jeudi 30 octobre 2014

Back to the future


Thriller/Romance/Un premier film surprenant

Réalisé par Andrea Di Stefano
Avec Benicio Del Toro, Josh Hutcherson, Claudia Traisac, Brady Corbet, Carlos Bardem...

Long-métrage Français/Espagnol/Belge
Titre original : Escobar: Paradise Lost
Durée : 1h54m
Année de production : 2013
Distributeur : Pathé Distribution
Twitter : https://twitter.com/PatheFilms et #ParadiseLost 

Date de sortie sur les écrans espagnols : 14 novembre 2014
Date de sortie sur les écrans belges : N.C.
Date de sortie sur nos écrans : 5 novembre 2014 


Résumé : Nick pense avoir trouvé son paradis en rejoignant son frère en Colombie. Un lagon turquoise, une plage d’ivoire et des vagues parfaites ; un rêve pour ce jeune surfeur canadien. Il y rencontre Maria, une magnifique Colombienne. Ils tombent follement amoureux. Tout semble parfait… jusqu’à ce que Maria le présente à son oncle : un certain Pablo Escobar.

Bande annonce (VOSTFR)


Ce que j'en ai pensé PARADISE LOST est le premier film du réalisateur Andrea Di Stefano. Il réussit à mélanger un style de film indépendant et de film plus grand public.

Le réalisateur, Andrea Di Stefano
En réalité, il raconte une histoire d'amour, une romance donc, mais dans laquelle les tourtereaux sont confrontés à un personnage ayant réellement existé et qui est controversé. En effet, il s'agit de Pablo Escobar, trafiquant, meurtrier et bienfaiteur des populations défavorisées de Medellin, capitale d'Antioquia, un des départements de la Colombie. 

Ce qui est très bien, c'est qu'il ne s'agit pas d'un biopic puisque Pablo Escobar n'est pas du tout le personnage central. Le héros, Nick, est interprété par Josh Hutcherson. Physiquement, c'est un petit gabarit et il dégage une certaine candeur et innocence. Il tombe amoureux de la jolie Maria, interprétée par Claudia Traisac, dont le seul défaut est d'être la nièce de Pablo Escobar. 






A partir de là, le film pose la question de l'aveuglement, du refus de comprendre, des raisons qui peuvent pousser à se mentir à soi-même jusqu'à qu'on soit bien obligé de voir la réalité comme elle est. Le film prouve encore une fois que l'Enfer peut étrangement ressembler au Paradis. Et les spectateurs découvrent comment Nick va gérer cette situation très particulière.

La présence physique de Benicio Del Toro en Pablo Escobar est tout simplement impressionnante. Elle est soulignée par le fait que Nick est son exact opposé à tout point de vue. Benicio Del Toro en impose en faisant ressortir une personnalité trouble qui met mal à l'aise. On sent bien que le personnage de Pablo est double. Il se comporte en bon père de famille, a de l'humour, mais assassine allègrement à la moindre contrariété. 





Le réalisateur nous a confié après le film que l'histoire d'amour est fictionnelle mais que tous les éléments sur Pablo Escobar sont issus de recherches poussées et d'écoutes de conversations réelles. Pour moi, c'est l'intérêt majeur du film. L'amourette en elle-même n'est pas forcément passionnante. Mais le fait de la positionner dans un cadre violent et dangereux sur fond de vérité, comparable à un piège qui se referme, se traduit par une tension qui la rend beaucoup plus intéressante.

Sans être parfait, PARADISE LOST est prenant. Il sort des sentiers battus à plusieurs reprises et offre un très beau rôle à Benicio Del Toro. J'ai passé un bon moment et c'est un film qui mérite qu'on s'y intéresse. Je vous le conseille.


J'ai eu la chance de découvrir le film en avant-première. Après la séance, le réalisateur, Andrea Di Stefano et le producteur, Dimitri Rassam, ont eu la gentillesse de venir répondre à nos questions.
Vous pouvez voir cette session de questions/réponses dans les deux vidéos ci-dessous. Mais attention, elles contiennent des spoilers !




NOTES DE PRODUCTION 
(A ne lire qu'après avoir vu le film pour éviter les spoilers !)

GENÈSE DU PROJET

Ayant débuté en tant que comédien, Andrea Di Stefano souhaitait depuis longtemps passer derrière la caméra. Le déclic se produit quand l’un de ses amis policier lui raconte une histoire. L’histoire d’un homme à qui Pablo Escobar avait confié la mission de cacher son trésor, avant d’ordonner son exécution, voulant garder l’emplacement secret.

Andrea Di Stefano s’intéressait depuis longtemps déjà à l’univers du crime organisé. « Les codes sont toujours les mêmes : on ne touche pas aux femmes, aux enfants, la famille est sacrée et vous ne pouvez la trahir sous peine de perdre la confiance de ceux qui vous entourent. » 

Fasciné par l’épisode du trésor, par cette figure du criminel au-dessus des lois, Andrea Di Stefano a commencé à s’informer sur Pablo Escobar, sur sa vie. « C’est, je crois, le criminel le plus détesté et le plus adulé au monde dans des proportions quasi égales. Encore aujourd’hui en Colombie des gens prient pour lui, pensent qu’il était quelqu’un de bien, tandis qu’un grand nombre de personnes le considère comme un monstre. Le fait qu’il soit un homme proche de sa famille me paraissait comme un plus à creuser. Quand vous regardez LE PARRAIN, l’important ne réside pas dans le fait que Marlon Brando et Al Pacino éliminent des gens, mais dans ce qu’ils se disent lorsqu’ils se retrouvent à la maison, s’assoient autour de la table familiale. J’ai donc vu une possibilité de structurer une histoire autour d’un personnage à la double personnalité et le fait que ce soit Pablo Escobar rendait le sujet encore plus excitant. Mon instinct m’a incité à l’observer et, par petites touches, j’ai voulu apporter d’autres facettes le concernant pour alimenter l’intrigue. » 

Andrea Di Stefano s’est mis au travail, a enquêté, recherché tout le matériel possible, lu, visionné des documentaires. « Mais en l’étudiant, en approchant la vérité, il me semblait délicat de relater la seule partie sombre, le côté criminel de son existence, il me fallait me concentrer sur sa vie privée. J’avais tellement d’informations le concernant que j’en arrivais presque à être convaincu de penser comme lui. L’idée m’est alors venue d’un second personnage effectuant un voyage un peu particulier, une sorte de voyage intérieur dans l’esprit d’Escobar. La narration deviendrait encore plus complexe dès lors que ce personnage aurait planqué le trésor et qu’il serait désigné comme la cible des hommes d’Escobar. » C’est ainsi qu’est né le personnage de Nick, joué par Josh Hutcherson. En introduisant ce personnage, le film s’est distingué du biopic pour devenir autre chose. « Chaque fois que le machiavélisme d’Escobar entrait en action, j’avais en tête une vague de tsunami qui grandit, pouvant entraîner des centaines de morts. Il pouvait opérer de manière dévastatrice tout en touchant des tas de gens autour de lui. Étant ami avec des surfeurs, j’ai pensé à leur attitude face aux éléments, envers la vie, le futur, leur façon plutôt relax d’aborder les choses. 

PARADISE LOST relate donc deux destins parallèles, deux personnages avec leur part d’ombre et de lumière. Je n’aime pas les protagonistes empreints de pureté, précise le metteur en scène. Tout conflit intérieur est pour moi intéressant. Nick devient peu à peu conscient de la monstruosité de l’oncle de sa fiancée. Il comprend qu’il a une part de responsabilité dans ce qu’il se passe. Je ne voulais pas montrer de violence proprement dite, de morts. Je préfère le conflit psychologique ; c’est plus cinématographique. En introduisant cet élément au cœur d’une histoire sombre, je voulais me rapprocher d’une tragédie grecque, de la mythologie, de l’histoire d’Icare, quelqu’un qui croit vivre un rêve, s’approche du soleil et tout à coup, tout dégénère suite à une grave erreur. Sous prétexte d’être tombé amoureux, de vouloir suivre son cœur, le rêveur n’ayant comme seule préoccupation que son futur et le bonheur qui l’accompagne, se retrouve au milieu de quelque chose auquel il ne s’attendait pas. Il perd insidieusement le contrôle, perd tout, au point que sa vie vire au cauchemar. Pablo est un demi-dieu dans son pays, Nick un être humain et il ne peut rien faire une fois que la divinité a choisi d’intervenir, son destin en est chamboulé .» Comme l’indique son bras droit dans le film : « Personne ne peut échapper à Pablo Escobar. » 

Andrea Di Stefano explique avoir eu l’idée du personnage de Maria, la nièce d’Escobar, en lisant l’ouvrage du frère de Pablo Escobar, Roberto. « Il raconte la vie de Perolindo. Juste avant que son oncle aille en prison, son petit ami meurt dans l’explosion d’une bombe. Elle va voir Pablo, le gifle devant tout le monde. Un tel caractère, une personne qui n’a pas peur d’un tel homme m’est apparu intéressant. J’ai commencé à visualiser cette jeune femme, persuadé que c’était une porte d’entrée pour l’histoire d’amour. » « Juste avant de me mettre à l’écriture, j’ai repassé le film de la vie de Pablo Escobar afin de trouver la période qui conviendrait le mieux. » 

Le film commence quand le pays voit Pablo Escobar comme étant quelqu’un de très riche, très peu le suspectent de faire commerce de cocaïne, surtout qu’à cette époque cette drogue n’est pas considérée comme quelque chose de mal. Vous pouviez faire bien plus de prison en étant pris à dealer de la marijuana. En Colombie, au Pérou, en Bolivie, la cocaïne était considérée comme un médicament, il suffisait de mâcher des feuilles pour combattre la malaria, un rhume, c’était normal. J’ai été fasciné par la lecture d’une interview d’une soeur aînée de Pablo. Elle racontait que tout le monde mastiquait des feuilles depuis toujours. À ses yeux, son frère se contentait juste d’exporter un produit national. Pour elle, pour tous ou presque, c’était naturel. Concernant les événements et les dialogues, Andrea Di Stefano stipule que rien dans la première mouture du scénario n’a été inventé, « tout ce que déclarait Pablo Escobar a été dit à un moment ou un autre de son existence. Je suis moins formel en ce qui concerne la véracité de ses propos dans la version finale car nous avons changé quelques lignes mais tout reste construit à partir de faits réels. Je trouve, à ce titre, la scène dans laquelle il se retrouve assis dans la voiture de Bonnie & Clyde assez fascinante. Il a vraiment acheté le véhicule dans lequel les hors-la-loi ont été abattus. Il s’est toujours considéré comme un bandit. L’un de ses hommes a raconté qu’il restait assis des heures dans cette voiture. Bonnie Parker a été criblée de balles à l’intérieur et je pense que lorsqu’il se retrouvait à sa place, il songeait au fait qu’ils avaient été trahis par une tierce personne. Tout cela m’a servi de point de départ pour lui donner vie, pour le faire agir, le rendre actif. C’est amusant car j’ai commencé à ajouter des éléments à l’histoire pendant trois ans et puis j’ai écrit le scénario en trois semaines, vingt jours pleins, du matin au soir. Jamais je n’avais écrit aussi vite. » Lorsque Dimitri Rassam, le producteur, reçoit le scénario de PARADISE LOST, il est aussitôt conquis. « Je savais que c’était un acteur, que c’était son premier film, le projet était ambitieux.

Emballé par l’histoire, par le scénario tout en sachant que cela allait être compliqué, je voulais contribuer à cette aventure, la porter à l’écran. » Dimitri Rassam est séduit par les différents aspects du récit. « PARADISE LOST possède tous les éléments pour vous faire aimer le cinéma. On sait qu’Escobar est un narcotrafiquant, l’un des plus puissants mais on ne voit jamais de cocaïne. Il s’agit avant tout de la famille, des liens qui s’établissent, de la trajectoire qui peut en résulter. À l’issue de notre première rencontre avec Andrea, j’ai senti que c’était encore plus évident. Il avait son film en tête, connaissait parfaitement le chemin que devaient parcourir ses personnages. De nombreux projets autour d’Escobar ont circulé, celui-ci n’a rien à voir. C’est son approche totalement différente qui m’a justement intéressé. Vous avez cet incroyable personnage, sa présence insensée mais par-dessus tout vous avez une formidable histoire. Basé sur une histoire vraie mixée avec des éléments de fiction, il possède la qualité qui fait les grandes tragédies. » « Sur le casting, précise Dimitri Rassam, je n’ai eu aucune hésitation. Pablo Escobar devait être interprété par Benicio Del Toro. Il n’y avait aucun doute possible c’était lui. Une réponse négative de sa part et le film ne se serait pas fait. Il était important d’avoir un incroyable Pablo, un acteur capable de dégager une présence égale à celle de Marlon Brando dans APOCALYPSE NOW. Même quand il n’est pas à l’écran, on le sent, la seule évocation de son nom suffit, il a cette puissance. L’adhésion de Josh Hutcherson a été déterminante dans la construction de l’histoire, il y avait très peu d’options, l’alchimie entre les deux primait. » 

Pablo Escobar et Benicio Del Toro ont fini par se confondre dans l’esprit du réalisateur. « Dès que j’ai commencé à travailler avec lui, je ne voyais plus Escobar, mais Benicio. Il est tellement généreux dans tout ce qu’il apporte qu’il est devenu ma réalité. À mes yeux il est plus vrai que le vrai. Nous avons parlé, encore et encore, poursuit le réalisateur, et nous sommes tombés d’accord sur certains points précis. Il m’importait qu’il se détache du vrai Escobar. Une fois qu’il a pris forme sur le papier il fallait que Benicio se l’approprie. Je lui suis reconnaissant, il m’a permis de devenir meilleur en étant à son écoute. J’ai aimé ses idées car elles me surprenaient. »

 Josh Hutcherson a rapidement été impliqué dans le projet. Le réalisateur avait au départ écrit le personnage comme quelqu’un de plus âgé et expérimenté, avant de rencontrer l’acteur. « Dès que je l’ai rencontré j’ai su que c’était lui. Comme Benicio, il a fini par se confondre totalement avec le personnage de Nick. Le fait qu’il ait, dans le passé, tourné sous la direction de Benicio del Toro (dans le film 7 JOURS À LA HAVANE), a été un plus. Josh regarde Benicio comme si c’était son père, un peu comme Nick voit Pablo. » 

Le choix a été plus difficile pour le rôle de Maria. « Pour incarner Maria nous avons vu des centaines d’actrices. Certaines étaient incroyables, émouvantes mais il leur manquait une pureté, une simplicité. Pour sa première audition, Claudia s’est présentée avec une étrange coupe de cheveux, mais elle était originale, avait quelque chose de différent, de lumineux. J’ai immédiatement senti que c’était de l’or… » Andrea Di Stefano ne tarit pas d’éloges à propos de Claudia Traisac. Espagnole, madrilène, du haut de ses 20 ans, Claudia Traisac fait ses débuts au cinéma avec PARADISE LOST. À propos du personnage de Dylan, le frère de Nick, « il fallait que Nick se retrouve au milieu d’un dilemme, qu’il soit contraint de choisir entre deux familles. J’aime cela dans le théâtre de Shakespeare, cette confrontation entre deux proches, l’un disant à l’autre, « tu es peut-être en train de faire une grosse erreur. » Comme souvent dans la vie, vous croyez être dans la bonne direction, et malgré les mises en garde de vos proches, vous n’en changez que très rarement. » C’est dans cette même logique qu’est crée le personnage d’Anne, la compagne de Dylan incarnée par Ana Girardot.

ENTRETIEN AVEC ANDREA DI STEFANO
R É A L I S AT E U R , S C É N A R I S T E

Né à Rome en 1972, son enfance est bercée par les comédies italiennes, le cinéma populaire. Adolescent timide, il trouve son salut sur les planches. « J’ai commencé par le théâtre » a-t-il déclaré, « Cela m’a aidé. J’allais sur scène, je jouais et en sortant ma timidité me reprenait. » À vingt ans il part aux États-Unis, direction New York et assiste aux cours de l’École d’art dramatique. En 1997, Marco Bellocchio lui offre son premier rôle dans LE PRINCE DE HOMBOURG DE HEINRICH VON KLEIST. Douze mois plus tard, Dario Argento lui confie un rôle dans LE FANTÔME DE L’OPÉRA. Revenu aux U.S.A. Julian Schnabel lui permet de se confronter à Javier Bardem et Johnny Depp dans AVANT LA NUIT. En 2007, sous la direction de Marina De Van, il rejoint Sophie Marceau et Monica Bellucci dans NE TE RETOURNE PAS, qui sera présenté à Cannes. NINE sort sur les écrans en 2009 et si Rob Marshall ne lui offre pas un personnage de premier plan, Andrea Di Stefano s’en moque. Il a déjà en tête l’histoire de PARADISE LOST. « J’ai fait des bons films, a-t-il déclaré, eu de bons rôles mais à la fin je me rendais compte que je voulais autre chose. »

QU’EST-CE QUI VOUS A POUSSÉ À PASSER DE L’AUTRE CÔTÉ DE LA CAMÉRA ? 
J’ai toujours été intéressé par les récits. C’est en moi. Alors que ce n’était pas le cas pour la mise en scène. Je ne me suis jamais posé la question en terme de premier film. J’avais juste une histoire à proposer. Je ne peux que retranscrire ce que je vois dans ma tête. Le réalisateur, à mes yeux, reproduit une forme de monde onirique qui lui appartient. Les plans les plus beaux, la plus belle mise en scène je les vois dans mes rêves. J’ai essayé de rassembler des images, des scènes, des émotions au service de l’histoire en me servant de mes expériences d’acteur, de mes goûts cinématographiques. J’ai toujours aimé le cinéma, je suis fan de L’AURORE de Murnau, de HUIT ET DEMI de Fellini, de tous les Kurosawa, c’est sans doute ma seule passion depuis mon enfance. Le tournage n’a pas été simple mais tout le monde a donné le meilleur de lui-même. Mon obsession était de trouver le bon dosage entre les émotions et ce qu’il se passe devant la caméra afin que le public sente l’honnêteté de la scène, celle que véhiculent les acteurs. 

COMMENT VOUS ÊTES-VOUS COMPORTÉ AVEC LES ACTEURS ? 
Étant moi-même comédien, mais n’étant pas Marlon Brando, j’ai toujours été un peu frustré car j’ai souvent l’impression que les réalisateurs ne sentent pas toujours nos préoccupations. L’acteur arrive avec ses bagages d’émotions, de tensions, d’expectatives et le metteur en scène doit essayer de l’apaiser au mieux pour qu’il donne tout ce qu’il a au moment voulu. Il faut lui permettre, la scène terminée, de penser qu’il a fait le maximum quand il rejoint sa loge. C’est ce que j’ai essayé de faire. J’ai pris toutes les idées possibles, même si je ne les utilisais pas. Le cinéma est un travail d’équipe. J’ai cette habilité à lire un scénario, à transposer l’histoire visuellement, à m’imaginer comment je peux l’améliorer. J’ai toujours discuté avec les metteurs en scène, alors pourquoi ne pas le faire avec les acteurs que je dirige. 

LE MONTAGE VOUS EST-IL APPARU COMME UNE NOUVELLE ÉCRITURE DE VOTRE HISTOIRE ? C’en est une autre. Je savais pour l’avoir entendu de la bouche d’autres réalisateurs que couper pouvait être difficile. Je me suis retrouvé face à différentes problématiques mais j’avais toujours en tête l’histoire. Elle prime sur tout. Il faut qu’elle plonge le spectateur dans une atmosphère, qu’elle ne lui permette pas de se réveiller. 

QUELLES SONT VOS INFLUENCES ? 
C’est amusant mais j’ai commencé à voir la beauté d’une image assez tard. Je suis devenu un passionné d’opéra à 19 ans. Quand j’ai commencé à faire du théâtre, j’ai découvert que la scène et le pouvoir de la narration combinés à la musique procurent de grandes émotions. Cela m’a donné une sorte de direction. J’ai toujours été attiré par le cinéma centré autour de grandes histoires. Mon influence est bien entendu italienne, le cinéma des années 50-60, mais j’aime aussi beaucoup le cinéma japonais. 

QU’AIMERIEZ-VOUS QUE LES SPECTATEURS RESSENTENT ET EXPRIMENT À LA SORTIE DE PARADISE LOST ? 
Je pense qu’ils viennent dans une salle car le cinéma est ce qu’il y a de plus proche de leurs rêves. Les gros plans qui vous surprennent, les paysages, des gens qui expriment des choses que vous comprenez plus tard, la musique, les images, le son, les ombres, c’est tout cela que recherchent les gens dans une salle. Ce que la télé ne peut pas donner. J’aimerais que le public ressente de l’empathie pour Nick, Maria, mais aussi pour Pablo. Lors de la scène finale, j’aimerais qu’ils aient pitié de cet homme. 

MALGRÉ LES HORREURS QU’IL COMMET ? 
Il y a toujours cette question de savoir comment l’on peut raconter un aspect positif chez un personnage aussi horrible, maléfique. Je ne suis pas un documentariste. J’ai juste la responsabilité de raconter une histoire, de faire du cinéma avec à la fin une pure lecture philosophique de cet homme. Ce qu’il fait de violent parle pour lui.

LE RÉALISATEUR VU PAR SES ACTEURS

Pour Benicio del Toro l’enthousiasme d’Andrea Di Stefano est contagieux. « Comme il est acteur lui-même, il est conscient de la pression que nous nous mettons face à une caméra. Il y a beaucoup de tension lorsqu’il s’agit d’être dans une scène.Le plus important est justement qu’il parvient à détendre ses acteurs, enlève ce stress.
Il est lui-même décontracté mais il sait ce qu’il veut. C’est un plaisir de travailler avec lui. Il sait de quoi est fait son film, une histoire d’amour, de famille, et au milieu le méchant contre le bon. Ce film possède bien des éléments qui peuvent attirer le public. Il est susceptible de réunir des spectateurs de films commerciaux et de films plus indépendants. Andrea m’a impressionné. Sans oublier le fait qu’il a également écrit l’histoire. Certains scénaristes sont rigides, or, il arrive que vous soyez amené à changer des dialogues, à en rajouter ; Andrea n’était pas contre, ce qui est très agréable. »

Josh Hutcherson : « Andrea adore être dans l’image, il est dans son cinéma et laisse la caméra raconter son histoire. De nombreux acteurs metteurs en scène se laissent prendre par le jeu, la performance et intériorisent tout. Lui, nous laissait une certaine liberté. Il est parvenu, avec le directeur de la photo, à trouver l’image qu’il voulait afin qu’elle soit au service de l’histoire. Il aime jouer avec le dialogue. Il comprend les acteurs et quand vous êtes dans l’instant, que vous sentez quelque chose, l’improvisation ne lui fait pas peur. À ses yeux, le scénario est la littérature du cinéma. Il nous est arrivé d’avoir un grand nombre de lignes que nous avons réduit à trois mots car c’est ce qui rendait la scène plus forte, qui lui donnait son authenticité. Il ne s’accroche pas aux mots mais à l’histoire. »

ENTRETIEN AVEC BENICIO DEL TORO
PA B L O  E S C O B A R

AVEZ-VOUS EU QUELQUES RÉSERVES AVANT D’ACCEPTER CE RÔLE ? 
Il y a toujours des hésitations mais cette histoire possède de nombreuses dimensions et j’étais très excité à l’idée de jouer cette version particulière d’Escobar. 

QUE VOIT-ON DE PABLO ESCOBAR DANS CE FILM ? 
J’ai dû me renseigner un peu sur sa vie car avant, je ne connaissais que le côté superficiel. Il est important de savoir que ce film ne raconte pas sa vie, ce sont des bribes de cette existence relatées à travers les yeux d’un jeune homme qui sort avec sa nièce. Vous découvrez plusieurs facettes : sa vie de famille, celle du politicien, un peu de sa cruauté. Je crois que le script essaie d’être assez fidèle à beaucoup d’éléments concernant Escobar. 

AVEZ-VOUS ESSAYÉ D’ÊTRE VOUS-MÊME LE PLUS FIDÈLE POSSIBLE À SON ÉGARD OU Y AVAIT-IL DE LA PLACE POUR L’INVENTION ? 
Il y avait de la place pour l’invention. Si l’essentiel est basé sur des faits réels, cette histoire demeure une fiction. Vous essayez de recueillir le plus d’informations possibles concernant Escobar, de voir comment il se comportait, de regarder des images d’archives, mais que vous le vouliez ou non tout ce matériau finit par devenir un personnage de film. Avec Andrea nous savions que nous pouvions prendre quelques libertés. 

EN QUOI L’ABONDANCE DE MATÉRIELS, DE LIVRES, DE DOCUMENTAIRES PEUT-ELLE AIDER À CONSTRUIRE LE PERSONNAGE ? 
Si vous avez une idée précise du personnage et que le réalisateur ou le scénariste en ont une autre ou si vous avez une hésitation, vous pouvez toujours vous référer à la source. Tous les documents se transforment en arbitres : ils vous aident à décider. 

LE FAIT D’AVOIR INTERPRÉTÉ LE CHE VOUS A-T-IL AIDÉ ? 
D’une certaine manière, oui, mais le CHE était davantage basé sur sa vie, tout était vrai, ce qui était un peu contraignant. Avec le CHE, c’est comme si vous deviez suivre une ligne. Ici, avec Pablo, il y avait un peu plus de flexibilité pour l’interprétation. Jouer ne consiste pas seulement à apprendre son texte, à se lancer, c’est un peu plus compliqué que cela, il s’agit avant tout de travail. Avant le tournage, une personne m’a demandé si ce film allait être plus facile que l’autre. À mes yeux, ils sont tous uniques et si vous voulez essayer de donner le meilleur de vous-même, cela va être à chaque fois exigeant, stressant, parfois déprimant et, de temps en temps, excitant. Vous espérez juste travailler avec des gens biens et vous amuser un peu. 

À VOTRE AVIS, D’OÙ VIENT CE SENS AUSSI FORT QU’A PABLO ESCOBAR POUR SA FAMILLE ?
Sa mère a eu sur lui une grande influence, comme ses frères et sœurs. Il y a un côté latin dans le fait que la famille soit aussi importante. Son père et sa mère étaient présents quand il était enfant. Il ne vient pas d’une famille brisée, n’était pas un enfant abandonné. Il n’a pas été élevé dans un milieu aisé, sa famille était pauvre. Il a eu durant son enfance un sens de la famille qu’il a gardé toute sa vie. C’est, d’une certaine façon, son point faible. C’est d’ailleurs ça qui l’a perdu, il parlait tout le temps à sa famille, ce qui a permis de le traquer, de le localiser. 

POURQUOI EST-IL SI PROTECTEUR ENVERS SA NIÈCE ? 
Question de famille. Il se sent un peu comme un père pour elle. Il veut juste s’assurer qu’elle ne souffrira pas. Il est protecteur, pas possessif. Ce n’est qu’à la fin du film qu’il devient jaloux de Nick craignant qu’il ne cherche à éloigner Maria. Il crée le monde qu’il veut pour chaque membre de sa famille. Ils peuvent vivre selon ses règles mais s’ils souhaitent les enfreindre et voler de leurs propres ailes, il ne le tolère pas. 

COMMENT CELA S’EST-IL PASSÉ AVEC JOSH HUTCHERSON ? 
Josh appartient à la catégorie d’acteurs sincères, vrais. Il s’efforce de justifier les choses en s’appuyant sur la réalité, sur le temps, l’endroit, le personnage. N’étant pas un grand expansif il sait ce que je veux dire en prononçant la moitié d’une phrase. Nous avons établi cette communication, cette communion sur le bout de film que j’ai fait (7 JOURS À LA HAVANE). C’est une des raisons pour lesquelles j’étais excité à l’idée de faire ce film. Il est l’un des jeunes acteurs dont j’apprécie le travail.

JOSH HUTCHERSON
N I C K

LE PERSONNAGE

Nick est canadien, il a quitté son pays pour rejoindre son frère en Colombie. Selon Josh Hutcherson, « Nick n’a jamais eu de grands rêves à lui, est intelligent mais habité d’un certain pessimisme. J’aime ce personnage qui tombe amoureux se retrouvant tout à coup face à un sentiment qu’il n’a jamais connu. Au début, Maria et lui ne parlent pas la même langue. La compréhension mutuelle est cependant immédiate. Découvrant une femme prête à se battre pour lui il se laisse guider par son amour pour elle, au point d’en être aveuglé. En venant vivre dans l’hacienda il découvre le comportement de Pablo envers sa famille, sa générosité, les fêtes qu’il donne pour tout le monde. Il ne voit cet homme que comme quelqu’un de bien. C’est ce qui rend le personnage intéressant, ce double aspect était de notoriété publique. Il était si bon, a fait tellement de choses pour sa communauté et en même temps, c’était un être tellement tordu psychologiquement. »

« Le cocktail à base de suspense propre au thriller, ajouté au côté romantique avec ses forces invisibles qui guident l’histoire et la présence du personnage d’Escobar ne manque pas d’intérêt. » Il est séduit par l’approche de ce film d’amour emmailloté dans un film d’action. À l’entendre, PARADISE LOST, n’appartient à aucun genre.

Josh Hutcherson déclare se sentir proche de Nick, « dans le sens où tout le monde, à un moment donné de sa vie, a peut-être été aveuglé par un amour et s’est laissé entraîner jusqu’à perdre contrôle. »

SES PARTENAIRES

Pour lui, « Benicio del Toro est du genre à plonger profondément dans son personnage. Sur le plateau, il est dans l’improvisation, se préoccupe d’être dans le moment, il sent la scène, veut tout le temps jouer avec elle. Ne sachant pas toujours où vous allez, cela décuple votre énergie. Benicio est un grand. »

Josh Hutcherson dit avoir été impressionné par Claudia Traisac sachant que c’était son premier film. « Je ne savais pas comment elle faisait pour être toujours juste. En plus, elle est très drôle. » Josh Hutcherson conclut en précisant que ce rôle a été très formateur pour lui. « C’est un type de personnage très nouveau pour moi, c’est en tout cas un rôle plus mature. C’est ce qui m’a le plus attiré. »

CLAUDIA TRAISAC
M A R I A

Moderne, énergique, Maria travaille dans un dispensaire avec les hommes et elle n’a peur de rien. Claudia Traisac la voit comme une personne « pensant pouvoir changer le monde, la situation colombienne. Elle est bloquée intérieurement, prisonnière de la situation mais sa rencontre avec Nick va lui permettre de s’ouvrir. C’est une bonne personne, l’une des rares du film. J’aime Maria, j’ai aimé me lever chaque matin dans sa peau. Concernant son oncle, elle commence par croire qu’il est quelqu’un de bien, le bienfaiteur de la Colombie. Elle qui est toujours franche, se trouve peu à peu plongée dans un monde où tout devient mensonge. Je crois, dit-elle, que les Colombiens sont comme elle, ils ont vécu la même chose. C’était leur héros. Au début ils le voyaient comme quelqu’un de fabuleux, il était si généreux, ils ont fini par comprendre à quel point il avait ravagé le pays. » 

Y A-T-IL DES POINTS COMMUNS ENTRE VOUS ET MARIA ? 
« Je crois effectivement lui ressembler. C’est peut-être l’une des raisons de ma présence au générique (rires). Bien sûr que nous sommes pareilles : je l’ai découvert à travers ses combats. » 

QU’AVEZ-VOUS RESSENTI À LA LECTURE DU SCÉNARIO ? 
« En le découvrant, avec mon père, nous nous sommes dit qu’il était incroyable, que c’était un vrai film. Dès la première page j’ai été conquise. On sent qu’Andrea l’a écrit avec passion, amour. » Elle passe deux auditions puis quitte son pays pour la première fois afin de rencontrer Andrea Di Stefano. Le courant est tout de suite passé. Mais pour convaincre les producteurs, deux autres auditions ont été nécessaires. « Après la dernière séance, je suis partie, j’ai éteint mon portable, je ne voulais pas savoir. J’étais avec mes amis, mon père, ma mère, tous me suppliaient de le rallumer. Je l’ai fait durant la nuit, découvrant plus de quinze appels du Panama. J’ai rappelé Andrea et lui ai demandé de répéter la phrase, « tu es Maria, ok ! » J’étais dans tous mes états ! » 

PABLO ESCOBAR

Pablo Emilio Escobar Gaviria voit le jour le 1er décembre 1949. Son père est paysan, sa mère enseigne dans les écoles. La pauvreté nourrit son quotidien. Il grandit, entouré de six frères et soeurs dans un endroit privé d’électricité et d’eau courante. Adolescent il se met à voler des voitures, des pierres tombales. À vingt ans, pour se faire plus d’argent, il travaille pour un contrebandier ce qui le pousse à de plus gros délits tel le kidnapping. Viendra ensuite le trafic de drogue. « J’étais jeune, a-t-il déclaré, j’avais envie de vivre et j’avais de l’ambition. Je ne connaissais rien du narcotrafic. C’est alors que j’ai rencontré un jeune gringo dans une discothèque de Medellin… Il avait un avion, voulait acheter de la cocaïne… J’ai pris ma décision. Nous avons commencé à lui vendre de la marchandise. Il y avait peu de risques, c’était rentable. En plus, il ne fallait tuer personne, ce qui m’était important… » 

Pablo Escobar entre réellement dans le business en 1975. L’année suivante, il est arrêté en possession de 18 kilos de cocaïne. À nouveau libre, il passe à la vitesse supérieure, cache la marchandise dans des pneus et devient pionnier dans l’usage des « mules ». L’argent rentre. Il prend peu à peu le contrôle du trafic de drogue et neutralise les représentants de l’autorité, en les soudoyant, en les éliminant si nécessaire. Au début des années 80, il s’installe à la tête du cartel de Medellin. En 1982, il se fait élire député libéral mais désavoué par la caste politique, il se lance dans une campagne de terreur. Personne ne lui fait peur, surtout pas les juges ou les journalistes. Son mythe prend forme. En 1989, il fait assassiner trois candidats à la présidentielle. La même année il se retrouve à la 7ème place des gens les plus fortunés dans le monde. Son « affaire » rapporte plus de 30 milliards de dollars par an. Devenu un dieu pour le peuple auquel il donne de l’argent, Pablo Escobar fait construire des maisons (plus de 500), des hôpitaux, des écoles. Pour les autres, il apparaît comme une menace, un criminel. Les meurtres se comptent par milliers. Son réseau, le plus important à l’époque, s’étend au Pérou, en Bolivie, arrose les États- Unis, l’Europe et l’Asie. À son apogée, son organisation exporte 15 tonnes de drogue par jour. En 1991, il accepte de se retrouver derrière les barreaux en échange de quoi la Colombie refuse son extradition vers les U.S.A. Il n’y restera que très peu de temps puisqu’il s’évade l’année suivante. S’ensuit alors une nouvelle vague de violences. Ses hommes de mains baptisés les « sicaros » seraient alors au nombre de 3000. Cette année- là, 6662 personnes sont tuées dans les rues de Medellin, plusieurs centaines d’autres sont portées disparues. Les autorités colombiennes, avec l’aide de la CIA, du FBI et de tous les services fédéraux de sécurité américains commencent une chasse à l’homme. Plus de 20 000 perquisitions sont effectuées, plus de 2000 policiers et militaires sont impliqués. Le 2 décembre 1993, le patron du cartel est localisé, abattu par des tireurs d’élite. Ils sont des millions à suivre ses funérailles. Son organisation disparaît en 1995. Vingt ans après sa mort, sa sœur aînée a demandé pardon pour ne pas avoir agi plus tôt. Aujourd’hui, sa tombe est toujours vénérée, visitée par des touristes. 

QUI EST RÉELLEMENT PABLO ESCOBAR POUR LE RÉALISATEUR ? 

« Tout le monde a entendu parler de Pablo Escobar, explique Andrea Di Stefano, mais personne ne sait réellement qui il est. J’ai découvert en racontant mon film que tous mes interlocuteurs ignoraient qu’il a d’abord été un politicien avant de devenir un criminel. Tous le voyaient comme un sosie de Scarface, ce qu’il n’était pas. Il ressemblait à un gros nounours. Tous pensaient qu’il était immensément riche et accomplissait des choses bizarres, drôles. Il est allé à Las Vegas, a rencontré Franck Sinatra, était dingue d’Elvis et interprétait tout le temps ses chansons. Il était fan d’une équipe de football, chantait de l’Opéra. En même temps, c’était l’un des plus dangereux criminels de l’Histoire. Il donnait 5000$ pour que l’on flingue un flic, a fait sauter un avion avec 140 personnes à bord, a posé une bombe dans un immeuble juste en face d’un magasin de jouets. Il a fait des choses monstrueuses et sa famille en parle comme de quelqu’un d’exceptionnel. Sa maison, sorte de Neverland (hacienda Napoles), en écho à celle de Michael Jackson, disposait de son propre zoo. Située à Puerto Triunfo, c’était un parc d’attractions, il y organisait personnellement des visites pour les écoles des environs afin que chacun puisse voir ce qu’il avait construit pour ses propres enfants, que chaque écolier puisse s’amuser. Il adorait tous les dessins animés Disney et plus particulièrement Mowgli dans LE LIVRE DE LA JUNGLE. C’est un personnage fascinant mais un psychotique. C’est amusant, car le FBI a brossé son portrait à la fin des années 80, son comportement atypique les ayant empêchés de le classer dans la catégorie patron du crime organisé, ils l’ont catalogué comme étant un serial killer. De mon point de vue, les gens les plus redoutables arrivent d’abord avec un grand sourire et je n’ai pas ressenti au début à quel point il pouvait être si dangereux. Mon but n’était pas de faire un documentaire mais d’être fidèle à ce qu’il était dans sa globalité. Alors oui, c’était quelqu’un de drôle, ce qui ne veut pas dire qu’il ne pouvait pas aussi être un monstre. »

© Photos Mika Cotellon

Autre post du blog lié à PARADISE LOST : http://epixod.blogspot.fr/2014/09/back-to-future_3.html

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