chez
les acteurs. Il explique : « Nous venions tous de pays différents,
mais un lien incroyable s’est formé entre nous grâce aux épreuves que nous
avons traversées ensemble, comme c’était le cas pour les trappeurs. Ils se
retrouvaient au milieu de nulle part, confrontés à des dangers imprévisibles,
et ne pouvaient compter que les uns sur les autres. »
L’IMAGE DE ‘THE REVENANT’
Dans THE REVENANT, Alejandro G. Iñárritu
met son style d’une singulière fluidité au service d’un univers aux antipodes
de celui de BIRDMAN, son précédent film. Avec son collaborateur de longue date,
le directeur de la photographie Emmanuel Lubezki, surnommé Chivo, le
réalisateur a établi quelques règles de base : premièrement, ils ont décidé de
tourner le film chronologiquement afin de rester au plus près du déroulement
naturel du périple de Hugh Glass. Deuxièmement, ils ont choisi d’éclairer le
film en ne comptant que sur le soleil et la lueur des flammes, sans apporter
aucune lumière artificielle moderne, et d’utiliser cet éclairage naturel de
manière créative. Enfin, ils tenaient à réaliser les longs plans-séquences fluides
et continus qui ont fait leur réputation, mais dans une optique très différente
de celle de BIRDMAN.
La vision d’Alejandro G. Iñárritu pour THE
REVENANT était celle d’un tableau peint en clair-obscur, un jeu d’ombres et de
lumière. Il explique : « De la même manière que BIRDMAN était inspiré
par la musique, ce film a été inspiré par la peinture. Et Chivo a joué un rôle
majeur pour lui donner la dimension d’une œuvre d’art. »
Doté de l’Alexa 65 – la toute nouvelle
caméra grand format d’Arri, la société pionnière en matière de caméras
numériques –, Emmanuel Lubezki a utilisé divers objectifs grand angle allant de
12 à 21 mm afin de créer une profondeur de champ extrême. La flexibilité du
système se prête bien à des mouvements de caméra qui passent souvent du très
gros plan au panoramique afin de suivre une histoire qui oscille entre action,
onirisme et émotions. L’équipe a mêlé trois approches – grues
télescopiques, Steadicams et caméras portées – pour permettre au réalisateur
d’agencer plus tard les images à la manière d’un chorégraphe avec le chef monteur
oscarisé Stephen Mirrione.
Réaliser de longs plans-séquences dans un
cadre sauvage imprévisible était nouveau pour tout le monde, et au début, les
défis ont été colossaux. À Calgary, où se trouvait l’équipe, le jour ne dure
que quelques heures en hiver, les occasions de tourner étaient donc très brèves
et placées sous très haute pression. Personne ne savait en effet si une
deuxième ou une troisième prise serait possible.
Alejandro G. Iñárritu se souvient :
« Il fallait qu’on chorégraphie la scène dans les moindres détails, qu’on
trouve le bon moment de la journée pour la tourner et enfin qu’on croise les
doigts pour que la météo se maintienne. C’était difficile et passionnant à la
fois. Il fallait beaucoup de temps, de réflexion et de répétitions pour réussir
à tourner une scène, car nous tenions à conserver une certaine esthétique et
une certaine atmosphère. Les conditions dont nous avions besoin étaient
tellement précises qu’il fallait que nous soyons très patients ou bien que nous
les créions nous-mêmes. Par la force des choses, nous sommes en quelque sorte
devenus des trappeurs ! »
THE REVENANT a
non seulement plongé Emmanuel Lubezki dans la conquête de l’Ouest, mais
également au cœur du paysage onirique du subconscient de Hugh Glass. Le
réalisateur explique : « Dans le film, lorsque Glass est seul et que son
corps l’abandonne, la seule manière que nous avons d’apprendre à le connaître
est à travers ses visions et ses rêves, lesquels nous informent sur son état
d’esprit et sur son passé. »
Tous les acteurs ont été captivés par le
style photographique de Chivo, qui les a poussés à se dépasser. Leonardo
DiCaprio déclare : « Le style de Chivo fait partie intégrante de
l’univers d’Alejandro. Ensemble, ils s’immergent dans l’histoire et travaillent
en étroite collaboration avec les acteurs pour coordonner des mouvements de caméra
et des prises de vues d’une incroyable complexité. Dans ce film, ils ont réussi
à mettre en scène une réalité virtuelle qui vous donne l’impression de vous
trouver aux côtés des personnages. On partage le point de vue de Glass, au
point d’avoir l’impression de faire partie de son subconscient. »
À LA DURE : LES
DÉCORS
Pour redonner vie au monde de 1823,
Alejandro G. Iñárritu a fait appel aux talents du chef décorateur nommé aux
Oscars Jack Fisk. S’il avait déjà pris part à de nombreuses fresques épiques,
dont THERE WILL BE BLOOD de Paul Thomas Anderson ou THE TREE OF LIFE – L'ARBRE
DE VIE réalisé par Terrence Malick, le chef décorateur ignorait tout de cette
période.
Il a cependant été séduit par le caractère
brut et sauvage de l’époque. Il explique : « J’aime beaucoup cette
période. Les gens étaient contraints d’utiliser ce dont ils disposaient dans
leur environnement ; il y avait beaucoup de haches et de couteaux mais
très peu d’infrastructures. Nous avons donc autant que possible essayé de
reproduire cela pour que les spectateurs puissent se perdre dans cet univers.
Alejandro tenait à ce que tout soit réaliste, crasseux et patiné par le temps,
c’est donc ce qui a guidé notre travail. Il faut garder à l’esprit que ces
trappeurs passaient souvent plusieurs mois sans se laver et qu’ils
engloutissaient chacun environ 4,5 kilos de viande par jour, je vous laisse donc
imaginer leur état… Le réalisme cru et l’usure du temps perceptible dans chaque
objet de cet univers nous ont aidés à mieux comprendre combien ce mode de vie
était difficile. »
Peu de temps après que Jack Fisk a accepté
de concevoir les décors du film, Alejandro G. Iñárritu lui a fait parvenir
ANDREÏ ROUBLEV d’Andreï Tarkovski afin de lui donner une idée de l’esthétique
qu’il recherchait. Le chef décorateur se souvient : « J’ai
immédiatement compris le genre de film qu’il voulait réaliser. »
Il a également été informé du fait que le
cinéaste souhaitait tourner le film en lumière naturelle, ce qui a nécessité
une attention particulière de sa part lors du choix des décors. Il
déclare : « Il fallait constamment que nous gérions les obstacles que
la nature plaçait sur notre chemin, mais cela a aussi façonné notre processus
créatif. »
Le tentaculaire Fort Kiowa, construit
artisanalement dans une carrière de gravier désaffectée du parc provincial de
Spray Valley près de Canmore dans l’Alberta, est une des pièces maîtresses du
film. Déterminée à rester fidèle à l’Histoire, l’équipe de Jack Fisk a
construit le fort en utilisant des matériaux et des croquis des années 1820,
ainsi que du bois de construction trouvé sur place.
Le chef décorateur déclare : « Je
tenais absolument à rester fidèle au style de l’époque… ce qui en fait un lieu
où personne ne voudrait plus vivre aujourd’hui ! Loin d’être accueillant,
l’endroit est inhospitalier car la vie de ces hommes était très rustique. Ils
étaient trappeurs, pas charpentiers, leurs constructions étaient donc assez
grossières. Je me fâchais contre les charpentiers quand ils faisaient du trop
bon travail ! Notre devise pour ce décor était : « Trop bien,
c’est pas bon ! ». Il fallait faire du vieux avec du neuf. »
Sur THE REVENANT, le fait de vieillir les
décors est en effet devenu un art à part entière. Jack Fisk explique :
« L’équipe chargée de patiner les décors a eu beaucoup de travail avec
Fort Kiowa. L’un des bâtiments était trop lisse, trop carré, je leur ai donc
demandé de le soulever une ou deux fois avec un chariot élévateur et de le
laisser retomber pour le secouer un peu et lui donner un air plus délabré.
Finalement, nous avons passé autant de temps à vieillir le décor qu’à le
construire ! »
Pour répondre aux besoins du tournage en
lumière naturelle, le chef décorateur a même construit deux forts
identiques : l’un orienté à l’est pour les scènes tournées le matin,
l’autre à l’ouest pour bénéficier du soleil de l’après-midi.
Le village Pawnee a quant à lui été
construit en studio à Los Angeles avec les matériaux et les techniques utilisés
par la tribu. Jack Fisk commente : « Nous avons simplifié certaines étapes
de la construction du village d’hiver, mais les petites maisons ont toutes été
fabriquées en bois, en terre et en paille comme cela se faisait à
l’époque. »
Si la plupart des
décors du film ont un fondement historique, le chef décorateur a aussi imaginé
des éléments oniriques comme le gigantesque tas de crânes de bisons et les
ruines d’une église de style européen.
Parmi les décors
emblématiques du film figure également le campement des trappeurs attaqué par
les Arikaras dans la bataille qui ouvre le film. Au début de la scène, on
découvre des tentes de fortune, des cabanons, des feux de camp et des trappeurs
en train d’écorcher des castors et de rassembler les fourrures. Jack Fisk a
même construit une embarcation d’époque qui joue un rôle majeur dans l’action.
Il commente : « Je suis très fier que le quillard soit en tout point
authentique… à l’exception du moteur de 450 chevaux que nous avons dissimulé à
l’intérieur pour lui faire remonter le courant ! »
Jack Fisk est connu pour ses décors pouvant
être filmés sous tous les angles, et ceux de THE REVENANT ne font pas exception
à la règle. Il déclare : « J’aime les décors qui peuvent être filmés
à 360 degrés, et Alejandro a su en tirer pleinement parti. Il trouve toujours
les points de vue les plus originaux qui soient. »
PRIMITIFS ET
AUTHENTIQUES : LES COSTUMES
La figure du trappeur est fermement ancrée
dans l’imaginaire américain, mais pour THE REVENANT, la chef costumière nommée
deux fois aux Oscars Jacqueline West (ARGO, L'ÉTRANGE HISTOIRE DE BENJAMIN
BUTTON) tenait à aller au-delà des clichés.
« J’ai grandi avec la légende de Hugh
Glass, confie-t-elle. Je connais son histoire car je possède un ranch dans le
Dakota du Sud où il est considéré comme un personnage mythique. Ces trappeurs
étaient les vrais pionniers. Le scénario évoque pour moi autant l’atmosphère
des grands romans russes que celle des westerns. Je suis fascinée par
Dostoïevski, Tchekhov et Tolstoï, c’est pourquoi l’aspect psychologique de
l’histoire m’a beaucoup plu. »
Pour créer les costumes du film, Jacqueline
West s’est inspirée de nombreux artistes, et notamment des toiles et des
esquisses de deux peintres renommés de l’époque : Alfred Jacob Miller, qui
s’est installé dans les Rocheuses au milieu du XIXe siècle et fut
l’un des rares artistes à saisir le quotidien de cette période ; et Karl
Bodmer, un peintre suisse célèbre pour ses portraits d’Amérindiens, en
particulier ceux de la tribu Mandan du Dakota du Sud.
Un tableau en particulier a inspiré
l’apparence de Leonardo DiCaprio. La chef costumière déclare : « Il
s’agit du portrait d’un chasseur amérindien emmitouflé dans une redingote à
capuche toute simple. Il a beaucoup plu à Alejandro lorsque je le lui ai montré
parce qu’il aime tout ce qui est discret, sans ostentation. Il aime que le
personnage transparaisse à travers ses vêtements. La capuche est inspirée de la
vision spirituelle, voire monastique qu’Alejandro avait de Glass. Sa chemise
est très ordinaire, elle est faite dans un tissu de lin qu’il aura acheté dans
un fort local. Il n’y a rien de tape-à-l’œil dans sa tenue. Ses habits ne lui
servent qu’à se protéger des éléments. »
Elle poursuit : « Alejandro a eu
l’idée très poétique de faire porter à Leonardo la peau d’ours que ses
collègues oublient lorsqu’ils l’abandonnent. C’est une image remplie de lyrisme
car l’ironie veut que la bête qui l’a presque tué, lui sauve en fin de compte
la vie. Elle le protège du froid et des éléments, et lui permet de flotter à la
surface du fleuve. »
Pour son ennemi juré, John Fitzgerald, Jacqueline
West a choisi une apparence qui tranche sur celle de Hugh Glass. Elle
explique : « Fitzgerald est un être presque entièrement gouverné par
la peur, c’est pourquoi j’ai intégré beaucoup d’animaux à son costume : il
porte un manteau doublé de peaux de loutres entières et une toque en fourrure
de castor. »
La chef costumière souligne que toutes les
fourrures et peaux utilisées dans le film proviennent du Pacific Fur Trade, qui
travaille en étroite collaboration avec le service des parcs naturels, et
qu’elles ont toutes été prélevées humainement.
Chaque trappeur possède un style qui lui
est propre. Elle commente : « Jim Bridger était fermier, je lui ai
donc confectionné un costume tout simple sur lequel il porte un magnifique
manteau en peau de bison. La tenue de Stubby Bill m’a été inspirée par le
tableau d’un trappeur en pantalon rayé et manteau bleu. Murphy a quant à lui un
style plus européen, je me suis dit qu’il avait sûrement obtenu son pardessus
en négociant avec les Français. J’ai imaginé le passé de chacun de ces
personnages pour leur créer des costumes très différents. »
La
tenue du capitaine Henry est inspirée de vrais artéfacts exposés au Museum of
The Fur Trade du Nebraska. Jacqueline West déclare : « C’est le
personnage pour lequel je possédais le plus d’informations visuelles. Son
caleçon long était terriblement inconfortable, mais c’est ce qu’il portait. La
coupe de son manteau est également très célèbre, il fallait donc que nous la
respections. »
À l’instar de Jack Fisk, la chef costumière
a constamment dû user et salir ses créations. Elle explique : « Nous
avions notre propre hymne : « Paint It Black » des Rolling
Stones ! Tous les costumes ont été mis en lambeaux, poncés et entaillés.
Il fallait que tout soit crasseux, élimé, éprouvé par le temps et les
intempéries, pourtant je trouve le résultat final magnifique car cela fait
ressortir les yeux des acteurs. »
Jacqueline West était particulièrement
enthousiaste à l’idée de pouvoir mettre en avant les tenues des Amérindiens de
l’époque. Elle commente : « Les hommes portaient souvent ce que l’on
appelle une chemise de guerre, qui consiste en deux peaux habituellement
décorées par leur femme. Nous tenions également à rester fidèles aux styles
bien distincts des différentes tribus. Les Pawnees portaient du coton et de la
laine parce qu’ils vivaient plus près des comptoirs commerciaux, tandis que les
Arikaras, les Mandans et les Sioux portaient principalement du cuir. »
Sur la chemise de guerre d’Elk Dog, la chef
costumière a utilisé un des symboles les plus forts du peuple Arikara : le
maïs. Elle explique : « Si on meurt au combat avec des grains de maïs
sur sa chemise, ils seront enterrés avec vous et donneront naissance à de
nouveaux épis. C’est une manière d’emmener un peu de sa terre natale au
combat. »
Les vêtements simples mais authentiques du
guérisseur amérindien Hikuc, qui renvoient au passé, ont beaucoup ému Arthur
Redcloud, qui déclare : « J’ai développé un attachement très fort
pour mon costume, qui est devenu une extension de moi-même. J’avais
l’impression qu’il m’avait choisi et je le portais avec honneur et respect, pas
seulement pour moi ou pour le film, mais pour mes ancêtres. »
ENGELURES, BARBES ET
SANG : LES COIFFURES ET LES MAQUILLAGES
La maquilleuse Sian Grigg collabore avec
Leonardo DiCaprio depuis TITANIC, il y a vingt ans, mais l’acteur n’a jamais
subi une transformation aussi extrême que pour THE REVENANT. Après avoir été taillé
en pièces par un ours, Hugh Glass devient presque méconnaissable. Sian Grigg
raconte : « Il fallait que ses blessures soient atroces car
personne ne pense qu’il va survivre. On ne doit pas pouvoir croire à sa
guérison, et pour ce faire, nous avons eu recours à beaucoup de
maquillage. »
La maquilleuse a commencé par étudier les
blessures infligées au corps humain lors d’une attaque d’ours. Sa mission sur
le film a été particulièrement délicate car tandis que Glass commence à se
remettre et subit de nouvelles blessures, son visage, ses cheveux et sa peau
changent constamment d’apparence. Ses ecchymoses se marbrent et ses plaies
infectées forment petit à petit un labyrinthe de cicatrices.
Sian Grigg déclare : « Tout ce
que Glass endure doit se voir à l’écran. Le fait de tourner le film
chronologiquement a été un immense avantage pour nous, car nous avons pu faire
des changements quotidiens subtils pour refléter l’évolution de l’état physique
du personnage. »
Mais avant même l’attaque, il a fallu
transformer Leonardo DiCaprio en homme des bois qui n’a pas vu de miroir ou de
baignoire depuis bien longtemps. L’acteur s’est laissé pousser une barbe
hirsute et se voyait tous les jours appliquer de la poussière sur le visage, le
corps et sous les ongles. Plus tard, son corps a été couvert de prothèses
créées par le spécialiste des maquillages spéciaux Duncan Jarman – un processus
laborieux, car chaque pièce a été sculptée, peinte et recouverte de poils.
Chacune de ses blessures apparaît dans le film à divers stade de cicatrisation
et devait pouvoir être recousue à l’aide d’un fil et d’une aiguille.
Sian Grigg commente : « Il est
rare que le maquillage tienne un rôle aussi central dans un film. C’est une
véritable chance de pouvoir en partie raconter une histoire à travers le
maquillage. »
Kathy Blondell, la coiffeuse de Leonardo
DiCaprio, a travaillé en étroite collaboration avec Sian Grigg. Après plusieurs
expérimentations, elle a mis au point une mixture à base de glycérine et de
terre pour imiter la présence de sang et de saletés que le personnage n’a aucun
moyen de faire disparaître de sa chevelure.
Pendant ce temps, le chef coiffeur Robert
Pandini a mis au point les coiffures des autres trappeurs. Il raconte :
« Ils ne se rendaient dans un fort pour se laver qu’après plusieurs mois
dans la nature, ils étaient donc très crasseux. Alejandro m’a demandé
d’imaginer l’histoire de chacun des trappeurs, c’est pourquoi certains ont des
brûlures dues à la poudre qui les privent d’une partie de leur chevelure, et
d’autres ont des poux et n’arrêtent pas de se gratter. »
Robert Pandini a choisi de laisser les
cheveux des personnages amérindiens lâchés. Il explique : « J’ai opté
pour un style très simple et naturel. Ce n’est peut-être pas tout à fait exact
sur le plan historique, mais cela crée une certaine unité esthétique. »
Graham Johnston, le chef maquilleur du
film, conclut : « L’esthétique du film peut se résumer en trois
mot : crasseuse, poussiéreuse et authentique. Chaque plan du film met en
scène des personnages de plus en plus sales. »
UN TOURNAGE EXTRÊME
THE REVENANT a été tourné au Canada et en
Argentine dans des paysages enneigés, battus par les vents et souvent situés en
haute altitude. Les acteurs et techniciens du film ont ainsi été confrontés aux
mêmes dangers et conditions climatiques que les trappeurs du Dakota du Sud en
1823. La volonté de l’équipe était en effet de nourrir le jeu des acteurs et de
transporter les spectateurs en pleine nature sauvage, dans une région où le
danger et la mort sont omniprésents.
Alejandro G. Iñárritu déclare :
« Aujourd’hui, nous avons perdu le contact intime qui liait ces trappeurs
à la nature. Pourtant, elle continue à faire partie de nous : nous sommes
faits des mêmes éléments que les nuages et les rivières. Lorsque l’on voit ces
endroits de nos propres yeux, un lien se crée et nous rappelle d’où nous venons
et où nous allons. L’un des avantages de ce film est de pouvoir montrer ces
endroits sur grand écran. »
Mais trouver des paysages et des conditions
climatiques aussi rudes que dans l’Ouest américain de 1823 s’est révélé être
une mission de longue haleine. Le réalisateur reprend : « Il nous a
fallu cinq ans pour trouver les décors du film. J’aimais l’idée qu’il mettre en
scène des lieux inaltérés par l’homme, nous nous sommes donc mis en quête de
décors quasi immaculés. Il se dégage de ces lieux quelque chose de pur et de
poétique. »
Il s’en dégage aussi quelque chose
d’inquiétant, ce qui a permis aux acteurs et à l’équipe technique de mieux
comprendre ces hommes pour qui la vie, la mort et la nature étaient
intrinsèquement liées. L’acteur Will Poulter déclare : « C’était
formidable en tant qu’acteur de pouvoir réagir aux éléments. Lorsqu’on joue un
personnage qui gravit une montagne par -20°C, il n’y a rien de mieux que d’être
soi-même confronté à ces conditions. »
Les dangers étaient multiples :
avalanches, attaques d’ours… La production avait d’ailleurs engagé quelqu’un
pour assurer la sécurité de l’équipe au cas où un ours se présente. À noter que
si les craintes des acteurs et de l’équipe étaient justifiées, aucun ours n’a
été utilisé pour la séquence dans laquelle Hugh Glass se fait attaquer. C’est
une des rares occasions où Alejandro G. Iñárritu a eu recours aux effets
visuels.
Comme pour Hugh Glass dans le film, les
conditions climatiques ont aussi représenté une menace sérieuse pour l’équipe.
Il est arrivé que le blizzard fasse chuter les températures jusqu’à -27°C,
obligeant les membres de la production à garder un œil les uns sur les autres
pour éviter les engelures. Le réalisateur raconte : « J’ai appris
qu’il n’y avait pas de mauvaises conditions climatiques, seulement de mauvais
vêtements ! Mais le froid intense confère au film un réalisme dont un
tournage moins extrême l’aurait privé. »
Plus
tard cependant, une douceur exceptionnelle s’est installée sur le Canada (qui a
connu son hiver le plus doux depuis 23 ans). Alejandro G. Iñárritu
déclare : « La météo change très vite dans l’Alberta. On peut vivre
les quatre saisons en une seule journée. Au début, nous avons été confrontés au
froid et au blizzard, plus tard, à l’absence de neige. Les températures
exceptionnellement élevées de cet hiver nous ont obligés à devenir des
chasseurs de neige ! »
Il a en effet parfois fallu que l’équipe
aille chercher de la neige dans les montagnes avoisinantes. Finalement, la
production s’est envolée pour deux semaines en Terre de Feu, à l’extrême sud du
continent sud-américain, afin de trouver les conditions nécessaires pour
terminer le film.
Une page se tournait. Le dernier jour du
tournage, Alejandro G. Iñárritu a rassemblé les acteurs et les techniciens
comme il l’avait fait le premier jour et leur a dit : « Faire un film
comme celui-ci est l’aventure d’une vie, une aventure merveilleuse faite de
moments difficiles et de moments inoubliables. Je suis fier, reconnaissant,
ému, heureux et triste à la fois que nous ayons accompli ce que nous avons
accompli, car dites-vous bien que ce que nous avons fait est remarquable.
Chaque jour de ce tournage a comporté son lot de difficultés, mais je pense
pouvoir dire que cela a été l’expérience artistique la plus gratifiante de toute
ma vie. »
GLOSSAIRE
LES ARIKARAS
Les Arikaras ou Ree, qui s’appellent
eux-mêmes les Sahnishs, vivaient historiquement près de l’embouchure de la
Grand River et de la rivière Missouri, dans ce qui est aujourd’hui le Dakota du
Nord. Forts d’une culture cérémonielle complexe et d’un riche réseau
commercial, ils sont entrés en conflit avec la Rocky Mountain Fur Company,
initiant ce que l’on a appelé la guerre Arikara.
ASHLEY HENRY
Ashley Henry était la compagnie de traite
de fourrures fondée par William Henry Ashley et Andrew Henry, parfois appelée
Rocky Mountain Fur Company. Dans les années 1820, Ashley Henry a révolutionné
le commerce de la fourrure en laissant des employés sur le terrain toute
l’année, donnant naissance aux « rendez-vous », un système où les
trappeurs se retrouvaient pour vendre leur marchandise.
LES PEAUX DE
CASTORS
La fourrure de castor était très populaire
dans les années 1820 car elle était à la mode pour la confection de chapeaux en
Europe. Une seule peau de castor valait alors cinq dollars, mais un trappeur
pouvait attraper jusqu’à six rongeurs par jour. Avant que le commerce de la
fourrure ne décline dans les années 1850 avec l’avènement du chapeau de soie,
le castor a été chassé jusqu'à la limite de l'extinction.
LE CHINOOK
Le Chinook est un vent sec et doux
responsable du changement rapide des conditions météorologiques dans les
Rocheuses.
LES QUILLARDS
Embarcations clés pour le commerce sur la
rivière Missouri, les quillards étaient des navires de charge conçus pour
naviguer en eau peu profonde, généralement propulsés par halage, à la rame ou
parfois à la voile.
LES PAWNEES
Les Pawnees, qui formaient l’une des plus
importantes et des plus puissantes tribus amérindiennes du XIXe
siècle, vivaient traditionnellement sur les rives de la rivière Missouri dans
des huttes permanentes autour desquelles ils cultivaient la terre et
chassaient.
LE SAC DES
« POSSIBLES »
Au début du XIXe siècle, la
plupart des trappeurs possédaient deux sacs : un pour leur arme à feu et les
munitions, le second pour leurs effets personnels. Ce « sac des possibles »
était censé contenir tout ce dont ils pourraient éventuellement avoir besoin.
REVENANT
Celui qui revient d’entre les morts.
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