mardi 9 octobre 2012

Back to the future


Comédie/Vulgaire, irrégulière avec un héros trop craquant et des moments de rire

Réalisé par Seth MacFarlane
Avec Seth MacFarlane (la voix de Ted en version originale), Mark Wahlberg, Mila Kunis, Joel McHale, Giovanni Ribisi, Patrick Warburton, Matt Walsh, Jessica Barth, Aedin Mincks, Bill Smitrovich, Patrick Stewart, Norah Jones, Sam J. Jones, Tom Skerritt...

Long-métrage Américain
Durée: 01h47mn
Année de production: 2012
Distributeur: Universal Pictures International France

Avertissement : des scènes, des propos ou des images peuvent heurter la sensibilité des spectateurs 

Date de sortie sur les écrans U.S.: 29 juin 2012
Date de sortie sur nos écrans: 10 octobre 2012


Résumé: À 8 ans, le petit John Bennett fit le voeu que son ours en peluche de Noël s’anime et devienne son meilleur ami pour la vie, et il vit son voeu exaucé.
Presque 30 ans plus tard, l’histoire n’a plus vraiment les allures d’un conte de Noël. L’omniprésence de Ted (Seth MacFarlane) aux côtés de John (Mark Wahlberg) pèse lourdement sur sa relation amoureuse avec Lori (Mila Kunis). Bien que patiente, Lori voit en cette amitié exclusive, consistant principalement à boire des bières et fumer de l’herbe devant des programmes télé plus ringards les uns que les autres, un handicap pour John qui le confine à l’enfance, l’empêche de réussir professionnellement et de réellement s’investir dans leur couple. 
Déchiré entre son amour pour Lori et sa loyauté envers Ted, John lutte pour devenir enfin un homme, un vrai! 

Bande annonce et featurette



Ce que j'en ai pensé: A l'attention des parents, je vous préviens, 'ted' n'est pas un film pour les enfants. Il est très vulgaire, les blagues sont réservées aux adultes. Le fait que le héros soit un gros nounours n'en fait pas pour autant un personnage enfantin, loin s'en faut! Faire de l'humour (très) gras via un teddy bear (super craquant et attendrissant au demeurant) qui aime le sexe, la drogue et l'alcool est LA réussite de ce film. Ted est un oxymore cinématographique. J'avoue, ce gros nounours qui parle et qui interagit avec les acteurs à l'écran m'a tout d'abord intriguée puis totalement convaincue. Il est hyper bien fait. Visuellement, rien à redire, Ted existe à l'écran, il est tout à fait crédible.



De plus, il n'est pas caché, c'est là où le scénario, faute d'être épais, est malin. Il est connu du monde entier, ce qui permet à Mark Whalberg d’interagir avec lui en public. Cela offre plus de possibilités.



Le scénario reste en lui-même assez basique en ce qui concerne les autres personnages. L'idée de départ, par contre, est foncièrement originale et le ton bien trash. Pourtant, le réalisateur, Seth MacFarlane, réussit à introduire des moments d'émotion qui fonctionnent. Mais le film reste irrégulier. Il y a des longueurs et certaines blagues ne prennent pas toujours. Je l'ai vu en version originale (que je conseille pour les répliques). Les références humoristiques sont vraiment très Américaines. On prend le risque de passer à côté de certaines blagues car nous n'avons pas la même culture populaire. Cependant, les thèmes de l'amitié, de la vie de couple ainsi que la nécessité de devenir adulte à un moment de sa vie en faisant des choix restent universaux. Le film parlera donc au plus grand nombre.
En ce qui concerne les acteurs, pas de doute, la star c'est Ted (et c'est tant mieux)! Seth MacFarlane, la voix de Ted en anglais (en français, c'est Joey Starr), est aussi le réalisateur et un des scénaristes du film. Il donne beaucoup de personnalité à cet ours en peluche unique en son genre. A mon avis, d'ailleurs, on se souviendra plus du film pour Ted et ses répliques que pour l'histoire. Le 'Dirty fuzzy' ou la contine des 'Thunder buddies' deviendront sûrement cultes.
Mark Wahlberg, dans le rôle de John Bennett, et Mila Kunis, dans le rôle de Lori Collins, sont sympathiques et rendent très crédible l’interaction avec Ted, mais ils ne sont pas le centre d'intérêt du film. J'ai eu plaisir à retrouver Giovanni Ribisi, dans le rôle de Donny, toujours excellent en pseudo psychopathe.



Dans l'ensemble, 'ted' est une bonne surprise si on n'est pas contre la vulgarité dans l'humour. Je n'en suis pas spécialement partisane et pourtant j'ai parfois beaucoup ri. Tout n'est pas amusant et le film a des difficultés à tenir la longueur par moment. Mais Ted vaut la peine d'être découvert car il est attachant. Si vous avez envie de passer un moment de détente régressif au cinéma, juste pour rigoler, je vous le conseille.

Je remercie @UniversalFR (sur Twitter) qui a organisé une projection spéciale pour les blogueurs et nous a offert un beau Ted à dorloter.





Pour finir, j'ajoute les notes de production à ce post. Elles sont toujours informatives et permettent de répondre à des questions que l'on peut se poser en tant que spectateur. Par contre, elles contiennent des spoilers, aussi je vous conseille de les lire après avoir vu le film!

Un ours est né, on vous présente TED

Seth MacFarlane avait d’abord envisagé TED comme une série d’animation. Mais, avec l’avancée des images de synthèse et des effets visuels, le cinéma s’imposa à lui comme le médium idéal pour la réalisation de ce projet. Il recruta le concours des scénaristes des « Griffin», Alec Sulkin et Wellesley Wild, pour développer l’histoire de cet ours en peluche magique et de son propriétaire dont l’évolution a été stoppée en cours de route. Ensemble, ils élaborèrent le récit d’un garçon solitaire dont le voeu de Noël est miraculeusement exaucé et dont l’ours en peluche devenu vivant fait rapidement sensation dans le monde entier. Mais les années passant, John prend conscience que son nounours adoré est devenu un camarade cynique, grossier et sérieusement défraîchi, et malgré la grande affection qu’il lui porte, il commence à ressentir les effets néfastes de leur amitié exclusive. 
« Alec, Wellesley et moi travaillons ensemble depuis de nombreuses années. Je les ai rencontrés en 2002, quand « Les Griffin» a été arrêté. Ils travaillaient sur la sitcom « The Pitts» chez Fox pour laquelle j’ai été engagé comme consultant. Notre collaboration s’est avérée fructueuse et je les ai recrutés pour travailler sur « Les Griffin» quand la série a repris. C’était un choix évident pour TED. Ils manient avec talent narration et humour et sont deux des meilleurs auteurs de blagues que je connaisse» , déclare le réalisateur. 
Quant à Wellesley Wild, il rapporte : « Seth pensait à TED depuis un moment. Avec le développement des effets visuels, il est devenu possible d’envisager un film dans lequel l’ours aurait l’air bien réel, mais avec les 20 programmes sur lesquels il travaille pour la télévision, il n’avait pas de temps à consacrer à son écriture. Il nous a confié cette tâche et nous avons travaillé ensemble les week-ends pour affiner le scénario et le rendre plus incisif.» 
Et à Alec Sulkin d’ajouter : « Seth souhaitait faire une comédie pour adultes. L’ours s’anime en réponse au voeu d’un enfant, puis on le retrouve presque 30 ans plus tard et il est devenu le colocataire qui refuse de partir. Tout commence comme un conte, et Ted devient une célébrité nationale pour finir en ex-star déchue.» « Une grande partie des effets comiques viennent du fait que Ted ne fait plus sensation. Les gens se sont habitués à sa présence et n’en font plus cas. L’humour de TED s’appuie essentiellement sur cette idée simple : une fois que l’effet de surprise est passé, à quoi ressemble le reste de sa vie ?», explique l’auteur. 
Le projet a été proposé à Bluegrass Films. Le producteur Scott Stuber et le producteur délégué Jonathan Mone en ont d’emblée apprécié l’humour. Pour eux, le scénario n’était pas seulement brillant et unique en son genre, mais contenait également les éléments-clés d’un bon film. La complicité des scénaristes impressionna Scott Stuber. « Alec, Wellesley et Seth se comprennent à merveille et nourrissent leur créativité respective, ce qui est très important pour une comédie car une blague géniale ne vient pas du premier coup» , déclare-t-il. L’humour paillard était primordial pour les auteurs, mais ils savaient aussi que le film ne fonctionnerait qu’avec une bonne dose d’émotion et de sincérité. 
Pour Scott Stuber : « Seth essaie d’offusquer tout le monde, sans discrimination. Il mélange humour, absurdisme et émotions dans un film dont le thème central est le passage à l’âge adulte et le renoncement à ce qui symbolise l’enfance.» Le producteur Jason Clark, un vétéran de la capture de mouvement, fut sollicité pour superviser la production. « J’ai travaillé sur STUART LITTLE (Rob Minkoff, 1999) et avec des personnages en images de synthèse dans des films en prises de vue traditionnelles. J’ai également participé à MONSTER HOUSE (Gil Kenan, 2006), un des premiers films à pousser la capture de mouvement au rendu intégral d’une performance d’acteur. Dans TED, la difficulté supplémentaire vient du fait que le personnage central est interprété par le réalisateur. On ne pouvait pas envisager de faire ça dans une cabine hors plateau, il fallait le faire en direct» , explique-t-il. 
Pour le producteur John Jacobs qui travaille avec Seth MacFarlane depuis de nombreuses années, « les réalisateurs de premier film sont souvent indécis et n’arrivent pas à trancher entre 20 options différentes. Mais grâce à sa grande expérience de l’animation et son instinct, Seth sait exactement ce qu’il veut et est à même de superviser les effets visuels, jouer et mettre en scène sans se laisser dépasser. Son timing comique, son irrévérence et son acuité visuelle sont incomparables, comme les fans des « Griffin» le savent déjà. Seth est capable d’interpréter des personnages animés de manière totalement réaliste. Il est à mille lieux du style Disney. Son ours pourrait facilement être le type assis à côté de vous au bar. Je peux vous assurer que les spectateurs n’ont jamais rien vu de tel et qu’ils vont adorer Ted !» 

« Potes du tonnerre pour la vie» : le casting 

Dès qu’ils se sont trouvés, le jeune John Bennett et Ted ont fait le serment de rester meilleurs amis à jamais. Ils ont partagés les joies de l’enfance : jouer dans la neige, regarder FLASH GORDON (Mike Hodge, 1980) à la télé, se déguiser en Darth Maul et Yoda pour la sortie de STAR WARS : ÉPISODE 1 - LA MENACE FANTÔME (George Lucas, 1999), fumer des joints... et regarder FLASH GORDON à la télé. Enfants, leur peur du tonnerre les a rapprochés faisant d’eux des « potes du tonnerre» , et cette phobie les a poursuivis jusqu’à l’âge adulte. Et seule une comptine de leur création défiant le ciel qui gronde est à même de leur redonner courage. 
« Mark Wahlberg était l’acteur idéal pour incarner John. Il sait être à la fois très drôle et sincère. Quand il parle à Ted, on y croit. Sa capacité à montrer tant d’émotions envers un ours en peluche prostré à côté de lui est assez bluffante» , s’amuse le réalisateur. Bien que l’acteur n’ait pas tourné dans beaucoup de comédies, MacFarlane fut impressionné par sa gestuelle comique, et il explique que « les personnages prévenants et crédules qu’il interprète dans BOOGIE NIGHTS (Paul Thomas Anderson, 1997) et J’ADORE HUCKABEES (David O. Russell, 2004) ont servi de point de départ pour John, ce type gentil et drôle qui répond à toutes les lubies de Ted.» 
Le comédien admet qu’il choisit habituellement son prochain rôle en réaction au précédent : « Pendant la période des Oscar et autres récompenses de la profession, j’alternais entre la promo pour FIGHTER (David O. Russell, 2010) et le tournage de CONTREBANDE (Baltasar Kormákur, 2012) à la Nouvelle-Orléans. Quand j’ai commencé à lire le scénario de TED, j’ai rapidement oublié qu’il s’agissait d’un ours en peluche animé et j’ai juste pensé : « Quel super film de potes !» Puis j’ai rencontré Seth et je me suis mis en campagne pour obtenir le rôle.» 
À propos de l’humour du film, Mark Wahlberg déclare : « C’est du Seth MacFarlane sous stéroïdes. Il n’épargne personne. Tout le monde en prend pour son grade» , et de son personnage, il dit : « John travaille dans une agence de location de voitures, a une petite amie adorable, et refuse de sortir de l’adolescence. C’est un type qui profite de la vie. Il est le plus heureux des hommes entre sa copine et son meilleur pote. Mais tout se complique quand Lori lui demande de s’impliquer plus sérieusement dans leur couple.» Pour son premier film hybride, il explique : « Mon seul souci était de tout jouer de la façon la plus réaliste possible. Je voulais être totalement franc, sans avoir recours à l’ironie ou à la dérision, de manière à ce que les rires naissent de l’énormité des situations. C’est aussi ainsi que Seth voyait les choses.» 
Pour Scott Stuber, tout était question de confiance : « Mark devait suivre Seth les yeux fermés. Il devait s’asseoir sur le canapé à côté d’un objet inanimé et prier pour que l’animation et la personnalité de l’ours soient telles que les spectateurs croient en cette amitié entre deux potes. Et Mark a fait un boulot incroyable. Sur les rushs, il apparaît seul. Quand on envisage les choses de son point de vue, il se fait fouetter l’arrière-train, monte sur scène pour chanter le plus faux possible devant une foule entière et se fait tabasser par un ours en peluche. Mais Mark ne s’est jamais plaint et a répondu avec enthousiasme à toutes nos requêtes.» 
Face à Mark Walhlberg, on retrouve Mila Kunis dans le rôle de Lori Collins, la petite amie patiente, jusqu’à un certain point seulement, de John, et cadre supérieur dans une importante agence de relations publiques. L’actrice qui prête sa voix à Meg dans « Les Griffin» depuis presque 13 ans a grandi avec le réalisateur. « C’était tout à fait logique de lui donner le rôle, compte tenu de notre relation et du fait que sa carrière est actuellement en plein essor, à juste titre d’ailleurs» , déclare MacFarlane. « Comme pour John, le rôle de Mila devait être interprété avec le plus de sincérité possible, en dépit de l’improbabilité de la situation. Sa relation avec John est freinée par l’omniprésence de Ted, et Mila est parfaitement arrivée à nous faire croire au désarroi de Lori face à cet animal en peluche qui domine leur vie et empêche son fiancé d’aller de l’avant.» 
Quant à l’actrice, elle explique : « Je connais Seth depuis que j’ai 15 ans, et je ne demande pas mieux qu’à travailler avec des amis. Je n’en attendais pas moins de Seth, Alec et Wellesley : un film sur un ours en peluche qui parle, ça me semble parfaitement logique. Je suis dans un dessin animé avec un chien qui parle. Comment pourrais-je remettre cet ours en question ?» Mais pour Mila Kunis, l’expérience fut néanmoins une expérience nouvelle : « Pour « Les Griffin» , je suis dans une cabine et Seth, dans une autre. Et normalement, il doit m’expliquer l’action car les enregistrements ont lieu bien avant que quoi que ce soit ne soit dessiné. C’était nouveau de le voir mettre en scène et mettre les choses en place. Il était tout excité quand il obtenait la prise qu’il souhaitait.» La comédienne explique que Lori n’est pas très satisfaite de la relation triangulaire dans laquelle elle se trouve : « Ted est un colocataire très envahissant. Lori travaille dure, elle aime John pour son âme d’enfant, mais elle souhaite construire quelque-chose avec lui et John est incapable de lui apporter la sécurité qu’elle recherche. Il est gentil et généreux, comme un ado bien intentionné mais qui manque de motivation.» Mila Kunis et Mark Wahlberg partageaient déjà la vedette dans MAX PAYNE (John Moore, 2008) et la comédienne déclare : « Mark est très présent. C’est un acteur rassurant, qui sait vous mettre en confiance.» Ted, John et Lori sont au centre du film, mais les cinéastes souhaitaient contextualiser leurs relations en présentant les individus autour desquels ils évoluent au quotidien. Pour ce faire, ils furent à même de s’assurer le concours d’excellents comédiens dans les rôles secondaires. 
Connu des téléspectateurs pour sa prestation dans la série « Community» (2009-12) et comme présentateur de l’émission humoristique « The Soup» , Joel McHale interprète Rex, le patron de Plymouth PR où travaille Lori. Pour le réalisateur, « Joel s’est imposé d’emblée. Il avait auditionné pour le pilote d’une série pour la chaîne Fox et j’avais remarqué sa prestance. Il a le maintien d’un hâbleur vieux-jeu qu’il est devenu rare de trouver de nos jours à Hollywood où la décontraction est de rigueur.» Rex n’a pas l’habitude de se faire rejeter et il drague Lori sans relâche, et sans succès, jusqu’au jour où elle se sépare de John. « Rex tente irrémédiablement de creuser le fossé entre Lori et John, mais Joel a un tel talent comique que son humour et son charme font de Rex un personnage que les gens vont adorer détester» , explique le producteur Jason Clark. Et le comédien est le premier à admettre : « Rex n’est pas un type très sympathique. À chacune de ses apparitions, il se montre incroyablement prétentieux. Il roule sur l’or, conduit une Bugatti, dirige une importante agence de relations publiques et croit qu’il a tout pour lui. Il a l’habitude d’obtenir tout ce qu’il désire, sans rencontrer aucune résistance.» 
À propos de Seth MacFarlane, l’acteur déclare : « Le talent et la créativité lui ressortent par les pores de la peau. Il peut tout faire. Je l’ai vu guérir des gens, et soulever de lourds objets par le simple pouvoir de sa volonté. Il a ces dons incroyables mais reste humble et se dénigre facilement. Il aime également faire le fou et laisse libre cours à l’improvisation et aux blagues.» 
Giovanni Ribisi, qu’on a récemment vu face à Mark Wahlberg dans le thriller d’action CONTREBANDE (Baltasar Kormákur, 2012), joue Donny, un homme qui aurait tant voulu un ami comme Ted quand il était petit, et qui a depuis développé une obsession maladive à son sujet. « Je pense que Donny a eu une enfance difficile. C’est le genre de garçon à qui on a jamais donné de nounours, et il ressent toujours ce manque» , déclare l’acteur. « Il veut Ted. En grandissant, il est devenu ce désaxé qui a décidé de se procurer coûte que coûte ce qu’on ne lui a jamais donné. Sa vie est si misérable qu’il cherche désespérément à réaliser son rêve d’enfant.» Giovanni Ribisi se souvient avoir reçu un coup de fil pour participer à une lecture du scénario : « C’était un univers tout à fait nouveau pour moi. Seth m’a rappelé quelques jours plus tard pour me proposer le rôle. J’étais ravi. Je suis un fan inconditionnel des « Griffin» .» Et le réalisateur s’enthousiasme : « Giovanni a beaucoup contribué au développement du personnage. C’est un acteur génial, et la forme que prend son génie est toujours surprenante. Donny n’était pas si bien défini dans le scénario et Giovanni l’a énormément étoffé pour en faire un méchant inoubliable.» 
En plus des scénaristes et de Mila Kunis, on retrouve plusieurs autres collaborateurs de longue date de Seth MacFarlane dans TED. Les fans des « Griffin» reconnaitront Patrick Warburton (Guy), Alex Borstein (la mère de John), Ralph Garman (le père de John) et John Viener (Alix). Le reste de la distribution inclue Bill Smitrovich dans le rôle de Frank, le manager un brin déséquilibré de la superette où travaille Ted, Matt Walsh qui interprète Thomas, le patron de John et fan inconditionnel de Tom Skerritt, et Laura Vandervoort est Tanya, la collègue bizarrement compréhensive de John. Seth MacFarlane en Ted 

Assurant les fonctions de scénariste, réalisateur, producteur et interprète principal du film, Seth MacFarlane donne vie au personnage de Ted grâce à une formidable performance vocale et physique. Celle-ci a été rendue possible grâce au port d’une combinaison pour la capture des mouvements et au long travail de post-production de l’équipe des effets visuels, dirigée par la productrice Jenny Full de The Creative-Cartel et par le superviseur Blair Clark. « Je devais porter ce harnachement tous les jours et travailler avec. Il fallait donc qu’il soit très confortable. Nous avons utilisé une technologie développée par la société Moven, un équipement constitué de sangles que l’on porte sur ses vêtements de tous les jours» , explique MacFarlane. Les cinéastes souhaitaient avant tout donner l’impression qu’il s’agissait de deux personnages évoluant dans le même environnement. Les voix des personnages en images de synthèse sont souvent enregistrées avant ou après le tournage ,et on constate habituellement un léger décalage entre ces personnages et les acteurs à l’écran. « Pour obtenir le degré de spontanéité voulu, Seth portait son harnachement sur le plateau et jouait en direct avec les autres acteurs» , témoigne John Jacobs. « Il n’a pas eu recours au doublage, ce qui fait une grosse différence, et laisse libre cours à l’improvisation.» « On obtient ainsi le même niveau de réalisme pour Ted et les autres acteurs. QUI VEUT LA PEAU DE ROGER RABBIT ? (Robert Zimeckis, 1988) est un film formidable et nous avons repris beaucoup des techniques utilisées à l’époque, mais nous ne voulions pas d’un film avec les acteurs d’un côté et les personnages animés de l’autre. Nous voulions un film peuplé d’individus dont l’un d’eux se trouve être un ours en peluche» , déclare le réalisateur. « J’avais pour modèle le travail de Jim Henson, le créateur du « Muppet Show» . Ses marionnettes sont des personnes normales. Dans LA GRANDE AVENTURE DES MUPPETS (Jim Henson, 1981), Kermit et Fozzie travaillent à la rédaction d’un journal et Jack Warden est leur patron. Ils ont les mêmes rapports avec lui que n’importe quel reporter dans un film classique, et se trouvent simplement être des marionnettes. C’est l’effet que nous recherchions.» À Scott Stuber de renchérir : « Le film ne fonctionne que si le spectateur croit à la présence réelle d’un ours en peluche vivant aux côtés de John. C’était le plus gros défi du film. Seth a travaillé assidûment pour parfaire l’animation de Ted et le réalisme de sa voix et de ses mouvements, aidant par là même les autres acteurs qui lui donnent la réplique.» De quoi s’est inspiré MacFarlane pour créer la voix de Ted ? « Je suis originaire de le Nouvelle-Angleterre. J’ai de la famille autour de Boston et j’ai grandi entouré de Bostoniens et d’habitants de Rhode Island. La voix de Ted est un mélange de toutes ces voix, délibérément plus réaliste que les voix de Peter, Brian ou Stewie dans "Les Griffin" » , explique-t-il. Quand Ted n’est encore qu’un ourson, il est joué par le jeune acteur Zane Cowans qui interprète également le chef de bande des gamins qui malmènent John au début du film. Et comme son homologue adulte, Zane Cowans dut lui aussi porter l’harnachement Moven pour jouer ses scènes. 

La fusion de deux mondes : les effets visuels 

Rares sont les réalisateurs novices qui aient également à jouer dans leur film et à coordonner la présence d’un personnage en images de synthèse ajouté en postproduction. Mais MacFarlane n’estime pas que son travail ait été trop laborieux : « J’ai 15 années d’animation à mon actif et j’étais relativement à l’aise. La 3D en images de synthèse est certes différente de la 2D traditionnelle, et j’ai dû m’adapter et apprendre, mais je suis étonnamment parvenu à le faire assez facilement. J’étais entouré d’une équipe fantastique et incroyablement inventive. Nous leur avons demandés d’oublier tout ce qu’ils savaient en termes d’animation à la Pixar ou DreamWorks, et de se concentrer sur le réalisme des mouvements de Ted, en évitant la stylisation excessive qu’on trouve habituellement dans les dessins animés.» 
Affublé de son équipement de capture de mouvement, Seth MacFarlane interpréta les dialogues et exécuta les mouvements de Ted en bordure du plateau. « Les scènes d’action sont très difficiles à réaliser dans un décor virtuel, et il a parfois fallu avoir recours à l’animation. Mais la majorité des mouvements de Ted restent les miens. Le défi pour l’équipe des effets visuels fut de fusionner le tout pour que ça ait l’air vrai, sans compter les difficultés supplémentaires qu’engendre la 3D» , explique le réalisateur. Blair Clark décrit la façon dont l’ours fut filmé et créé à l’écran : « Comme Ted n’est véritablement créé qu’en post-production, nous avons dû passer par plusieurs étapes pour chaque prise. D’abord, « l’étape de la peluche» au cours de laquelle nous mettions un nounours à la place de Ted afin de donner aux acteurs les indications visuelles et spatiales nécessaires pour interpréter leurs scènes. Ensuite, nous passions à « l’étape du positionnement des regards» , en plaçant un simple bâton avec deux points pour représenter les yeux de Ted, afin que les acteurs aient un endroit précis sur lequel fixer leur regard. Durant toute cette étape, Seth se tenait hors cadre dans son costume Moven qui enregistrait tous ses mouvements. Il portait un micro traditionnel et sa voix était enregistrée simultanément à celles des autres acteurs afin de donner une impression d’immédiateté et de permettre aux dialogues de se chevaucher.» 
Pour la troisième étape, l’équipe eut recours à la caméra Civetta de The Creative-Cartel. « C’est une nouvelle technologie qui permet de réaliser des photos des décors sur 360° et d’obtenir les références numériques des éclairages et de la géographie des lieux dans lesquels on tourne. Nous avons utilisé cette technique dans toutes les scènes avec l’ours. Il s’agit d’un enregistrement de deux minutes du décor sans les acteurs, permettant par la suite aux animateurs de reproduire les éclairages à l’identique sur l’ours» , continue le superviseur des effets visuels. Ted interagit aussi « physiquement» avec son environnement. Et quand il s’assoit sur le canapé, l’équipe a pris grand soin de bien faire s’aplatir les coussins ; quand il court sur le lit, ils se sont assurés que ses pieds s’enfoncent bien dans les draps, etc. Pour le chef décorateur Stephen Lineweaver, la nécessité de créer l’illusion que Ted fait bel et bien parti du même monde que nous influença sa conception des décors : « Nous avons incorporé différents niveaux dans les décors afin que Ted puisse se hisser et apparaître à la même hauteur que les autres personnages. Nous avons mis des coins et des recoins dans l’appartement sur lesquels il pouvait monter.» 
Pour les comédiens, le fait de partager le cadre avec un ours qui n’était pas là s’avéra un véritable défi. Mark Wahlberg dut s’entraîner plusieurs semaines durant avec un cascadeur afin de maîtriser les mouvements requis pour sa scène de bagarre avec Ted dans la chambre d’hôtel : « Il m’a fallu un peu de temps pour m’habituer, mais une fois que les choses se sont mises en place, j’étais assez à l’aise avec l’idée de jouer face à une peluche ou à un bâton avec deux yeux. Évidemment, la présence de Seth sur le plateau pour me donner la réplique en direct était indispensable.» Quant à Mila Kunis, elle déclare : « Il faut jouer face à rien. Avec un peu de chance, ils vous laissent une peluche pour la première prise, puis ils la retirent et il faut y aller.» Et à Giovanni Ribisi de conclure : « C’est vous et un trépied. C’est assez fascinant de faire un film comme on fait du théâtre, en utilisant son imagination.» 

Bienvenue en Nouvelle-Angleterre : les décors 

L’histoire de TED se déroule de nos jours à Boston. Les cinéastes s’accordaient à penser que pour donner le plus de réalisme possible à une histoire tout à fait improbable, mieux valait la situer dans un lieu existant. « « Les Griffin» se déroule à Rhode Island, ce qui permet d’encrer une histoire délirante dans la réalité. Nous avons suivi la même logique pour TED : en dehors du fait qu’il s’agisse d’un ours en peluche parlant, nous sommes bel et bien dans le monde réel. Et dans cet univers, la présence de Ted est tout à fait normale, ce qui implique que tout le reste est totalement vrai» , s’amuse le réalisateur. Stephen Lineweaver fut chargé de créer un milieu réaliste dans lequel un ours en peluche vivant se promène dans la rue avec tout le monde. « Nous nous sommes amusés à créer des décors élaborés, comme la lugubre maison de Donny, et nous les avons conçus afin de permettre le point de vue de Ted qui donne au film une perspective très particulière» , explique le chef décorateur. 
Pour la scène qui conclut la coursepoursuite vers la fin du film, les cinéastes souhaitaient un lieu emblématique. À leur grande joie, l’association des Boston Red Sox leur donna l’autorisation de filmer au Fenway Park, le vénérable stade de baseball ouvert en 1912. Cependant, l’immense tour d’éclairage sur laquelle grimpent Donny et Ted dut être reconstruite en studio. Donny et Robert (Aedin Mincks), son fils de 10 ans empoté et peu commode, vivent dans une maison tout aussi menaçante qu’eux. « Nous voulions créer un endroit inquiétant et bizarre, avec une impression de décrépitude. Donny y vit depuis toujours, comme son père avant lui, mais Donny était pour nous un autre type de désaxé que son père, et nous avons actualisé le mobilier avec un canapé défraîchi en cuir vert des années 80, tout en conservant les meubles en formica du père» , précise le chef décorateur. Quant au richissime Rex, il vit dans une maison surdimensionnée dans laquelle a lieu la soirée pour les 20 ans de son entreprise. Il y a peu de maisons modernes de 1000 m2 en Nouvelle-Angleterre, mais l’équipe en dénicha une répondant à leurs attentes à Swanpscott, dans la banlieue nord de Boston. 
En plus du Fenway Park, on peut découvrir d’autres lieux emblématiques de Boston dans TED, tels que le Hatch Shell sur la rivière Charles où a lieu le concert en plein air de Norah Jones, les jardins publiques de Boston où John et Ted se font aborder par Donny et Robert, et le New England Aquarium où John demande à Ted de déménager. Les extérieurs de l’appartement de John et Lori furent tournés sur Chandler Street, une rue pittoresque dans le quartier de Back Bay. « Lori a beau cohabiter avec un mec et son ours en peluche, elle ne va pas vivre dans une garçonnière. Elle fait attention à son intérieur, alors que John se contente de squatter le canapé avec Ted et de fumer de l’herbe. L’appartement est une grande surface ouverte que nous avons construite en studio, le véritable immeuble dont nous nous sommes servi pour les extérieurs ayant été divisé en plus petits appartements» , explique Stephen Lineweaver. 
On peut encore remarquer Charlie’s Sandwich Shoppe, également situé à Back Bay, le restaurant Sorellina où John et Lori fêtent les 4 ans de leur rencontre, et Ted et Tami-Lynn les retrouvent à la Glaslight Brasserie pour un dîner nettement moins romantique. John et Ted font la queue en costume devant le Somerville Theatre pour le sortie de STAR WARS : ÉPISODE 1 - LA MENACE FANTÔME. Certes moins pittoresques mais tout aussi authentiques, les extérieurs de l’appartement de Ted et de la maison de Donny ont été filmés dans le quartier de Chelsea, aux abords du Tobin Bridge. Et pour les scènes d’ouvertures, l’équipe s’est rendue à Norwood, dans la banlieue sud de Boston. La chef costumière Debra McGuire, qui a entre autres créé les costumes d’EN CLOQUE, MODE D’EMPLOI (Judd Apatow, 2007), SUPERGRAVE (Greg Mottola, 2007) et de la série culte « Friends» (1994-2004), explique : « Quand on a affaire à une histoire aussi drôle, licencieuse et délirante, le plus important est d’encrer les personnages dans la réalité. Seth est fan de « Freaks and Geeks» (Paul Feig, 1999-2000) dont nous nous sommes inspirés pour le réalisme des costumes. Cela dit, Seth a parfois dû me recadrer, comme avec le personnage de Rex, dont il aurait été tentant d’exagérer le trait.» Il en fut de même pour Donny. Giovanni Ribisi se souvient : « Nous avons fait des essais de costume. J’étais parti sur une perruque avec un bandeau, des lunettes, un short en Lycra et des bretelles arc-en-ciel. C’était tellement exagéré que Seth a dit : « Retenons-nous un peu.» Mais la moustache était selon moi indispensable et elle est restée.» 
Pour le personnage de John, la costumière dut combiner son côté adolescent attardé qui s’habille en jean et T-shirt à une allure un peu plus sophistiquée qui le rende suffisamment intéressant et attirant pour Lori. Elle explique : « Nous ne pouvions pas en faire un type trop négligé parce que nous devions maintenir une alchimie entre lui et Lori.» Le style de Lori transparaît dans sa façon de s’habiller et dans la déco de l’appartement qu’elle partage avec John (et Ted, avant qu’il ne déménage). « Lori travaille dans une agence de relations publiques où le code vestimentaire est assez guindé. Elle ne porte pas de vêtements trop coûteux mais ils sont stylés et parfaitement ajustés. Sa garde-robe est branchée sans être exubérante. Le souci était là encore de rester le plus réaliste possible, et Mila est si belle qu’un rien l’habille» , déclare Debra McGuire. Tout nounours qui se respecte doit porter le costume requis pour certaines occasions. « Blair Clark et moi avons rapidement évoqué la possibilité de faire porter des vêtements à Ted. J’étais partisante du « moins, c’est plus» et ravie que personne ne s’y oppose. Nous n’avons gardé que son petit costume de « comptable» et de «Yoda» , conclue la costumière.






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