lundi 6 avril 2015

Back to the future


Drame/Guerre/Un souffle d'aventure bien agréable malgré des défauts

Réalisé par Russell Crowe
Avec Russell Crowe, Olga Kurylenko, Yılmaz Erdoğan, Cem Yılmaz, Jai Courtney, Ryan Corr, Ben O'Toole... 

Long-métrage Australien/Américain/Turc
Titre original : The Water Diviner
Durée : 1h51m
Année de production : 2014
Distributeur : Universal Pictures International France

Date de sortie sur les écrans américains : 24 avril 2015 
Date de sortie sur les écrans turcs : 26 décembre 2014
Date de sortie sur nos écrans : 8 avril 2015


Résumé : La Promesse d'une vie est une épopée d’aventures se déroulant en 1919, 4 ans après la terrible bataille des Dardanelles, dans la péninsule de Gallipoli. Un paysan australien, Joshua Connor se rend en Turquie à la recherche de ses trois fils portés disparus. Malgré les barrages de la bureaucratie militaire, sa détermination ne fléchit pas. Il est d’abord aidé par la belle Ayshe, la propriétaire de l’hôtel dans lequel il séjourne à Constantinople, puis par un officier turc ayant combattu contre ses fils. Pour découvrir la vérité et enfin trouver la paix intérieure, Joshua, accompagné du Commandant Hasan, est contraint de sillonner un pays ravagé par la guerre où la frontière entre le Bien et le Mal n’est plus si nette et l’ennemi si clairement identifiable.

Bande annonce (VOSTFR)


Ce que j'en ai pensé : Premier film en tant que réalisateur de Russell Crowe, dont il interprète également le rôle principal, LA PROMESSE D'UNE VIE est un film d'aventure ambitieux. Il mélange à la fois des moments épiques, d'émotions intenses et des moments romantiques. Le mélange des genres fonctionne bien, sauf dans la fin de la deuxième partie du film. Dans l'ensemble, il s'agit d'une belle histoire, bien contée et agréable à suivre.
J'ai beaucoup aimé certains dialogues sous forme d'échanges courts qui sont l'occasion pour les protagonistes de partager le fond de leurs pensées. J'ai aussi trouvé intéressant la période historique choisie dont on entend peu parler au cinéma. L'aspect des faits de guerre mis en opposition avec l'état d'esprit de l'après-guerre est bien exploré.
L'idée même de ce père qui veut récupérer les corps de ses fils offre un cadre touchant et original à l'intrigue.
Russell Crowe se positionne vraiment comme un conteur d'histoire avec son film. Sa réalisation met en exergue les sentiments, le courage, la volonté, la douleur et le gâchis induit par la guerre. On sent que raconter le ressenti des hommes et des femmes dans cette période d'après-guerre est important pour lui.
Il nous permet de voyager des terres arides de l'Australie à la magnifique Istanbul, ce qui est très appréciable. 
Russell Crowe est excellent dans le rôle de Joshua Connor, ce père qui doit tenir sa promesse malgré tout car c'est la seule pensée qui lui permet de tenir.




Face à lui, Olga Kuruylenko, qui interprète Ayshe, apporte son charme et sa douceur dans cette histoire d'hommes.


J'ai été agréablement surprise par Jay Courtney, qui interprète le lieutenant-colonel Hughes. Sans jouer des muscles et dans un rôle posé, il est charismatique.


Yılmaz Erdoğan qui interprète le Commandant Hasan, réussit à créer un personnage humain au-delà du contexte et de sa réputation.


Finalement, le seul acteur que je n'ai pas trouvé bon dans l'ensemble de ses scènes est Ryan Corr qui interprète Art, le fils de Joshua.

LA PROMESSE D'UNE VIE n'est pas parfait mais il permet de découvrir une belle aventure humaine dans des circonstances originales. Il m'a changé les idées en me faisant voyager. Je vous conseille de découvrir ce premier film de Russell Crowe, surtout si vous appréciez cet acteur.


NOTES DE PRODUCTION
(A ne lire qu'après avoir vu le film pour éviter les spoilers!)

L'histoire : une autre approche de Gallipoli

Au cours de recherches pour un projet sur l’histoire de l’Australie, l’écrivain et scénariste de Melbourne Andrew Anastasios a découvert une lettre signée du lieutenant colonel Cyril Hughes, un vétéran de guerre australien, originaire de Tasmanie, en charge du dénombrement, de l’identification et de l’inhumation des soldats tombés durant la campagne de Gallipoli pour l’Imperial War Graves Commission (renommée en 1960, la Commonwealth War Graves Commission – CWGC) juste après la fi n de la Grande Guerre. Dans cette lettre figurait une phrase étrange : «Un vieux type est venu d’Australie pour chercher la tombe de son fils.»
Cette phrase a, à elle seule, inspiré cette formidable histoire sur la tragédie de la perte et la force de l’amour.
La campagne de Gallipoli a souvent été représentée dans le cinéma australien et international. Quelques semaines seulement après le débarquement des Alliés en 1915, deux reconstitutions avaient déjà été tournées par des équipes de cinéma australiennes. Mais il a fallu attendre de nombreuses années pour que la participation de l’ANZAC (corps d’armée australien et néo-zélandais) ne soit pas traitée sous le seul angle héroïque et militaire et s’intéresse au drame personnel d’un homme parti à la recherche de son fils. LA PROMESSE D’UNE VIE est né de cette volonté et de celle, tout aussi cruciale, de regarder le conflit et ses ravages du point de vue des Turcs autant que des Alliés. Le fi lm s’ouvre sur l’armée turque, qui comme celle des Alliés, réunissait vétérans de guerre et jeunes soldats terrifiés.
Le pardon est au cœur du regard que LA PROMESSE D’UNE VIE porte sur la campagne de Gallipoli. Le pardon pour les autres et pour soi-même. La culpabilité que ressent Joshua Connor risque de l’anéantir mais il découvre que le pouvoir de l’amour peut apaiser ses blessures et lui redonner force et espoir. 

1919 :  Le lieu, l’époque

Joshua Connor tente de retrouver son fils dans les décombres d’un monde déchu duquel émergera, non sans violence, un monde nouveau. La destruction, le délabrement sont partout autour de lui, mais de ces ruines va naître une nation moderne, laïque et égalitaire. En 1918, le monde sortait à peine de la Grande Guerre et on assistait à la débâcle des anciennes grandes puissances. L’Empire ottoman, vieux de 6 siècles, a capitulé et l’Anatolie est occupée et morcelée, laissant place à ce qui va devenir la Turquie actuelle.
Constantinople, rebaptisée Istanbul en 1930, dans laquelle Joshua Connor débarque, est depuis des siècles une importante métropole. Elle a été la capitale de quatre empires différents, prisée pour sa position stratégique sur la route de la soie et contrôlant le seul point de passage entre la mer Noire et la Méditerranée. En octobre 1918, un traité octroie aux Alliés victorieux le droit d’occuper les forts surplombant le détroit des Dardanelles et le Bosphore. Les Britanniques déclarent qu’ils n’ont aucunement l’intention d’occuper Constantinople, mais en novembre, des troupes françaises entrent dans la ville, suivies par le débarquement de soldats britanniques, français, italiens et grecs.
L’occupation de Constantinople va durer plus de 4 ans. Au début de l’année 1919, le traité de Versailles donne naissance à la Société des Nations qui a pour but de préserver la paix en Europe. Et en février, l’armée russe occupe l’Ukraine. Russes, Britanniques, Italiens, Français, Grecs et Arméniens réclament tous une partie de l’Anatolie, provoquant un sursaut national turc et la naissance d’un mouvement de résistance autour de Mustafa Kemal (Atatürk). En mai 1919 débute la campagne grecque avec le déploiement de 20 000 soldats, menés par le régiment d’Evzones, à Smyrne. Aidés par les marines hellène, française et britannique, les forces Alliés prennent le contrôle de la ville et de ses environs et initient ainsi la guerre d’indépendance turque. Atatürk mène l’offensive et le conflit se termine par une victoire éclatante des armées turques, et la proclamation de la République de Turquie en 1923.
En dépit de toutes les forces en présence, des accords changeants et des loyalismes douteux, Joshua Connor trouve un véritable ami en la personne du commandant Hasan. Ensemble ils vont traverser le pays ravagé par la guerre à la recherche du fils aîné de Joshua. 

Le tournage :

Bien qu’un cinquième seulement de l’histoire se déroule en Australie, la grande majorité de LA PROMESSE DU VIE y fut tournée. Le tournage débuta en décembre 2013 avec trois semaines en studio, à Sydney, où furent filmées les scènes à l’intérieur de l’hôtel, et quelques jours en extérieur dans la vieille ville.
En janvier et février 2014, l’équipe passa cinq semaines dans le sud de l’Australie pour y tourner les scènes autour de la ferme de Joshua, avec la côte figurant la péninsule de Gallipoli et certaines régions semi-désertiques servant de décors pour la campagne turque. Les conditions de tournage, dans ce milieu aride, en pleine chaleur estivale et avec une météo imprévisible, ne facilitèrent pas la tâche, mais elles accrurent la détermination des acteurs et des techniciens qui, selon les dires de Russell Crowe, était inflexible.
Le producteur Keith Rodger déclare : «Nous savions que nous allions filmer au plein cœur de l’été, mais je crois qu’aucun de nous n’aurait pu prévoir l’extrême chaleur que nous avons rencontrée dans cette région du sud de l’Australie.»
«Le thermomètre est monté à 49,5°, un jour où nous tournions une attaque de train en pleine campagne. C’est tout à fait exceptionnel et difficile à gérer. Les mesures de sécurité deviennent primordiales. Puis nous nous sommes rendus à McLaren Vale pour les scènes de combat dans les tranchées et nous avons été confrontés à un autre problème météorologique : des pluies torrentielles qui ont interrompu le tournage.»
Pour l’acteur Yilmaz Erdoğan (Le commandant Hasan) : «Tourner un film en Australie n’est pas sans difficultés. Les quatre saisons peuvent être concentrées sur une seule journée, avec de la chaleur, du vent et une tempête de sable. La première semaine a été la plus dure parce qu’on ne s’y attendait pas. Après j’ai envisagé les choses comme un cycle : chaleur, vent, tempête, pluie... Heureusement, il y avait des manteaux dans nos costumes !»
«Les techniciens sont des gens résistants, mais quand la chaleur devient trop intense, il faut se résoudre à perdre une journée de tournage. C’est pareil avec la pluie, quand les décors deviennent une étendue de boue... Tout ça n’est pas bon, mais ça rend aussi toute l’opération plus excitante», commente le producteur Andrew Mason.
Les principaux membres de l’équipe se rendirent ensuite en Turquie pour trois semaines de tournage sur les lieux emblématiques d’Istanbul et certains sites sur la côte méditerranéenne. De nombreux techniciens et acteurs turcs se joignirent à eux et un lien se créa, motivé par un vif désir commun de faire du tournage une expérience plaisante et du film une œuvre mémorable. Les autorités turques se montrèrent particulièrement conciliantes, donnant à l’équipe accès au palais de Topkapi, aux rues grouillantes du quartier de Balat et même à l’illustre Mosquée bleue. La post-production fut réalisée à Sydney avec les meilleurs monteurs, techniciens des effets visuels, compositeurs, ingénieurs du son et étalonneurs du pays. 

Autre post du blog lié à LA PROMESSE D'UNE VIE http://epixod.blogspot.fr/2015/03/back-to-future_10.html

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