jeudi 2 avril 2015

Back to the future


Drame/Film très touchant

Réalisé par Daniel Barnz
Avec Jennifer Aniston, Adriana Barraza, Anna Kendrick, Sam Worthington, Felicity Huffman, Mamie Gummer, William H. Macy, Chris Messina...

Long-métrage Américain
Durée : 1h42m
Année de production : 2014
Distributeur : Warner Bros. France

Date de sortie sur les écrans américains : 23 janvier 2015
Date de sortie sur nos écrans : 8 avril 2015


Résumé : Claire Bennett (Jennifer Aniston) va mal. Il n'y a qu'à voir ses cicatrices et ses grimaces de douleur dès qu'elle fait un geste pour comprendre qu'elle souffre physiquement. Elle ne parvient guère mieux à dissimuler son mal-être affectif. Cassante et parfois même insultante, Claire cède à l'agressivité et à la colère avec tous ceux qui l'approchent. Son mari et ses amis ont pris leurs distances avec elle, et même son groupe de soutien l'a rejetée. Profondément seule, Claire ne peut plus compter que sur la présence de sa femme de ménage Silvana (Adriana Barraza, citée à l'Oscar), qui supporte difficilement de voir sa patronne accro à l'alcool et aux tranquillisants. Mais le suicide de Nina (Anna Kendrick, également citée à l'Oscar), qui faisait partie de son groupe de soutien, déclenche chez Claire une nouvelle fixation. Tout en s'intéressant à la disparition de cette femme qu'elle connaissait à peine, Claire en vient à s'interroger sur la frontière ténue entre vie et mort, abandon et souffrance, danger et salut. Tandis qu'elle se rapproche du mari de Nina (Sam Worthington) et de leur fils, Claire trouvera peut-être un peu de réconfort…

Bande annonce (VOSTFR)


Ce que j'en ai pensé : CAKE est un film très touchant car il parle d'expériences plus que difficiles et de sentiments forts. Il aborde le thème de la douleur chronique qui est assez peu traité au cinéma. Surtout il permet de suivre le parcours d'une femme qui doit tenter de surpasser une terrible épreuve afin de retrouver un petit peu goût à la vie. Malgré l'horreur qu'elle doit surmonter, elle a la chance d'être entourée ou de croiser des personnes qui veulent qu'elle s'en sorte. Les personnages sont le vrai point fort du film. Qu'ils soient principaux ou secondaires, ils sont bien travaillés. Les échanges sont très humains et donnent envie de suivre cette histoire.
La réalisation est simple et claire. Elle met parfaitement bien en évidence les sentiments que les protagonistes traversent. Elle laisse toute la place au jeu des acteurs et grand bien lui en prend car ils sont excellents.
Jennifer Aniston est superbe dans le rôle de Claire. Elle est très juste et réussit à ne pas rendre son personnage antipathique en nous faisant ressentir la souffrance qu'elle subie.



J'ai beaucoup aimé la relation qu'elle entretient avec sa femme de ménage, Silvana, joliment interprétée par Adriana Barraza. Cette relation évolue pendant le film mais on sent dès le début qu'elle est particulière.


Sam Worthington, qui interprète Roy, est attendrissant. Roy permet à Claire de s'ouvrir peu à peu au monde. Ce personnage n'est pas caricatural dans sa relation avec Claire, ce qui le rend crédible.


CAKE m'a mis les larmes aux yeux. J'ai trouvé ce film très joli. Il y a une humanité inattendue et agréable qui s'en dégage. Pour moi, c'est une bonne surprise et je vous le conseille.


NOTES DE PRODUCTION
(A ne lire qu'après avoir vu le film pour éviter les spoilers!)

Étant donné que CAKE a été entièrement tourné à Los Angeles, le réalisateur a pu faire appel à de très grands comédiens habitant la métropole californienne qui n'auraient sans doute pas trouvé le temps de partir loin de chez eux pour camper un second rôle. "Il y a énormément d'excellents acteurs qui vivent à Los Angeles et qui sont ravis de tourner ici", déclare Daniel Barnz, dont le premier long métrage, PHOEBE IN WONDERLAND, a été sélectionné au festival de Sundance en 2008. "Le film raconte une histoire qui ne pourrait se passer qu'à Los Angeles. Ce qui m'a intéressé dans ce projet, c'est qu'il brosse un portrait de la ville vue par ses habitants. On est loin des représentations habituelles – Beverly Hills, Hollywood, Santa Monica –, et on s'est plutôt attardé sur les autoroutes, les embouteillages et les files de voitures ininterrompues".
Barnz a découvert le script de Patrick Tobin à l'été 2013 alors qu'il faisait partie du jury de CineStory, concours de scénarios qu'il a lui-même remporté autrefois. Le script a fini par échouer sur la "Blacklist", liste annuelle des meilleurs scénarios de l'année n'ayant pas encore trouvé de producteur. "Avec mon producteur, Ben Barnz, on a lu ce scénario il y a seulement 13 mois", explique le réalisateur. "Quand on sait que notre premier film, PHOEBE IN WONDERLAND, a mis 13 ans à se monter, on peut dire que je suis très, très content".

NOTE D'INTENTION DU RÉALISATEUR

"Dans CAKE, Claire n'est pas au volant : elle rabat totalement le siège passager pour s'y installer, et bien qu'elle ne voie pas où se dirige la voiture, elle ne s'interdit pas de donner des consignes à la conductrice. 'Ne passe jamais par Crescent Heights', dit-elle à Silvana. 'Passer par Crescent Heights, c'est comme se retrouver dans un sac en toile trimballé par un cheval à travers la toundra'.

"Voilà une métaphore étonnante, drôle et profonde, évoquant un personnage qui insiste pour se tracer un itinéraire dans un monde qu'elle refuse de regarder en face. D'ailleurs, dans CAKE, l'obsession pour la cartographie est palpable : le film est constamment traversé par des images de bouchons, de pancartes de signalisations, de carrefours, et de délimitations, ce qui est assez logique pour une femme qui aspire à retrouver ses repères, malgré son infinie détresse".

NOTES DU RÉALISATEUR

"Avec le recul, je me rends compte que lorsque je lisais le scénario de Patrick Tobin, je pansais moi-même certaines blessures très personnelles. Cette histoire qui parle magnifiquement du deuil m'a profondément bouleversé. Je l'ai découverte à l'occasion d'un concours de scénarios, dans le jury duquel je siégeais. Le script de Patrick a remporté la compétition parce qu'il exprimait un point de vue original, et qu'il brossait le portrait d'une femme à un moment très particulier de sa vie, de manière réaliste et saisissante. Je me suis dit qu'il s'agissait de l'un des meilleurs scénarios que j'aie lus depuis longtemps. Patrick s'est inspiré d'une nouvelle pour écrire le script, qu'il a ensuite fallu retravailler dans une optique davantage cinématographique. Avec Ben, on souhaitait donner le sentiment que cette femme s'embarque dans un voyage – car, au fond, elle subit une extraordinaire métamorphose émotionnelle".

"Ben a envoyé le scénario finalisé à plusieurs agents, et le projet a commencé à prendre vraiment forme. Tout à coup, on a eu cette chance inouïe d'intéresser d'immenses comédiens. Il faut dire que Claire est un rôle en or pour une femme d'une quarantaine d'années. On a entendu dire que Jennifer Aniston aimait le projet, et nous avions d'ailleurs été très sensibles à sa prestation dans THE GOOD GIRL. J'ai vraiment eu une très bonne intuition à son sujet, et je lui ai envoyé une lettre enflammée où je lui expliquais pourquoi j'étais convaincu que ce rôle était fait pour elle. Peu de temps après, on en a discuté ensemble, et je lui ai montré ce carnet de notes, où j'avais consigné mes différentes impressions, pour lui faire comprendre ma propre vision du film et du personnage principal. C'était l'un de ces moments magiques où vous regardez quelqu'un dans les yeux, vous lui demandez si il ou elle est prêt(e) à vous suivre, et la personne vous répond oui, et vous en avez la chair de poule.

"Si j'étais certain que Jen était la comédienne idéale pour camper Claire, j'étais également conscient du défi qui nous attendait : atténuer sa beauté. Mais mes inquiétudes se sont révélées totalement infondées, car Jen était totalement disposée à jouer le jeu. Elle s'est retrouvée mise à nu, à la fois sur le plan émotionnel et physique, sans maquillage, ni coiffure. Du coup, elle a cerné la beauté insolite qui caractérise Claire et qui n'a rien à voir avec la beauté de Jennifer Aniston que nous connaissons tous. En regardant le visage de Claire, et en y apercevant ses cicatrices – sans maquillage, et seulement ses yeux d'un bleu profond – , je me suis dit qu'elle n'avait jamais été aussi belle qu'à ce moment-là".

ENTRETIEN AVEC BEN BARNZ, PRODUCTEUR

Comment avez-vous développé le scénario ?

Le scénario s'inspirait d'une nouvelle écrite par Patrick, si bien que lorsqu'on l'a lu la première fois, on a eu le sentiment qu'il ne s'agissait pas que d'une simple transposition pour le cinéma. La présence centrale de Claire était déjà en place, ainsi que l'ensemble des autres personnages. Il fallait seulement retravailler la structure narrative pour qu'elle corresponde davantage aux contraintes du cinéma.

Une protagoniste avec qui on n'est pas franchement en empathie peut s'avérer un véritable obstacle pour un réalisateur…

C'est pour cela qu'on tenait autant à confier le rôle à Jennifer Aniston. Lorsque c'est une comédienne profondément généreuse et bienveillante qui campe un personnage pareil, on est plus enclin à lui pardonner – bien plus, en tout cas, que s'il s'agissait d'une actrice de nature caustique et distante. En évoquant le rôle avec Jen, on s'est rendu compte que cette femme était au bout du rouleau et qu'elle se négligeait totalement. Or, Jen est, bien évidemment, l'une des plus belles femmes au monde ! On a donc discuté pour savoir comment procéder physiquement, et notamment pour les cicatrices, et Jen a convenu que l'apparence physique de Claire devait refléter ses états d'âme. Je dois reconnaître que ce n'est qu'après notre essai maquillage – ou plutôt, notre essai sans maquillage –, qu'on s'est sentis soulagés : on a compris que Jen était partante pour jouer le jeu à fond.

J'imagine que lorsqu'on a l'accord de Jennifer Aniston pour tenir le premier rôle, le reste suit beaucoup plus facilement…

Absolument. C'en est même incroyable ! Dès qu'on a déniché le scénario et qu'on a commencé à le développer, on a su qu'on tenait là un projet hors du commun. Car dès l'instant où vous recevez des coups de fil pour en savoir plus sur tel ou tel rôle, vous comprenez que vous êtes embarqué dans une aventure qui vous dépasse.

Daniel et vous êtes partenaires dans votre vie privée et professionnelle. À quel moment avez-vous adopté le même patronyme ?

Dès qu'on a adopté notre fille Zelda. Aucun d'entre nous n'aime les noms composés. Du coup, on a pris des lettres de nos deux noms de famille, et on a forgé le patronyme "Barnz". Et on a récemment changé le nom de notre société de production, qui est devenue We're Not Brothers [Nous ne sommes pas frères, NdT]. Car les gens, bien entendu, s'imaginent que nous sommes frères. Mais lorsqu'ils se rendent compte que nous ne fonctionnons pas du tout comme deux frères, ils me disent, "En effet, j'imagine que ce n'est pas votre frère".

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