samedi 16 mai 2015

Back to the present


Action/Aventure/Science fiction/Un road movie visuellement déchaîné

Réalisé par George Miller
Avec Tom Hardy, Charlize Theron, Zoë Kravitz, Nicholas Hoult, Rosie Huntington-Whiteley, Riley Keough, Nathan Jones, Josh Helman, Hugh Keays-Byrne, Megan Gale, Angus Sampson...

Long-métrage Australien/Américain
Durée: 02h00mn
Année de production: 2015
Distributeur: Warner Bros. France

Avertissement : des scènes, des propos ou des images peuvent heurter la sensibilité des spectateurs 
Le film a été présenté hors-compétition au Festival de Cannes 2015. 

Date de sortie sur les écrans américains : 15 mai 2015
Date de sortie sur les écrans australiens : 14 mai 2015
Date de sortie sur nos écrans: 14 mai 2015


Résumé : Hanté par un lourd passé, Mad Max estime que le meilleur moyen de survivre est de rester seul. Cependant, il se retrouve embarqué par une bande qui parcourt la Désolation à bord d'un véhicule militaire piloté par l'Imperator Furiosa. Ils fuient la Citadelle où sévit le terrible Immortan Joe qui s'est fait voler un objet irremplaçable. Enragé, ce Seigneur de guerre envoie ses hommes pour traquer les rebelles impitoyablement…

Bande annonce (VOSTFR)


Ce que j'en ai pensé : MAD MAX FURY ROAD reprend les origines du personnage de Max, guerrier de la route solitaire, et souhaitant si possible le rester, dans un monde post-apocalyptique dans lequel seuls les fous peuvent espérer trouver goût à la vie. George Miller, le réalisateur, revient après 30 ans aux commandes de sa vision de ce monde perdu au milieu du désert guidé par la violence et l'adoration d'un chef dictateur ayant la main mise sur les ressources permettant de survivre.


Visuellement, le film est absolument impressionnant. Il y a des scènes avec des plans fabuleux, dans lesquelles l'action est permanente. J'ai particulièrement apprécié le fait que les enchaînements restent clairs pour le spectateur à tout moment. On comprend ce qu'il se passe.






A l'image, le traitement des couleurs et des tons - rouges et chauds le jour, bleutés et froids la nuit - est superbe.
George Miller fait preuve de beaucoup d'imagination au niveau des règles qui régissent ce monde inhumain, des décors, des costumes et accoutrements des personnages, des véhicules... Ces derniers m'ont particulièrement impressionnés car ils sont criblés de personnalisations et d'inventivité. Toutes ses idées m'ont rendu curieuse et je dois avouer que je suis un peu frustrée de ne pas avoir eu plus d'information me permettant de décrypter le vécu des personnages de manière détaillée. Certes on comprend à demi-mot ce à quoi ils servent (car c'est bien en terme de fonction que les personnages sont définis) mais le peu d'explication sur leur passé ne permet pas toujours de comprendre leurs réactions.
Le scénario sert juste à nous emmener d'une étape de cette course poursuite insensée à l'autre. Il est léger mais suffisant pour ce que j'attendais de ce film. Par contre, si le réalisateur en fait un autre, je voudrais avoir plus d'explications. Finalement, au bout des deux heures, je me suis rendue compte qu'il égratigne à peine le monde qu'il a créé. Il veut nous en mettre plein la vue, à ce titre son film est très abouti, par contre il ne nous donne pas les clés de l'univers sur lequel il base son histoire.
Les acteurs nous offrent de belles interprétations toutes en retenues. C'est tant mieux car, étant donné que la réalisation est hyper-active, j'ai trouvé super que les protagonistes soient, par opposition, relativement calmes et posés pour la plupart.
Tom Hardy est un impeccable Max Rockatansky. A la fois, renfermé mais capable d'humour, fort mais prêt à se laisser guider par son cœur et fou mais très réaliste, il prête son charme à ce rôle emblématique.





Charlize Theron est excellente dans le rôle de l'impératrice Furiosa. Elle interprête une femme déterminée, sans peur et qui ne recule devant aucun obstacle pour arriver à ses fins.




Nicholas Hoult nous offre un personnage très attachant avec Nux.



MAD MAX FURY ROAD est un road movie déchaîné et percutant. George Miller a pu donner toute la dimension visuelle à sa vision de cette histoire et il le fait vraiment bien. Si vous aimez vous en prendre plein la vue au ciné, il ne faut surtout pas le rater.


NOTES DE PRODUCTION 
(A ne lire qu'après avoir vu le film pour éviter les spoilers !)
Quelle journée ! Quelle merveilleuse journée !″ – Nux 
Avec MAD MAX : FURY ROAD, le réalisateur, scénariste et producteur George Miller met en scène un monde devenu fou qui a sombré dans la violence d’une terrible guerre de la route que lui seul pouvait filmer. Le créateur de la trilogie MAD MAX a repoussé les limites du cinéma contemporain pour recréer le chaos et la beauté de cet univers post-apocalyptique dont il est l’auteur ainsi que l’emblématique guerrier de la route, qui en est le héros. Miller a toujours envisagé son film comme une haletante course-poursuite du début à la fin : ″Pour moi, les films d’action sont comme une sorte de spectacle musical mis en images, et FURY ROAD se situerait entre le concert de rock et l’opéra″, commente-t-il. 
″Mon souhait est de faire décoller le public de son siège, de l'entraîner dans une chevauchée chaotique et mouvementée, et qu’au passage on apprenne à connaître ces personnages et les événements qui les ont amenés à vivre cette histoire″. Le producteur Doug Mitchell, associé de Miller depuis plus de 35 ans, explique que les dix années nécessaires pour parvenir à porter FURY ROAD à l’écran ont été en elles-mêmes un voyage extraordinaire. ″George est un brillant esprit créatif, mais cette créativité s’accompagne d’un certain pragmatisme. Un projet de cette ampleur ne peut être réalisé qu’avec ces différents talents qu’il possède naturellement. Nous nous sommes sortis de sérieuses embûches et avons vécu des moments hilarants en cours de route. Pour moi, c’est un merveilleux privilège que d’être à ses côtés et de l’avoir été tout au long de cette aventure″. 
Pour le cinéaste, l’aventure remonte encore plus loin, puisque dans les années 70, alors qu’il était tout juste sorti de ses études de médecine, le jeune fan de films d’action et de courses-poursuites a tenté de définir un langage cinématographique fondé sur l’action la plus visuelle qui soit. Inspiré par son expérience de médecin urgentiste, il a inventé l’histoire d’un antihéros, figure solitaire dans un monde qui a sombré suite à l’effondrement de la civilisation moderne et dont les habitants sont terrorisés par des gangs de la route totalement psychotiques. ″J’ai toujours été fasciné par la façon dont les sociétés évoluent, en s'orientant parfois vers le progrès et en basculant à d’autres dans le chaos. Quand on se débarrasse de la complexité de notre monde moderne, on peut imaginer un univers très épuré et rudimentaire et 3 raconter des histoires sous forme d’allégories nous ramenant à des questions fondamentales″, analyse-t-il. Sur un budget des plus modestes, Miller a réuni un arsenal de motos et de voitures trafiquées, engagé un acteur alors inconnu du nom de Mel Gibson, fraîchement diplômé de son école d’art dramatique, et pris la direction d'autoroutes désertiques de la périphérie de Melbourne. C'est là qu'il a filmé, dans un déferlement de pure adrénaline, des cascades délirantes exécutées en direct par des acteurs conduisant des véhicules bel et bien réels à des vitesses insensées. 
″Ici en Australie, nous avons une vraie culture automobile, car les voitures sont quasiment vues comme des armes″, explique le scénariste Nico Lathouris, ami de Miller depuis leurs études et interprète de Grease Rat dans le premier opus. ″George a soigné des jeunes ayant été victimes d’horribles accidents de la route, et plutôt que de prendre tout ça au sérieux, les gens ont tendance à s’en vanter et à en parler surtout si la victime a été grièvement blessée ou est morte. En tant que médecin, il avait le sentiment d’avoir seulement éraflé la surface d’un problème bien plus important et cette histoire était un moyen pour lui de l’aborder en profondeur″. Résultat : MAD MAX a explosé sur les écrans en 1979, déclenchant des ondes de choc dans la culture populaire. Tandis que le film devenait culte, Miller a poursuivi son savant cocktail d’actions explosives et d’anticipation avec les deux suites, le célèbre MAD MAX 2 et le grandiose MAD MAX : AU-DELÀ DU DÔME DU TONNERRE. 
″L’un des postulats à l’origine du premier MAD MAX, et qui a aussi inspiré FURY ROAD, c’est l'idée d’Alfred Hitchcock de tourner des films que l’on peut voir n’importe où sans avoir besoin de sous-titres. On essaie donc de faire ce que provoquent les grandes œuvres musicales : peu importe votre humeur du moment, ces morceaux vous permettent de vous transcender et on en ressort différent, en ayant vécu une expérience particulière. C’est ce que nous avons tenté de faire dans ces films″, détaille Miller. Les paysages désolés, les scènes de pure action et les dialogues minimalistes, comme le déploiement magistral de personnages que Miller a mis en scène dans la trilogie MAD MAX – ce cocktail unique a donné naissance à un nouveau genre et inspiré de nombreux artistes. 
Tom Hardy, qui reprend le rôle-phare de Max Rockatansky dans FURY ROAD déclare : ″George a plus ou moins inventé l’atmosphère post-apocalyptique que l’on voit dorénavant dans tant de films et de jeux vidéos. C’est son style, et il continue de l’explorer avec toutes les ressources en sa possession. Le fait de jouer dans ce film, c’est comme se retrouver avec George dans son coffre à jouets, et son imagination est tellement débridée qu’il ne s’agit pas tant de participer à un film que d'être avant tout dans l’imaginaire de George″. Charlize Theron, qui incarne ici un nouveau personnage dans le style ″madmaxien″, celui de l'Imperator Furiosa, confirme qu’avec ce film, Miller a forgé une vision totalement nouvelle qui se détache des films précédents, même au regard de sa formidable filmographie : ″Avec ce film, George a vraiment réinventé un univers qu’il adore. Tout le monde peut y avoir accès et vivre une expérience extraordinaire. Il y a là de véritables joyaux pour les vrais amateurs de cinéma et dans le même temps, je pense qu’il a créé quelque chose qui saura également toucher toute une génération qui n’a pas connu MAD MAX. C’est là tout le charme de FURY ROAD″, souligne l’actrice. 
Nicholas Hoult qui joue le War Boy Nux et appartient à la jeune génération, acquiesce : ″Ce qui est incroyable chez George, c’est qu’il puisse créer une œuvre aussi monumentale, mais qu’on puisse quand même en ressentir la dimension intime″, dit-il. "Les détails les plus infimes de cet univers ont été tellement mûris et repensés que chacun d’entre eux est riche d'informations sur les personnages et leur environnement″. Ce monde vit dans l’imagination de Miller et comme l’explique Mitchell, ″C’est un univers absolument sans limites. FURY ROAD n’est que le sommet de l’iceberg qui dissimule bien des trésors. George a passé des années à imaginer ce monde et il continue à en dessiner les contours″. 
Il a fallu un véritable périple de plus de dix ans, à cheval sur plusieurs continents, pour parvenir à mettre en scène l'avenir post-apocalyptique de MAD MAX : FURY ROAD. Des centaines d’artistes et de techniciens ont été mobilisés pour concevoir et créer un univers cauchemardesque réaliste, depuis l’élaboration de 3 500 story-boards jusqu’à la réalisation de milliers d’accessoires et de costumes. Le tournage a nécessité un dispositif logistique sans précédent, exigeant de transporter les acteurs, les techniciens et les 150 véritables véhicules construits pour l’occasion à travers le désert de Namibie. L'objectif consistait en effet à reconstituer une authentique Guerre de la Route pour les différentes équipes tournage pendant quatre mois. 
″Ce qui est extraordinaire chez George, c’est qu’il est motivé à 100 % et très attentif″, explique le producteur et 1er assistant réalisation PJ Voeten, qui avait déjà participé à AU-DELÀ DU DÔME DU TONNERRE. ″Il possède une énergie inépuisable et prête attention au moindre détail : il met la barre si haut que cela force tous ceux autour de lui à relever le défi″. ″Pendant les six mois que nous avons passé à faire ce film, nous n’avons pas soufflé une seconde″, confirme Charlize Theron. ″Mais participer à une production aussi grandiose et complexe stimule George d’autant plus. Il arrive à réaliser l’impossible″. 
La légende de MAD MAX s'appuie sur le fait que les acteurs sont vraiment au volant de leurs véhicules, et Miller et son équipe ont encore repoussé les limites de ce qu’il est possible de tourner en prises de vue réelles : ″Le monde de MAD MAX est encore plus délirant qu'avant, mais il ne s’agit pas d'un univers fantastique″, explique Miller. ″Avec FURY ROAD, on avait l'occasion de mieux restituer l'échelle et l'énergie de cet univers en bénéficiant des dernières technologies. On a pu installer des caméras là où ne pouvait pas le faire auparavant, et les faire évoluer grâce au formidable système Edge Arm. Si une bataille avait lieu sur une voiture, on harnachait les acteurs avec des câbles, puis on les effaçait numériquement. Quand on voit Max suspendu la tête en bas entre deux véhicules, il s’agit bien de Thomas Hardy. Quand Furiosa s’accroche à lui, il s’agit bien de Charlize Theron et de Tom. Et quand on voit Nux grimper à l’avant d’une voiture, il s’agit de Nicholas Hoult″. 
Pour Hoult, il s’agissait là de pure adrénaline : ″Il n’y a rien de tel que de sentir le moteur d’un puissant  cylindres sous vos pieds et d’entendre les rugissements des camions qui vous dépassent, des bombes exploser de tous côtés et de voir des types qui fondent sur vous depuis d’immenses perches″. ″Si vous pensez qu’une cascade est trop extrême ou qu’une explosion est trop spectaculaire, je vous promets qu’on l’a fait, j’en suis témoin″, explique Hardy. ″C’était de l’action pure du matin jusqu’au soir. C’est dingue, intense et inouï et tout ça est né de l’imagination de George″. Pour le créateur de cet univers, certains phénomènes ne changent jamais : ″Il y a une étrange excitation à orchestrer un carambolage en plein désert. On oublie qui on est et on fonctionne juste avec son instinct et ses tripes. Ce qui ne veut pas dire que ce n’est pas complètement dingue, bien sûr″, dit-il avec le sourire. ″Mais pour paraphraser le dicton, il ne faut pas nécessairement être fou pour faire un film de MAD MAX, mais ça aide″. 

L'AVENIR APPARTIENT AUX CINGLÉS 

″Tandis que le monde s’écroule, chacun de nous a été brisé. Il était difficile de savoir qui était le plus dingue, les autres ou moi″ – Max 45 ans après la fin du monde. Il n’y plus ni loi, ni réseau électrique, ni d’eau potable – ni de miséricorde. Dans l’univers de FURY ROAD, la civilisation n’existe plus que dans le souvenir de quelques-uns. Les grandes économies mondiales ont sombré, les villes côtières ont été rayées de la carte et suite aux guerres pour le pétrole et l’eau, la nourriture est rare et l’air est contaminé. Les ultimes représentants de l'espèce humaine errent dans la Désolation, rassemblés en hordes sauvages ou terrés pour essayer de survivre au pied de la Citadelle, forteresse reliée à un système de caves où l’eau est pompée de la seule réserve d’eau à des kilomètres à la ronde. En contrôlant cette source essentielle, la Citadelle et ses alliés, PétroVille et Moulin à Balles contrôlent de facto la Désolation. 
″Se projeter dans un futur dystopique aussi effroyable revient à se projeter dans un passé quasi médiéval. Les gens se contentent de survivre. Il n’y a plus de dignité et très peu de place pour l’empathie ou la compassion. Cela donne une hiérarchie très clairement marquée, avec des puissants sans morale qui dominent les masses. Et c’est dans cet univers que débarque Mad Max, qui essaye simplement d’échapper à ses démons″, relate Miller. Le spectateur a fait la connaissance de Max Rockatansky dans le premier opus en 1979 et le statut culte du personnage a même surpris son auteur : ″Je me suis aperçu qu’inconsciemment j’avais emprunté à un archétype classique de la mythologie″, dit-il. ″Au Japon, ils appellent Max un Ronin, un Samouraï solitaire. En France, ils ont vu le film comme un western 'motorisé' et Max comme le ′lone gunslinger′, le vengeur solitaire. En Scandinavie, certains ont dit que Max leur rappelait un guerrier viking solitaire qui erre dans la nature sauvage″. 
En engageant Tom Hardy pour le rôle, Miller savait qu’il avait trouvé un acteur qui apporterait une dimension authentique à ce personnage emblématique : ″C’est facile d’être précautionneux pour un acteur, mais il existe aussi des gens qui sont des guerriers au fond de leur cœur et c’est le cas de Tom. Il n’a peur de rien. J’attendais de dénicher quelqu’un comme lui pour ce rôle et je savais qu’il trouverait en lui l’âme de Max″, explique le réalisateur. Miller a senti en Hardy une énergie pétillante et imprévisible qui lui a rappelé sa première rencontre avec Mel Gibson, quand il en a fait son premier Mad Max trente ans plus tôt : ″Il possède un charisme paradoxal, et cela fait de lui quelqu’un de fascinant à regarder″, poursuit-il. 
″Tom peut être accessible et en même temps mystérieux, il sait être dur et en même temps vulnérable″. Hardy était à peine né quand le premier film est sorti, mais il a grandi en entendant parler de la légende du Guerrier de la Route. Une fois la vision du réalisateur expliquée et comprise, il a su qu’on ne lui demandait pas de revisiter le personnage, mais plutôt de le réinventer : ″Le Max de Mel est légendaire. Mais quand George m’a demandé de jouer ce personnage, je me suis mis à travailler avec lui pour transformer Max afin qu’il corresponde aux événements de ce film. C’est une histoire brillante et jouer ce rôle un grand honneur″, analyse-til. Hardy a néanmoins contacté Mel Gibson pour obtenir son approbation : ″On a déjeuné ensemble et tout s’est bien passé : il a accepté de passer le relais″, confie-t-il. Sous les traits de Hardy, Max Rockatansky apparaît comme le vétéran d’une guerre du désert, survivant en solitaire et ayant appris que s’attacher aux autres dans ce monde hostile ne provoque que chagrin et tristesse : ″Max est un type qui veut juste rentrer chez lui mais qui n’a plus de foyer. Il n’y a plus pour lui que silence, douleur et destruction. Il vit dans un univers dépourvu d’humanité, mais il la recherche toujours. 
Pourtant, les relations humaines coûtent très cher dans ce monde″, raconte l’acteur. Dans ce film, on retrouve Max contemplant le néant des Plaines du Silence, où son Interceptor fatigué l’a mené, cette voiture étant le dernier vestige de son ancienne vie: ″Il a vu pas mal d’horreurs et il a perdu tout ce à quoi il tenait″, remarque Hardy. ″Et bien que sa vie, par bien des aspects, ne vaille pas la peine d’être vécue, il continue de défier la mort. Il n’est pas prêt à mourir avant d'obtenir réparation, dans une certaine mesure, de tout ce qui lui a été enlevé″. C’est alors que ce moment contemplatif est interrompu par des rugissements de moteurs et que Max est assailli par une bande sauvage de War Boys qui capturent le voyageur et le traînent jusqu’à la Citadelle, la forteresse la plus imprenable du Désolation, où sa voiture est réparée et Max destiné à servir de bétail. C’est dans la Citadelle que l’on rencontre Furiosa dont la rage va être le catalyseur de la Guerre de la Route. 
Le parcours de Furiosa, guerrière dans un monde qui fait des femmes des esclaves, est l'élément qui, au départ, a poussé Miller à s'atteler à FURY ROAD : le réalisateur confie que son interprète a rendu les difficultés affrontées par son personnage d’autant plus crédibles : ″Charlize possède une grande force physique et morale. En même temps, on perçoit sa vulnérabilité, et ce n’est pas un masque. Charlize est indiscutablement une femme, mais il s’agit là d’un personnage qui n'utilise pas sa féminité comme argument. Elle n’a connu dans sa vie que chagrin et douleur, mais elle n’a pas le temps de s’y attarder. Elle doit affronter la vie et être une dure de chez dur, et Charlize, en tant qu’actrice, possède le talent et la passion pour appréhender tout cela sans la moindre peur″, analyse le réalisateur. L’actrice a eu le sentiment que Miller a fait de Furiosa une femme plus forte que tout personne rencontré jusqu’alors au cinéma, et tout spécialement dans le cadre d’un film d’action. 
″Quand George m’a dit qu’il voulait créer un personnage féminin façon Guerrier de la Route qui soit sur un pied d’égalité avec son homologue masculin, je l’ai cru et il ne m’a pas déçue. Grâce à l’intrigue, ces deux personnages ne tombent pas amoureux et ne deviennent même pas amis parce qu’il n’y a pas de place pour ce type de relations dans cet univers″, explique-t-elle. Cette relation conflictuelle est même devenue plus explosive encore avec Hardy sous les traits de Mad Max : ″C’est jubilatoire de mettre en scène cette dynamique face à un acteur comme Tom qui est extrêmement doué. On veut vraiment être à la hauteur″, dit-elle. Tom Hardy a, quant à lui, été impressionné par l’émotion que l’actrice a su instiller à son personnage, alors que l’action était omniprésente ou presque et les dialogues réduits au minimum : ″Charlize est une actrice de tout premier plan. Il n’y en a pas beaucoup qui peuvent jouer avec une telle force et présence à l'écran et en même temps une telle vulnérabilité″, dit-il. 
Imperator et membre de l’élite de la Citadelle, Furiosa conduit le Porte-Guerre, machine de guerre mobile et véhicule le plus important au service du Seigneur Guerrier du Désolation : Immortan Joe. Pour imaginer ce personnage de salaud complexe et imposant, Miller s’est demandé quel genre d'intelligence, d'habileté et d'inextinguible soif de pouvoir devrait posséder un individu non seulement pour survivre au déclin de la civilisation mais aussi pour en tirer profit et prospérer. Immortan Joe trouve la réponse dans l’eau, Aqua Cola. C’est l’une des seules monnaies d’échange dans la Désolation et il s’en sert contre d’autres ressources, comme le carburant de PétroVille et les munitions de Moulin à Balles, et pour asservir les foules malades et affamées venues se réfugier dans la Citadelle. Au sommet de la forteresse se trouve la pièce la plus importante depuis laquelle Immortan conduit ses opérations et conserve dans une chambre forte son bien le plus précieux : ses cinq épouses. Il sait que sa suprématie n’a que peu d’espoir de durer après sa mort, puisque ses deux fils sont, pour le premier, un enfant dans un corps de géant – Rictus Erectus (Nathan Jones) – et, pour le second, un esprit adulte enfermé dans un corps d’enfant - Corpus Colossus (Quentin Kenihan). 
″Aucun des deux ne pourra lui succéder et il a donc emprisonné de jeunes femmes en bonne santé dans cette cellule à l’atmosphère climatisée et il essaie de les féconder pour obtenir enfin un héritier mâle en bonne santé et digne de ce nom″, raconte Miller. Le réalisateur n’a pas eu à chercher loin pour trouver qui incarnerait le Seigneur Guerrier. Pour le premier opus, il avait choisi Hugh Keays-Byrne pour jouer le psychopathe surnommé le "Chirurgien". À l’époque, l’acteur, qui aimait prendre des initiatives, avait proposé d’aider Miller à réunir le casting : si ce dernier acceptait de lui envoyer des motos, il proposait d’organiser un rallye de trois jours entre Sydney et le lieu du tournage de Mad Max à Melbourne. À la grande stupéfaction de Miller, à leur arrivée, Keays-Byrne avait transformé une bande d’acteurs en un authentique gang de motards. 
″C’est le genre de charisme don’t j’avais besoin pour FURY ROAD″, confirme le réalisateur. ″Hugh porte un masque dans le film et donc personne ne pourra le prendre pour le Chirurgien, et il a un regard incroyable et une voix qui porte. C’est un grand nounours au fond et il apporte beaucoup d’entrain à son personnage. Il procure une autre dimension au film ne serait-ce que par la force de sa personnalité. Il a vraiment donné du punch à nos War Boys″. Le Seigneur Guerrier a endoctriné les War Boys et leur fait croire qu’il est un immortel revenu sur Terre pour leur permettre d'accéder au Valhalla, le paradis des guerriers, et ils se lancent dans les combats de la route avec une ferveur toute religieuse. Leur autre religion, c’est l’acier et les moteurs 8 cylindres et, comme les Pouces Noirs, ils entretiennent l’arsenal de guerre d’Immortan dans les étages inférieurs de la Citadelle, se régénérant à partir de la Banque du sang pour prolonger leur faible espérance de vie ″L’Immortan crucifierait quiconque mettrait en doute sa nature divine ″, révèle KeaysByrne. ″De son point de vue, les gens meurent en masse des conséquences de la pollution de l’environnement, et il a donc organisé un programme de reproduction avec banques de sang, banques de lait, agriculture hors-sol, enfin tout ce qu’on peut faire pour perpétuer l’espèce. Il alimente ses War Boys avec du sang propre car ils ne peuvent pas se battre pour lui s’ils meurent de maladie. Il aime ces garçons. C’est un trait distinctif des dictateurs″. 
″C’est un dilemme moral″, suggère le scénariste Brendan McCarthy. ″Immortan essaie de sauver la race humaine de sa dégénérescence génétique, mais il veut aussi préserver sa descendance visiblement défaillante. Il utilise des méthodes brutales et criminelles pour le faire et il invente même une religion pour garder ses War Boys sous son emprise″. Nicholas Hoult campe Nux, parvenu au sommet de ce que peut espérer un War Boy au cours de sa brève existence : il occupe la position convoitée de chauffeur, possède son propre bolide personnalisé et il le conduit, un dessin de moteur V8 scarifié sur la poitrine. ″Tout le monde dans ce film a une fonction utilitaire et pourtant on voit en Nux un jeune homme tapageur″, commente Miller. 
″Même s’il mène une existence plutôt misérable et qu’il sait qu’il ne vivra pas longtemps, il est capable de s’enthousiasmer et Nick possède cette énergie naturelle. C’est un merveilleux acteur, très discipliné, robuste et également très drôle. Nick possède cette exubérance de la jeunesse qui définit vraiment son personnage″. Bien avant le début du tournage, Miller a monté un site Internet sécurisé avec des vidéos d’essais de costumes et de cascades ainsi que des ressources documentaires pour que les acteurs puissent apprendre l’histoire de leurs personnages, et ce site a été une mine d’or pour Nicholas Hoult : ″Cela m’a aidé à comprendre pourquoi Nux essaye toujours d’être optimiste″, remarque le jeune acteur. ″Il ne connaît pas grand-chose du monde, et tout ce qu’il sait, c’est qu’il n’a qu’une courte espérance de vie. Il a des tumeurs sur le cou qu’il appelle Harry et Barry, et ce sont comme des potes mais elles sont en train de le tuer. Sa relative innocence et son enthousiasme expliquent qu’il emprunte un tel parcours dans le film″. Tous les War Boys ont le crâne rasé, des tatouages, des scarifications et le corps peint de blanc, ce qui est la signature d’Immortan, Hoult s’est donc rasé le crâne et s’est assis pendant deux heures chaque jour dans la caravane du maquillage pour se préparer au tournage. 
″Quand on est transformé ainsi, ça aide beaucoup à puiser dans d’autres facettes de sa personnalité″, avoue-t-il. Même s’il a apprécié le processus, il admet qu’il enviait la façon dont Charlize Theron se préparait : ″Elle arrivait, se mettait de la graisse sur le front et c’est tout. Moi, je me disais ′Et, attends un peu !'″ ″Pour moi, il s’agissait juste de savoir où était le pot de graisse et hop c’était bon″, confirme l’actrice. Comme elle a passé beaucoup de temps dans le Porte-Guerre de Furiosa, elle y gardait une trousse de maquillage et un miroir de poche pour pouvoir faire rapidement des retouches pendant le tournage. Quand Furiosa détourne le Porte-Guerre et son convoi de sa route en direction de PétroVille, il est clair qu’elle a un plan en tête, et c’est là que le royaume d’Immortan sombre dans l’anarchie la plus totale. Ce qui enrage Immortan, ce n’est pas tant de perdre son Imperator ou même le Porte-Guerre, c’est surtout la cargaison qu’elle transporte : dans la cellule où il emprisonne ses reproductrices, il n'y a plus que Miss Giddy (Jennifer Hagan), leur figure maternelle et professeur. 
Et sur le mur ont été gravés ces simples mots : ″Nous ne sommes pas des objets″. Charlize Theron ne voit pourtant pas le geste de Furiosa comme héroïque ou même motivé par la compassion : ″C’est une anti-héroïne dans sa définition la plus classique″, explique-t-elle. ″Elle est animée par des sentiments on ne peut plus humains. Au départ, je pense que ce qui la décide, c’est qu’elle en a assez de se sentir inutile en tant que femme dans un monde où celles-ci sont réduites à leur fonction reproductrice. Et elle veut voler à Immortan ce qui lui tient le plus à cœur : il lui a pris ce qui comptait le plus pour elle quand il l’a enlevée à sa mère avant de se débarrasser d’elle. Pour elle, il s’agit avant tout de ne pas laisser ces salauds s’en sortir, et c’est ce que j’aime chez elle″. Lathouris remarque que les parallèles entre Furiosa et Max ne sont pas fortuits : ″Ils sont de la même trempe. Et leurs histoires se ressemblent un peu. Elle a aussi perdu beaucoup d'êtres chers et elle est passée comme lui de la douleur du deuil à la vengeance″. Et Immortan va riposter dans une débauche de violence. Quand les tambours de guerre se mettent à retentir, Nux est dans la banque du sang où Mécanorganique (Angus Sampson) est en train de le soigner à coup d’injection de ″sang complètement déjanté″ du nouveau donneur universel de la Citadelle : Max. 
Désormais rasé, masqué, tatoué et attaché la tête en bas, le protagoniste est contraint de donner son sang à Nux via une intraveineuse. ″Ils gardent Max pour une seule raison et c’est parce que son sang est sain et non cancéreux″, explique McCarthy. ″Le sang joue un rôle important dans ce film et c’est presque un jeu de mots par rapport à l'idée de ′faire le plein′. De même qu'on fait le plein de ′guzzoline′, comme on appelle le carburant des voitures dans le monde de Mad Max, on fait le plein des War Boys avec du sang″. ″Nux sait qu’il n’en a pas pour longtemps : la rébellion de Furiosa est sa dernière chance de mourir en héros et Max est sa planche de salut. Nux veut prendre part à cette poursuite frénétique et pour cela il doit prendre sa poche de sang avec lui″, explique Hardy. ″Nux a besoin de Max mais il s’amuse bien avec lui aussi. Max est terrifié et malheureux, et c’est hilarant pour Nux. Il s’éclate en fait !", ajoute Hoult. Max se retrouve dans la Guerre de la Route attaché au capot d’un bolide, perdant du sang à chaque battement de cœur alors que des tonnes de métal manquent de lui exploser au visage et passent à un cheveu de sa tête. Les forces armées de la Citadelle, ainsi que les gangs menés par les leaders de PétroVille (Richard Carter) et de Moulin à Balles (John Howard) se déchaînent sur les dunes pour encercler le Porte-Guerre et l’attaquer de toutes parts. Et, par-dessus tout ce vacarme, on entend le Guitariste (joué par la chanteur iOTA) qui rassemble les escadrons de la mort en hurlant au micro du rock hardcore diffusé à plein régime à travers les Plaines. L’armée de la Citadelle n’est pourtant pas la seule menace du Porte-Guerre dans la Désolation : chaque cahot, trou, canyon, comporte son lot de dangers potentiels, que ce soit la tribu souterraine des Buzzard ou des Rock Riders qui rôdent dans le dangereux canyon que les rebelles doivent traverser. Même le ciel les menace lorsqu'une tornade de poussière et de feu – une tempête toxique – risque de se déclencher. Après cette bataille, Max est vivant mais toujours enchaîné au War Boy et laissé pour mort à proximité de Furiosa et des épouses. Elles sont belles et pures, comparées à la saleté environnante, mais il n’a d’yeux que pour le Porte-Guerre, sa seule chance de salut. Il va tout d’abord devoir s’occuper de Furiosa. Après une confrontation spectaculaire, où les deux combattants tentent d’utiliser toutes les armes et de mettre à profit tous ceux qui se trouvent à leur portée, y compris Nux et les cinq épouses, ils comprennent qu’il s’agit là d’un match nul. 
″Max et Furiosa sont au départ adversaires et veulent vraiment s’entretuer″, déclare McCarty. ″Ils sont comme deux animaux sauvages en pleine possession de leurs facultés et ils sont vraiment de force égale″. Max et Furiosa reconnaissent alors qu’ils auront de meilleures chances de survie en étant unis qu'en s'affrontant et signent une paix fragile. Du coup, Nux lui-même se retrouve embarqué dans l’aventure : ″Nux veut tuer Furiosa et ramener les filles, mais il n’y arrive pas″, confie Hoult. ″Une fois qu’il y renonce, ils forment une petite troupe et travaillent tous ensemble à le ramener à la vie ″ Pour dénicher les cinq épouses de l’Immortan, Miller a collaboré avec la directrice de casting américaine Ronna Kress et, en Australie, Nikki Barret a rassemblé des talents très divers : ″Il a envisagé les épouses comme une mélodie et voulait un ensemble de personnalités qui pourraient chacune contribuer à donner une note. Dans ce film, elles sont le McGuffin [prétexte au développement d’un scénario, NdT], que tout le monde recherche activement, et on doit pouvoir les appréhender très rapidement durant la folle poursuite à travers le Désolation ″, analyse le réalisateur. Pour incarner Angharad la Splendide, devenue de facto leader, l'ancien mannequin devenue comédienne Rosie Huntington-Whiteley a été engagée, aux côtés de Riley Keogh dans le rôle de son lieutenant, Capable. Zoë Kravitz joue, quant à elle, l’intelligente et coriace Toast qui-sait-tout, tandis que Courtney Eaton et Abbey Lee campent respectivement Cheedo la Fragile et The Dag ["sacré numéro" en anglais, NdT]. 
Toutes les cinq ont passé trois semaines à Sydney pour des répétitions et des essais de costumes et pour travailler leur gestuelle avec le chorégraphe australien Meryl Tankard, tout en explorant leurs personnages lors d’ateliers dirigés par Nico Lathouris. C’est au cours de cette période de recherche qu’elles ont rencontré la dramaturge Eve Ensler qui a travaillé avec des femmes ayant été victimes de viols au Congo. Ceci a été particulièrement révélateur pour Rosie Huntington-Whiteley qui campe la seule épouse dont le viol a engendré une grossesse : ″Spendide est la leader et c’est une personnalité très forte. Elle a une attitude maternelle envers ses compagnes d’infortune mais elle éprouve des sentiments mitigés vis-à-vis de sa grossesse. J’ai fait beaucoup de recherches de mon côté et discuté avec Eve et George au sujet de sa relation conflictuelle avec l'enfant qu’elle porte. Elle a beaucoup de courage, mais elle est souvent téméraire et je vois ça comme une expression de la douleur résultant de ce que lui a fait subir Immortan et la possibilité qu’elle puisse, malgré tout, aimer cet enfant″. 
Capable (Riley Keogh) possède aussi une facette tendre et compatissante qui se révèle quand elle trouve Nux dissimulé sous le Porte-Guerre, alors qu’il essaie vainement de se sacrifier pour l’arrêter. ″Étant donné que les épouses ont vu l’Immortan dans un moment de vulnérabilité, Capable sait qu’il n’est pas un Dieu comme Nux semble le croire. Elle ressent de la compassion pour lui et trouve un nouveau sens à sa vie en le rencontrant. Ils se mettent à vouloir prendre soin l’un de l’autre″, analyse l’actrice. 
″Nux a grandi dans un monde hostile et il a presque du mal à comprendre le fait que Capable soit à son écoute et s’occupe de lui. Il est un peu comme un jeune chiot. À partir de ce moment-là, il ne voit plus qu’elle. Elle pense qu’il est possible qu’il change de vie et qu’il puisse s’ouvrir à autre chose″, ajoute Hoult. 
Toast, elle, est exactement l’opposé puiqu’elle aspire à devenir une combattante comme Furiosa. ″Ces filles n’ont jamais eu à faire quoi que ce soit et voilà qu’elles sont dans une course contre la montre dont l’enjeu est leur survie. Tout à coup, elles doivent se protéger et recharger des munitions pour Furiosa, et Toast est celle qui est prête à monter au créneau et à se battre″, commente Zoë Kravitz. 
"Elle n’a pas le temps de trop réfléchir ou d’hésiter trop longtemps : il y a toujours quelque chose qui se passe″. Abbey Lee, mannequin qui trouve ici son premier rôle au cinéma, a attiré l’attention de Miller pour le rôle de The Dag durant les auditions. Pour comprendre la personnalité des actrices, il leur avait demandé de lire des extraits de films ou de séries plutôt que leur texte. 
″Si quelqu’un choisit des répliques très dynamiques de NETWORK ou d'une scène aussi irrésistible que celle du perroquet dans les films des Monty Pythons, cela me donne beaucoup d’indications sur la personnalité de cet acteur ou actrice″, analyse Miller. Abbey Lee est celle qui a sélectionné l’extrait des Monthy Python et est donc devenue le clown du groupe. ″The Dag est un peu le joyeux drille″, explique la jeune femme qui, étant australienne, a grandi dans la culture Mad Max. ″Il y a en elle une certaine noirceur et c’est de là que vient son côté comique : c’est un réflexe de survie. Son nom dérive de ′daggy′ et c’est un terme un peu tendre pour désigner quelqu’un qui est un peu à côté de ses pompes et maladroit. Il y a en elle une fébrilité qui peut passer pour de la nervosité mais cela vient de son hypersensibilité qui la rend très consciente de ce qui se passe autour d’elle″. La réalité a même dépassé la fiction : en effet, Abbey Lee a paniqué en voyant KeaysByrne foncer vers le Porte-Guerre sous les traits d’Immortan Joe. 
″Elle a déclaré que voir Hugh déguisé pour la première fois a réveillé chez elle des sentiments terribles. Et c’est tout Hugh, ça : c’est quelqu’un de gentil, mais il peut vous fixer de son regard perçant, dissimulé derrière un masque vraiment affreux″, se rappelle le réalisateur. Courtney Eaton, qui n’avait que 16 ans lors du tournage, campe Fragile, la plus jeune et candide membre du groupe. ″Fragile n’est pas née dans le monde extérieur, mais dans la Citadelle et n’a rien connu d’autre. Se retrouver à l’extérieur la marque beaucoup : elle veut retourner dans un milieu plus sûr et stable, où il y a à boire et à manger et où elle sait qu’elle ne va pas mourir. Elle est un peu comme ces femmes victimes de violences qui retournent auprès de leur mari malgré tout″, note l’actrice. Pour Miller : ″Toutes les femmes sont vulnérables car elles ne sont jamais allées dans la Désolation et comme Furiosa le dit bien ′on souffre là-bas′. Fragile est la plus vulnérable, mais elle trouve de la force en elle au cours de cette aventure″. 
Fragile est la moins motivée à l’idée de trouver la Terre Verte, un éden luxuriant dont Furiosa se souvient comme un lieu où, pense-t-elle, les épouses et le futur enfant de Splendide auraient une vie meilleure. ″Furiosa n’a pas sombré dans le désespoir comme Max : elle est usée, mais utilise ses dernières cartouches pour s’échapper en traversant la Désolation. Non pas pour se sauver, elle, mais pour ces jeunes femmes qui ont encore un avenir. Elle tente de les mener à la Terre Verte afin de donner un sens à sa propre existence″, remarque Miller. Tout comme Max, Furiosa n’accorde pas facilement sa confiance mais par la force des choses, une certaine confiance s’installe. ″Tout à coup, ils sont coincés ensemble au cours de ce voyage de la dernière chance, dans un monde où l’espoir n’a pas sa place″, observe Charlize Theron. 
″Max et Furiosa ont des caractères très similaires et ils nouent une entente qui se passe de mots, ce qui est le propre de deux êtres très proches″, note Hardy. ″S'attacher à quelqu'un peut s'avérer des plus dangereux et cela les concerne tous les deux. Il ne s’agit pas d’une histoire d’amour, mais chacun se révèle au contact de l'autre, si bien qu’il est primordial qu’ils s’entendent et s’aident mutuellement à aller de l’avant″. Tandis qu’Immortan déclenche le chaos pour retrouver ce qu’il pense lui appartenir, Max se lance dans une contre-offensive pour conserver le Porte-Guerre et éloigner le Seigneur de Guerre. ″Au sein de ce petit groupe, Max se sent lié et uni à ces gens qui font clairement quelque chose d’important et cela lui permet d’oublier un peu ses soucis pour la première fois depuis longtemps″, déclare encore Hardy. ″Dans un monde où la survie est fondamentale, et où il n’y a rien à quoi se raccrocher, les moments qui offrent un peu d’humanité sont exceptionnellement profonds″. 
Lathouris remarque que l’humanité dont Max est témoin le fait sortir de son isolement : il s’intègre, remarquant que ″Max a fui ce qui est bon en lui, mais sur le Porte-Guerre, cette partie de lui le rattrape en la personne de Furiosa. Ils commencent par vouloir s’éliminer mutuellement, mais Max finit par être prêt à vouloir sacrifier sa vie pour elle et pour sa cause. Sa fêlure ne peut être soignée qu’avec de l’amour″. ″On assiste à son évolution au cours de laquelle il devient un homme plus noble en qui on peut davantage avoir confiance″, analyse Miller. ″On voit comment il pourrait être s’il s'amendait. Furiosa est déjà ainsi. Elle possède une détermination farouche. Elle manque d’avoir le cœur brisé au cours de ce voyage, mais ensemble ils trouvent un moyen d’affronter le chaos du monde et de trouver une forme de rédemption″. 

LE RETOUR D’UNE LÉGENDE 

″C’est de mes mains que vous renaîtrez de vos cendres″ – Immortan Joe Dès les tout premiers plans, MAD MAX : FURY ROAD se veut un récit visuel, tout comme l’a conçu Miller. Plutôt que d’écrire un scénario traditionnel, le réalisateur a contacté Brendan McCarthy, auteur de bandes-dessinées, graphiste et artiste, qui lui envoyait son travail depuis des années. Une collaboration relevant de l’art conceptuel s'est engagée et s’est poursuivie lorsque le réalisateur a demandé à ce fan auto-proclamé de MAD MAX de coécrire le scénario. 
Pour McCarthy, il y a avait là de quoi être stupéfait par une telle proposition : ″Je lui ai dit : ′Vous vous rendez compte que je n’ai jamais fait de long métrage, n’est-ce-pas ?' Il a haussé les épaules et a répondu : ′T’inquiète pas, moi j’en ai fait′. On s’est donc mis au travail, comme deux fous furieux sous le ′dôme du tonnerre′, écrivant cette histoire à toute vitesse. Étant fan des premiers films, il était merveilleux d’en voir un nouveau prendre forme sous mes yeux. Tout au long de notre collaboration, nous étions parfaitement conscients que ce film devait arriver sur les écrans en trombe, toutes sirènes hurlantes. On savait qu’on ne pouvait absolument pas se permettre de décevoir". 
Deux artistes supplémentaires les ont rejoints afin de traduire leurs vignettes en un ensemble plus abouti : il s’agit de Peter Pound, passionné de moteurs possédant un véritable talent pour les mouvements des véhicules et leurs spécificités ; et Marc Sexton, au parcours scientifique, qui, lui, est très doué en matière de création d’univers et qui a servi de storyboardeur principal. Au bout d'une année de travail, les artistes avaient recouvert les murs de la salle de conférence du studio de Miller avec un story-board de 3 500 panneaux : il s'agissait du premier jet en images de MAD MAX : FURY ROAD. Miller a engagé Nico Lathouris pour livrer une analyse dramaturgique de l’histoire, mais n'a pas tardé à demander à son fidèle collaborateur de rejoindre l’équipe de scénaristes. ″Je pense qu’avec MAD MAX, George a intuitivement tapé dans une veine très riche de la psychologie humaine″, commente ce dernier. 
″Au-delà de l’action intense qui baigne tout le film, je vois dans FURY ROAD une constellation de personnages dont les parcours sont tous interdépendants, et les différents niveaux d’allégorie de cette histoire ont eu une grande influence pour équilibrer les forces dramatiques en présence″. Trois autres membres de l’équipe de Miller se sont aussi précipités sur le projet et s’y sont accrochés en dépit des nombreux problèmes et revers de situation rencontrés au cours des dix années suivantes : il s’agit de PJ Voeten, de Guy Norris et du chef-décorateur Colin Gibson. ″Sans les compétences de PJ, Colin, et Guy, je n’aurais pas eu le moindre espoir que ce film voie le jour″, confirme Doug Mitchell. 
″Et cela n’aurait pas été possible si George n’avait pas pris le temps de concevoir visuellement l’histoire : les story-boards lui ont permis de monter le film plan par plan et ils sont devenus la feuille de route à suivre à chaque étape de la réalisation de FURY ROAD″. Au cours des années suivantes, le cercle de collaborateurs s’est agrandi pour inclure la chef-costumière Jenny Beavan, la chef-maquilleuse Lesley Vanderwalt, les superviseurs effets spéciaux Dan Oliver et Andrew Williams, ainsi que le superviseur effets visuels Andrew Jackson. Alors que le directeur de la photographie oscarisé John Seale venait tout juste d’entamer sa retraite bien méritée depuis un mois, les producteurs l’ont invité à participer au projet : ″Il s’agissait de MAD MAX, et c’était George après tout″, explique Seale. ″Je n’ai pas mis longtemps à me décider. J’adore travailler avec George : c’est l’homme le plus charmant qui soit. On est dans le désert, la caméra tourne et un camion se renverse, explose ou bien la météo n’est pas raccord et il pose ses mains sur mes épaules et me dit ′T’inquiète pas, Johnny, je vais prendre soin de toi, on arrangera ça en postproduction′″. 
Miller avait envisagé de n'utiliser qu'une seule caméra, mais au moment du tournage, Seale et son équipe ont eu recours en moyenne à trois ou quatre caméras Arri Alexa Plus, deux à quatre Steadicams Arri M fonctionnant simultanément chaque jour, sans oublier les caméras utilisées pour les plans aériens et celles pour les crashs comprenant des cartes numériques éjectables. Seale a également proposé d'employer sa propre caméra, surnommée par Miller la ″caméra de paparazzi″, filmant avec une lentille de zoom de rapport 11 :1 : ″J’adore me promener et faire des gros-plans″, admet Seale. C'est alors qu'intervient le bras robot Edge Arm… Dès le tout début, les chefs de poste et Miller se sont demandés ce qu’ils souhaitaient faire différemment sur MAD MAX : FURY ROAD : la plupart des commentaires concernaient les obstacles techniques auxquels Miller avait été confronté s'agissant des caméras filmant les véhicules en mouvement. Ils ont donc décidé de construire un buggy tout terrain capable d'effectuer de la course sur dunes et ont demandé à un fabricant de caméras de le concevoir. Mais avant même que ce plan ne soit mis à exécution, Voeten est parti sur un autre tournage et a découvert ce qui allait devenir une solution à la fois révolutionnaire et élégante. 
Voeten se souvient : ″Le robot Edge Arm vous donne la liberté de positionner une caméra n’importe où en toute sécurité et d’obtenir des plans incroyables. Dès que j’ai vu ce qu’un tel système pouvait faire, j'ai compris qu’il nous en fallait un pour FURY ROAD et j’en ai vanté les mérites à George et Doug ″. Lors d’une visite aux États-Unis, Norris a rencontré Dean Bailey de LAMotosports, qui a proposé de construire sur mesure un camion 8 cylindres amélioré muni d’une grue de caméra gyro-stabilisée fixée sur le toit, laquelle pouvait s’étendre de plus de 6 mètres, effectuer des rotations à 360° et effectuer différentes sortes de mouvements dans toutes les directions. ″Après son premier essai, George a déclaré que nous pouvions tourner l’intégralité du film avec le robot″, déclare Voeten. ″Et il a parfaitement fonctionné sans faillir un seul jour″. 
Bailey a travaillé avec sa propre équipe de collaborateurs, parmi eux Brooks Guyer et Michael Barnett qui ont conduit respectivement la grue et la caméra à l’aide de télécommandes, tout en étant bien attachés dans le véhicule. Les producteurs ont également laissé les ″truggies″ (croisement entre un buggy et un camion) pilotés à distance dans le désert à l’aide de caméras télécommandées, elles aussi fixées sur les têtes stabilisées Libra afin d'éliminer les tremblements. "George prend très à cœur la sécurité et nous avons fait en sorte d’avoir aussi peu de collaborateurs que possible dans les véhicules rapides″, remarque Voeten. Miller a passé de nombreuses journées à préparer les cascades à l’intérieur de l’Edge, orchestrant les scènes d'action à l’aide de multiples écrans depuis la cabine. 
″C’est une machine remarquable″, dit-il, encore émerveillé. "Pour un film qui se déroule principalement en temps réel, être capable d’avoir un outil pareil est extraordinaire !" ″Comme George est tombé amoureux de l’Edge, on a fini par en avoir deux, un pour l'équipe principale et l’autre pour la 2ème équipe, dédiée aux scènes d’action″, explique Norris. ″On est comme dans une bulle dans cet extraordinaire véhicule tout terrain et il n’y a pas de danger : on peut vraiment installer sa caméra n’importe où. J’ai probablement pu tourner 99 % des séquences d’action dans grâce à l’Edge″. En réglant les cascades, Norris a séquencé les story-boards décor par décor pour créer une action immersive qui englobe de multiples cascades se déroulant simultanément et de manière continue, du début à la fin du film. ″Depuis le temps que je travaille avec George, j’ai appris à laisser l’action durer le plus longtemps possible, jusqu’à ce qu’elle vienne mourir quasiment d’elle-même″, dit-il. ″Tandi que toutes ces cascades se déroulent en même temps, George est libre de placer sa caméra n’importe où dans la scène″. 
Pour l’esthétique du film, Miller a mis en place trois règles ou stratégies de base, qui allaient être utilisées à chaque étape de la conception et de la création des décors et des accessoires, en commençant par le postulat suivant : ″Imaginez qu’à partir de mercredi prochain, toutes les éventualités dont on entend parler aux infos se concrétisent, toutes au même moment″, explique le réalisateur. ″Maintenant, projetons-nous dans 45 ans. Il n’y a plus de production de masse, et tout ce qui existe dans la Désolation est un objet trouvé dont l’usage a été détourné. Et la présence de chaque accessoire doit se justifier pour qu'on comprenne comment il a survécu à l’apocalypse, qu'il s'agisse d'une arme, d'une paire de lunettes ou du bras mécanique de Furiosa″. 
Il était également important de rendre hommage à la créativité de l'esprit humain. ″Ce n’est pas parce qu'il s'agit de la Désolation que les gens ne peuvent pas y réaliser de belles choses″, poursuit-il. ″J’ai voyagé partout dans le monde et même dans les civilisations les plus démunies, on trouve une esthétique très forte. Dans notre film, chaque objet a une fonction, mais est personnalisé et réalisé avec beaucoup de soin. Ces objets trouvés ont survécu là où les hommes ont échoué et, du coup, ils peuvent prendre une signification quasi religieuse″. Mais, tient-il à remarquer, un autre élément est inscrit dans l’ADN de l’expérience MAD MAX : ses fulgurances comiques franchement noires. ″On est là dans un univers vraiment sombre et c’est un trait humain que d’y apporter une touche d’allégresse un peu folle. On sent qu’il y a de l’hystérie dans l’air, et ce qui la résume le mieux, c’est l’attitude de Nux, pris dans une tempête toxique alors que les bolides sont emportés les uns après les autres. Pour lui, mourir dans cette tornade de poussière et de feu représente la plus belle journée possible″. 
Les trois principes cités plus haut constituent le credo sur lequel se sont appuyés les différents département afin que leurs spécialités puissent s’harmoniser et former un tout cohérent. Pour Gibson, le premier pas était d’explorer l’esthétique de cet environnement post-apocalyptique. ″Pour George, le postulat de départ a toujours été qu'il s'agit d'une agrégation de toutes les apocalypses possibles″, explique Gibson. ″On avait donc la toile de fond idéale pour y sentir le poids de l'Histoire : le métal usé d’un véhicule, avec parfois des traces de rouille, au beau milieu du désert. Mais il ne s’agit pas seulement de moyens de locomotion : l’humanité souffre, et l'on perçoit un sentiment de chaos omniprésent et, du coup, un éclat de couleur inattendu nous permet de le faire remarquer et de lui donner un sens″. 
Dans la Désolation de Miller, on doit se contenter de peu, et Gibson et ses collaborateurs ont fait en sorte que l’on puisse remonter la trace de chaque élément jusqu’à la catastrophe originelle. Il s’est plongé dans un bréviaire que Miller avait édité et qui recense les histories, hiérarchies, croyances et ressources de chaque tribu peuplant l’univers du film. Cet outil permettait de connaître leur style vestimentaire et leur langue ainsi que d’identifier des éléments comme les masques, les transformations physiques, costumes, instruments, armes, véhicules jusque dans les moindres détails. ″Le monde a régressé et est retourné à un état que l’on peut qualifier de quasi médiéval″, raconte Gibson. 
″On peut donc supposer que radicalisation et fondamentalisme sont omniprésents en raison du manque de ressources, dans un monde où une petite canette vide remplie de carburant est un véritable trésor. Nous avons décidé que pour être réalistes, nous allions devoir utiliser d’authentiques pièces de récupération pour créer nos accessoires, nos véhicules et le reste des objets utilisés afin que chacun de ces éléments traduise vraiment l’idée de la fin du monde″. Les équipes de création se sont alors mis à recycler et à fondre tout ce qui leur tombait sous la main pour concevoir l'esthétique générale du film, construisant des armes à partir de canettes de soda, de pneus et d’intérieurs de tuyaux ; des accessoires automobiles à partir de vieux trophées et de chopes de récupération en étain fondu ; et un ensemble de véhicules construits pour l’occasion et customisés, à partir de 350 carcasses de vieilles voitures transformées ayant trouvé là une nouvelle vie. Gibson explique que dans la Citadelle ainsi que dans la Désolation, on se sert de ce qu’on a : ″George était emballé par ce qu’il qualifie d'objets ′polymorphes′… 
Le but étant que la fonction prime, que l’efficacité soit totale, qu’elle se modèle sur n’importe quel objet et s’adapte aux besoins des hommes. Par exemple, un bâton commence par être une lance, puis quand elle se brise, elle devient un projectile d’arbalète, puis se fissure et devient un cure-dent avant d’être recyclé pour alimenter le feu″. Certaines pièces sont spécifiques au film, à l'instar de ces armes dérivées de lances équipées d’une grenade artisanale, proches de celles dont on se servait dans les tranchées. Les War Boys s’en servent pour percer la carrosserie du Porte-Guerre : ″ Ce sont des engins explosifs qui comportent un détonateur à l’avant et le département artistique les a très joliment construits″, remarque Miller. 
″Si on les regarde attentivement, on voit que les poignées sont très ouvragées et sont même ornées de pompons décoratifs. Ce ne sont pas des armes, mais des objets personnels″. Gibson lui-même s’est essayé avec enthousiasme à fabriquer à la main des armes susceptibles d'exister dans un futur proche. ″Elles ont toutes été faites à partir d’objets recyclés : des pistolets à peinture et des marteaux-piqueurs sont devenus des fusils et des lance-flammes″, souligne-t-il. La chef-costumière Jenny Beavan a beaucoup apprécié de pouvoir traduire concrètement l’univers sorti tout droit de l’imagination de Miller, notamment parce qu'elle a dû repousser ses propres limites : ″J’ai participé à pas mal de reconstitutions d’époque, mais un film post-apocalyptique est très attrayant car cela implique de vraiment se creuser les méninges de manière complètement différente et c’était une expérience merveilleuse. Il s'agit d'un univers un peu extravagant, mais tout de même ancré dans une étrange réalité et j’ai apprécié la liberté de créer des accessoires singulièrement hors-normes″. 
Parmi ses principes de base, Miller avait demandé à ses collaborateurs d’éviter toute allusion aux films précédents, mais les story-boardeurs sont tombés sur une pièce irrésistible : la veste en cuir d'origine avec épaulettes que Mel Gibson portait dans MAD MAX 2. Une fois cet élément pris en compte, Pound a réinventé la fameuse veste (et ses épaulettes) pour en créer une nouvelle pour Thomas Hardy. À partir de là, Jenny Beavan a collaboré avec Hardy pour mettre au point le style du Guerrier de la Route : ″Tom est arrivé en ayant déjà pas mal d’idées. On a fait des essais et on est arrivé à concevoir cet ensemble qu’il perd immédiatement. Mais l’idée, c’est qu’il le récupère au cours du film″, raconte-t-elle. Les collaborateurs de la costumière ont ensuite répliqué vingt fois la tenue de Max pour avoir de quoi vêtir les cascadeurs, sachant que leurs costumes comprenaient alors une couche protectrice supplémentaire. Mais Hardy lui-même a tenu à exécuter le maximum de cascades possibles, y compris celles de la séquence de sa tentative de fuite de la Citadelle, et de sa recapture. 
La chef-costumière a également étroitement collaboré avec Charlize Theron pour sélectionner et créer le haut beige déchiré de Furiosa, son pantalon de cuir lâche et la cuirassecorset fixée à sa poitrine par des ceintures de cuir. Le costume devait refléter les besoins élémentaires du personnage. Autrement dit, il devait être confortable, fonctionnel, et impressionnant et ne pas restreindre ses mouvements au cours des bagarres. Furiosa a perdu une partie de son bras gauche et porte un bras mécanique réalisé à partir de matériaux de récupération par l’artiste australien Matt Boug. 
Pour plus de mobilité, une version plus légère de ce bras a été confectionnée pour Charlize Theron et sa doublure cascade, Dayna Ciplin : ″Le bras de Furiosa est un parfait exemple de la façon dont on peut insuffler quelque chose d’artistique dans des objets trouvés″, explique Miller. ″ On peut y voir des clés anglaises, des vilebrequins et d’autres parties de moteur. Dessus, il y a aussi un petit moteur venant d’un avion jouet, qu’elle utilise pour actionner des pompes hydrauliques si elle a besoin de déployer plus de puissance″. Charlize Theron ne voyait pas Furiosa comme une femme particulièrement coquette, et après de longues discussions avec la chef maquilleuse et coiffure Lesley Vanderwalt, elle a été frappée par une idée : ″J’étais une jeune maman, j’allais me retrouver dans le désert et je me suis dit ′Il faut que je me rase la tête′″, se souvient l’actrice. ″J’étais tellement emballée par cette perspective que j’ai appelé George. Il a respiré un bon coup, puis il a donné son accord et on l’a fait dès le lendemain matin. En y réfléchissant, je n'aurais pas pu envisager de faire le film autrement″. 
La maquilleuse, dont la collaboration avec Miller remonte à MAD MAX 2, a aussi donné à l’Imperator un signe distinctif : ″Les Imperator de très haut rang couvrent leur front de graisse noire et de poussière de métal pour le faire briller″, explique-t-elle. Le teint de leur peau allait devenir un signe distinctif de Furiosa, de Max et de la petite bande de rebelles du film : ″Ces personnages ont survécu jusque-là et gardent l’espoir d’un renouveau″, remarque Gibson. ″On a gardé leur teint très frais, et vivant, surtout en ce qui concerne les épouses : leur peau parle d'elle-même d’espoir et de foi en un avenir meilleur″. 
Face à la dure réalité de la vie dans la Désolation, les épouses, elles, ont l’air d’extraterrestres : ″Immortan estime qu’elles sont un trésor et il les a protégées de tous les poisons du monde extérieur. Dans la Désolation peuplée d’êtres rongés par le cancer, les femmes doivent rester, en un sens, pures ″, observe Miller. La maquilleuse a conservé l’allure très naturelle des actrices jouant les épouses, et a choisi de montrer des éléments de leur personnalité à travers leurs coiffures : ″George a adoré les cheveux courts de Zoë Kravitz et on s’est dit que Toast, elle aussi, se serait coupé les cheveux vu son tempérament bagarreur″, remarque Lesley Vanderwalt. 
Pour leurs costumes, les actrices se sont rendues à l’atelier de Jenny Beavan pour sélectionner une robe à partir d’une variété d’étoffes de coton et de mousseline, inspirées par un ballet que Miller avait vu où les danseurs portaient des bandages de crêpe. "Les épouses ont vécu toute leur vie dans un environnement climatisé", suggère Jenny Beavan. "Aussi, quand elles se retrouvent à l'extérieur, il faut donner l’impression qu’elles ne sont pas vêtues correctement pour vivre dans la Désolation". Pour tous les autres habitants de la Citadelle, le corps est une toile sur laquelle chacun peint, sculpte ou imprime ses croyances, ses origines ou son statut. 
Pour Gibson : ″Les masques ont un statut symbolique, les cicatrices racontent un passé et une position, les vêtements identifient le rang, qu’on soit chauffeur ou lanceur… et si on n’a rien, le peu qu’on a pu avoir dans le passé revêt beaucoup d’importance″. Le masque cauchemardesque aux dents de cheval d’Immortan remplit une fonction pratique : filtrer les toxines de l’air et lui donner l’allure terrifiante d’un demi-dieu cruel. KeaysByrne le porte par-dessus son armure pare-balle de plexiglas qui cache aussi sa forme physique défaillante, le tout ayant pour objectif de maintenir ses War Boys dans une folie suicidaire. Les War Boys portent aussi une panoplie de masques tous plus effrayants les uns que les autres. Fabriqués en grande partie à partir de cuir et de métal, ils ont été réalisés par Jenny Beavan et son équipe en Afrique et en Australie. Ces masques ont une autre fonction : à la fois vénérer Immortan et permettre aux cascadeurs qui les doublent de changer de personnage en fonction des cascades, lesquelles comprennent les acrobaties des Voltigeurs montés en haut de perches géantes qui ploient sous leur poids. Ils portent également de la peinture blanche sur tout le corps, ainsi que de la poudre et de la craie pour rendre hommage à la pâleur d’Immortan : le département maquillage a utilisé jusqu’à 61 teintes différentes. La maquilleuse et ses collaborateurs ont également orné le corps des War Boys de peintures à l’encre, de tatouages éphémères et de scarifications, ainsi que de tee-shirts aux tatouages customisés. 
En réfléchissant aux stratégies d’attaque des War Boys, Miller s’est souvenu avoir vu dans la rue des performeurs se balancer en haut de perches, ce qui a enflammé son imagination : ″Quand on a commencé à travailler sur FURY ROAD, je me suis dit ′Et si on fixait ces perches sur un véhicule en mouvement ?' Les War Boys doivent encercler le Porte-Guerre de tous les côtés et s’ils ne peuvent pas être près des roues ou éviter les pieux, les voltigeurs peuvent eux se balancer et attaquer d’en haut tels des pirates″. Même s’il aimait beaucoup cette idée, le réalisateur savait que ses talentueux collaborateurs risquaient de pas savoir comment mettre en œuvre cette cascade : ″Quand on a des êtres humains sur un engin en mouvement, et que la moindre petite chose déraille, on a un accident grave ″, ajoute-t-il. 
Norris, Gibson et Oliver se sont attelés à ce projet pendant des mois, envisageant toutes sortes d'hypothèses, depuis des bâtons de bambou jusqu'à des perches utilisées dans le sport, en passant par un système d’hydraulique – en vain. Alors que Miller se faisait à l’idée d’insérer numériquement les voltigeurs à l'écran, l’équipe a enfin atteint son but : les techniciens ont mis au point une plate-forme ressemblant à un métronome inversé qui permettait d'effectuer le mouvement désiré de façon efficace et constante, et en toute sécurité. 
D’une hauteur de presque 10 mètres, la perche-pylône était contrebalancée par un moteur à la base, capable de pivoter et susceptible d'être ajusté par plusieurs personnes et pour différents types de mouvements. L’appareil permet aux voltigeurs de glisser dans l’air en coordonnant leurs mouvements avec les cascadeurs positionnés sur le véhicule, poussant et tirant le contrepoids pour faire levier. ″On pouvait ensuite balancer la perche d’avant en arrière jusqu’à ce qu’elle touche presque le sol à 90 degrés″, explique Norris. ″Les gars étaient en communication permanente grâce à des oreillettes et pouvaient se balancer plus longtemps jusqu’au sol, à 90 degrés, ou atterrir sur le toit d’un tank ou même d’une moto. Une fois que les choses fonctionnaient du point de vue mécanique, il n’y a jamais eu de danger que les perches se renversent″. 
Miller a reçu de Norris une vidéo des essais envoyée par Internet, avec un petit mot indiquant qu’il y avait une surprise pour le réalisateur. ″Il y avait une demi-douzaine de voltigeurs qui encerclaient un véhicule dans un mouvement très aérien et dansant, et sur l’une des perches se tenait Guy en train de filmer″, se souvient, amusé, le réalisateur. ″Quand j’ai vu ces images, j’en ai eu les larmes aux yeux. J’avais pensé que tout ce que nous avions essayé serait bien trop dangereux pour envisager de le faire réellement, mais pour les gars juchés là- haut, il n’y avait aucun danger. Ils auraient pu y rester toute la journée, c’était merveilleux !" Norris a ensuite contacté son ami de longue date et ancien membre du Cirque du Soleil Stephen Bland pour l’aider à recruter une équipe de voltigeurs qui s’est entraîné minutieusement pour ajuster au plus près la synchronisation et la symétrie de leurs mouvements. 
″Ceci a offert à George la liberté de ne pas avoir à couper ou à procéder à des ajustement au cours d’une séquence″, explique Norris. ″Il a pu filmer le Porte-Guerre en train de foncer à travers le désert, avec des voltigeurs qui l’encerclent et l’attaquent de façon synchronisée tandis que d’autres encore le coursent à l’arrière, le tout sur des bolides lancés à vive allure″. Étant donné le nombre impressionnant de cascades réalisées, il était nécessaire d'avoir environ 150 professionnels présents en permanence sur le tournage, mais les cascadeurs de Norris, au nombre de 65, ont incarné les soldats d’Immortan tout au long du film. Cette prestation était inédite puisque ces derniers ne doublaient pas un acteur, mais tenaient leur rôle de War Boy pendant l’intégralité du tournage : ″Dans ce ce film, on peut suivre un War Boy depuis la Citadelle jusqu’à la course-poursuite de l’armée d’Immortan et sa mort″, relate Norrris. ″Ils ont tous eu des morts héroïques, mais il y avait un peu de compétition pour savoir lequel aurait la mort la plus spectaculaire″. 
Tout au long de la préparation et du tournage, les cascadeurs se sont plongés dans leurs rôles et dans le culte d’Immortan, en participant à des sessions de groupe impliquant un entraînement physique intense et une préparation aux combats, entrecoupée d’ateliers théâtre avec Lathouris et son associée Nadia Townsend, ainsi que des rallyes fréquents avec KeaysByrne. L’acteur, musicien et dramaturge iOTA était aussi présent lors de ces sessions puisqu’il incarne le Doof Warrior, joueur de tambour de l’armée de la Citadelle. Josh Helman, qui incarne Slit, le lanceur de Nux, se souvient de son expérience : ″Hugh apparaissait sous les traits d’Immortan Joe et iOTA se mettait à improviser sur l’instant, c’était vraiment impressionnant. Le tout contribuait vraiment à renforcer l’atmosphère de secte autour des War Boys″. iOTA a écrit et enregistré les thèmes guerriers joués par son personnage sur la guitare électrique à double manche/lance-flamme dont il se sert en tant que leader du groupe musical déjanté. 
Durant le tournage, l’ingénieur du son Ben Osmo diffusait cette musique dans les oreillettes portées par les joueurs de tambour Taiko [un tambour japonais, NdT] du Doof Wagon, qui leur permettait de maintenir un rythme frénétique au milieu du vrombissement puissant des moteurs 8 cylindres et des combats faisant rage sur la route. Le Mangeur d'hommes et le Bullet Farmer, joués respectivement par John Howard et Richard Carter, mènent leurs gangs à la guerre dans un tourbillon de flammes et sous des rafales de munitions. Conçu par McCarthy, le Mangeur d'hommes incarne dans sa bouffonnerie excessive les pires travers de l’homme moderne : ″J’ai dessiné un homme très corpulent portant un costume croisé à fines rayures complètement élimé. Son nez est rongé par la lèpre et il porte donc une prothèse pour le dissimuler″, raconte celui-ci. ″Il était assez terrifiant et George l’a baptisé le Mangeur d'homme, ce qui lui correspond bien″. Dans son pardessus recouvert de munitions et sous son casque entièrement constitué de balles, McCarthy a fait du Bullet Farmer ″un fabriquant et revendeur d’armes devenu complètement dingue″. Trouver un endroit approprié pour servir de décor où tourner la Guerre de la Route a été presque aussi épique que le tourna lui-même. Il y avait quelques prérequis : le site devait être plat, désertique, ensablé et pourvu d'une végétation rare et de canyons, et pouvoir accueillir une infrastructure pour une équipe de tournage. Voeten et Gibson ont sillonné le monde entier pour dénicher cette combinaison magique, en Amérique du Sud, en Afrique et au Moyen-Orient et ont finalement choisi de retourner à Broken Hill dans l’outback australien, endroit que Voeten nomme ″le foyer spirituel de Mad Max″. 
″Quand George y est allé en repérage, c’est la première fois qu’il s’y rendait depuis MAD MAX 2 ″, se souvient-il. Malheureusement, après deux ans de pluies torrentielles en Australie, ces lieux n’existaient plus. ″Il nous fallait un endroit où il ne pleut jamais″, ajoute Miller. ″Et nous l’avons trouvé en Namibie″. Au sud du continent, la Namibie est exposée aux vents glacés de l’Antarctique et à la chaleur torride provenant du désert africain, ce qui en fait une zone au climat unique, parfaitement adapté pour illustrer la Désolation. Swakopmund, sur la ″côte des squelettes″, était le lieu idéal pour rassembler une importante production, et l’immense désert du Namib offrait aux producteurs une variété de paysages et une étendue de terrain illimitée pour filmer la Guerre de la Route. ″Il n’y a rien là-bas sauf l’immensité de ce merveilleux paysage et c’était parfait vu l’univers que nous cherchions à créer″, se souvient Miller. Il a ensuite fallu démonter, empaqueter et acheminer tous les éléments de cette production gigantesque, dont 150 véhicules, depuis la côte est de l’Australie jusqu’à la côte ouest de l’Afrique. Tandis que la Désolation était en passe d’être reconstituée en Namibie, Gibson a réalisé la Citadelle dans une variété de décors construits entre la Namibie, Sydney et la ville du Cap en Afrique du Sud. ″De telles forteresses ont toujours existé. Celle-ci est une des dernières à avoir survécu et on l’a organisée verticalement, avec une hiérarchie stricte digne d’un système féodal et totalitaire″, ajoute-t-il. 
Les tours de la Citadelle, qui évoquent des termitières, ainsi que les paysages environnants, ont été créés en images de synthèse par le superviseur effets visuels Jackson et ses collaborateurs. ″Les murs de roche s'inspirent des Blue Mountains à l’ouest de Sydney″, révèle Jackson. ″On a filmé d’un hélicoptère, à proximité de ces immenses falaises et tourné énormément de plans fixes en très gros plan et en très haute résolution. Puis, on s’est servi du logiciel PhotoScan, et ces plans ont été transposés en immenses parois infographiques, que l’on pouvait redimensionner et modeler pour simuler les courbes de la Citadelle. D'où un résultat très photogénique et réaliste″. La fondation de la Citadelle a été en partie construite avec de fausses pierres et du vrai sable, et été pourvue de profonds bassins, ainsi que de routes et de reliefs aménagés pour se fondre dans l’environnement numérique. L’intégralité de la structure de pierre, avec ses trois tours, a été ensuite conçue et intégrée dans une Désolation numérique grâce au superviseur effets visuels et directeur artistique David Nelson. 
Les plateaux illustrant l’intérieur de la Citadelle représentent des zones diverses et différents niveaux de la hiérarchie de la société, depuis les quartiers des ouvriers jusqu’au repaire en nid d’aigle d’Immortan, le BioDôme, sans oublier l’antichambre et le balcon depuis lequel il lance occasionnellement des jets d’Aqua Cola au peuple. Son emblème, le squelette encastré dans un volant, mêlant les thèmes des voitures et de la mort, a été conçu par Peter Pound et est devenu un symbole récurrent dans le Porte-Guerre, la voiture de Nux et le Doof Wagon tandis qu’il concevait des maquettes préliminaires pour chacun de ces véhicules. Cette gueule béante qui semble dévorer tout sur son passage a été également sculptée sur le balcon de la Citadelle pour rendre les apparitions de l’Immortan encore plus impressionnantes. Mais ce motif est le plus omniprésent sur les volants, ces ″clés″ de l’armée d’Immortan, qui forment le coffre de l’Autel, conçu tel un sanctuaire voué à Immortan et comme un hommage aux guerriers tombés au combat. À côté de l’Autel se trouve la banque de sang, à la fois hôpital servant d’enclos où conserver les poches de sang et atelier où les War Boys fabriquent des outils et des armes. Parmi les décors supplémentaires, on trouve l'Atelier de mécanique, les Ponnix Gardens, l’Égout, la Laiterie et la Chambre du Treuil (grandiose dans sa démesure de métal avec ses tambours battus en rythme et dans laquelle on peut remonter en toute sécurité camions, armures et débris de la Désolation). Un décor a également été construit pour représenter le labyrinthe de tunnels et de catacombes par lesquels Max tente de s’échapper en vain, notamment de la Cellule, lieu de cauchemar où se déroulent tortures et tatouages. 
Quand l’action se déplace à l'extérieur de la Citadelle, l’équipe artistique a eu l’opportunité de concevoir trois tribus qui se sont adaptées à l’environnement aride de la Désolation, la première vivant sous terre. Chasseurs de charognards fouillant les décharges à la recherche de débris de matériel militaire, les Buzzards ressemblent à des momies fantomatiques, cachés sous des bandages, portant masques et lunettes de protection. Faisant pleuvoir la mort depuis les airs, les Rock Riders hantent l’inquiétant canyon à travers lequel le Porte-Guerre doit passer – et qui a été trouvé en Namibie dans la vallée de la rivière Swakop. Dans cet environnement, les ″hyènes à motos″, comme les a surnommés Gibson, attaquent du haut des parois qui bordent l’étroit canyon depuis leurs engins tout-terrain customisés. Aidé de ses collaborateurs du département artistique, Gibson a construit des rampes et des grand huit pour augmenter les possibilités de manœuvres des Rock Riders. Le département effets visuels de Jackson a, quant à lui, ″reconstruit ″ les parois du canyon pour les rendre encore plus imposantes. 
″Le système d’attaque des Rock Riders est lié au fait qu’ils vivent en hauteur et qu’ils sont capables de se déplacer le long des parois du canyon en défiant les lois de la pesanteur″, analyse-t-il. Pour trouver des acteurs capables d’incarner ces virtuoses du guidon, Norris a étendu ses recherches au-delà du milieu des cascadeurs et a fini par recruter Stephen Gall, quintuple champion du monde de motocross et entraîneur de freestyle, pour qu’il l’aide à réunir une équipe de freestylers de talent. ″En matière d’action, nous voulions créer des séquences complètement inédites et Stephen sait qui sont les meilleurs coureurs de motocross et freestylers. Ce que ses gars ont fait pour ce film dépasse tout ce qu’on peut imaginer. C’est époustouflant″, raconte Norris. Mitchell ajoute que c’est grâce au talent du responsable de la sécurité et chef cascadeur 2 ème équipe Keir Beck que les scènes d'action sur des deux-roues dans le film ont été rendues possibles : ″Ces motards devaient se lancer sur leurs engins dans des zones très escarpées, mais Keir a installé des filets afin d’être sûr que tout le monde soit en sécurité″. 
Les motos sont aussi le moyen de locomotion choisi par les sauvages Vuvalini, une tribu de guerrières qui survit dans l’aridité des dunes aux frontières du monde connu, que la production a trouvé entre la rivière Swakop et la baie Walvis en Namibie. En totale opposition avec les habits portés à la Citadelle qui reflètent le statut social, elles portent des vêtements adaptés à leurs rudes conditions d’existence aux confins du désert. ″Elles portent une tenue qui les couvre entièrement, mais une partie de celle-ci s’accroche à une gaule dont elles se servent pour s’abriter du soleil ou pour la nuit″, explique Gibson. 
Représentant le dernier vestige d’une société matriarcale, les Vuvalini sont incarnées par Megan Gale (la Walkyrie) et Melissa Jafer (la Gardienne des semences), aux côtés de Melita Jurisic, Gillian Jones, Joy Smithers, Antoinette Kellerman et Christina Koch. Lathouris dit des guerrières Vuvalini qu’elles ″sont les plus à même d’apporter un semblant de bon sens dans ce monde″. Pour Charlize Theron, la présence d’une tribu comme celle-ci ajoute une dimension supplémentaire à la vision déjà complexe des femmes que Miller met en scène dans le film : ″George a réussi à créer une dynamique féminine fascinante dans FURY ROAD. Ces jeunes filles qui s’échappent avec Furiosa et qui rencontrent ensuite des femmes d’une soixantaine d’années, voire bien plus, et qui se lancent avec rage sur leurs motos dans la Guerre de la Route … il donne sa place aux femmes de tout âge dans cet univers, et ce n’est pas toujours le cas dans les films d’action de ce genre″, analyse-t-elle. Au cours du film, elles aussi montent sur leurs destriers de métal pour se battre contre l’armée lâchée par Immortan Joe. 

UNE FUREUR DÉCUPLÉE 

"Nous ne sommes pas des objets" – les épouses Près de 150 voitures, camions et motos ont été élaborés pour MAD MAX : FURY ROAD : ils font eux aussi partie du casting à part entière. Ils ont été imaginés par le fou de mécanique et story-boardeur Peter Pound et créés par un autre fou de voitures, Colin Gibson. Conçue à partir de pièces de récupération, cette flotte de choc n’a pas été construite pour répondre aux besoins de l’histoire, mais pour résister à plusieurs mois de conduite intense dans les vastes déserts de Namibie. "Techniquement, le terrain et le climat du désert allaient être une source de problèmes en termes de logistique – surchauffe des moteurs, usure des suspensions, des pompes encrassées, etc. – mais ces mêmes inconvénients ont contribué à la beauté purement physique du film avec des tourbillons de poussière, du sable qui picote l’air et des engins suspendus dans les airs", raconte Gibson. Les règles élémentaires de Miller se sont aussi appliquées à ces machines de guerre mécanisées. 
"Quarante-cinq ans après l’apocalypse, les véhicules qui ont le plus de chance de résister et fonctionner sont ceux dépourvus de microprocesseurs, de puces informatiques ou de l’alliage à mémoire de forme que l’on trouve dans les voitures aujourd’hui", fait remarquer Miller. "Les véhicules au moteur surdimensionné des années 60 et les voitures anciennes, largement modifiées, des années précédentes possèdent des carcasses plus solides, elles sont moins aérodynamiques, et le fait d'utiliser des modèles des années 40 jusqu’à la fin des années 80 leur donne aussi un certain style". Plus que n’importe quel véhicule, l’Interceptor incarne cette esthétique grâce au célèbre coupé noir Ford Falcon 1974 XB conduit par Max Rockatansky. 
"Dans les westerns, les cowboys avaient leur monture préférée : Max a l’Interceptor", souligne Miller. Comme Max lui-même, l’Interceptor est un rescapé de la Désolation, hanté et refaçonné par les anciennes Guerres de la Route. Bien qu’abimée mais toujours sexy, cette machine de guerre qui est détruite violemment dans MAD MAX 2 renaît dans MAD MAX : FURY ROAD telle "une légende trouvée dans les égouts, rouillée et bringuebalante, si souvent réparée que presque plus rien n’est d’origine", comme la décrit Gibson. Dans la Citadelle, l’Interceptor est retapé et renaît, plus épuré, avec un système de double-aspiration, augmenté de quatre roues motrices et équipé d’un arsenal suffisant pour semer la terreur dans un futur encore plus violent que jamais. Le châssis classique n’est plus aussi élégant que par le passé, mais il est considérablement plus puissant et meurtrier. 
"L’Interceptor est beaucoup plus dangereux", explique Miller. "Il était tout noir, mais les War Boys l’ont poli à le rendre d’un mat argenté, l’ont équipé d’une puissance de feu plus importante et d’un plus gros moteur". L’engin le plus précieux des dunes est le Porte-Guerre de Furiosa, qui est un véhicule de marque, intimidant et aussi résistant que sa conductrice. "Le Porte-Guerre a une présence toute particulière dans le film, et nous avons donc passé énormément de temps à l’élaborer", explique Miller. "Il est recouvert de poix et de goudron. Il a été affublé de pieux et de squelettes pour garder les gens éloignés et effrayés et les faire réfléchir à deux fois avant de s’en approcher. Il devait être extrêmement fonctionnel et marquant. Outre les personnages bien humains, le Porte-Guerre est probablement le plus important des protagonistes du film". 
Conçu par Peter Pound, le Porte-Guerre a été fabriqué à partir d’une Tatra tchécoslovaque et d’une Chevrolet Fleetmaster, transformées en une six roues motrices, neuf essieux tirés par des moteurs 8 cylindres couplés pour tracter son important double chargement composé d’une énorme citerne de carburant et d’un ″pod″, structure sphérique supplémentaire tractée à l’arrière. Soudées à cette structure, les carcasses d’une coccinelle Volkswagen et d’une cabine de camion servent de forts mobiles aux War Boys, qui sillonnent aussi le désert à la suite du Porte-Guerre en formant un convoi de voitures et de motos venant de la Citadelle. L’intérieur reflète l’esprit stratège et intuitif de sa conductrice, depuis son arsenal d’outils et d’armes camouflées à son volant enchevêtré de métal et orné d’un crâne qui détourne l’emblème d’Immortan. Le Seigneur de guerre Immortan est lui-même au volant d’un imposant Gigahorse, camion monstrueux issu de l’imagination la plus folle, symbole d’une force violente et bestiale. 
Miller appelle ce Gigahorse une "Cadillac sous stéroïdes", car c’est un bolide à double moteur à injection monté sur une paire de Cadillac Devilles de 1959 qui ont été coupées en deux, élargies et superposées pour se dresser avec arrogance dans le ciel, depuis sa gueule béante et acérée jusqu’à son pare-choc rehaussé d’ailerons. Cet engin est manié par une boîte de vitesse sur mesure qui actionne son double moteur 16 cylindres et deux essieux arrière de deux mètres de haut. "Monté d’un harpon de baleinier et d’un lance-flammes démoniaque, le Gigahorse est vraisemblablement la première chose que l’on entendra et la dernière chose que l’on verra dans FURY ROAD", ajoute Gibson en souriant. Nux s'engage dans la Guerre de la Route au volant d’un coupé cinq portes Chevrolet gonflé [la Nux Car, NdT], avec Max arrimé au capot et Slit manœuvrant Thundersticks à l’arrière, prêt à tous les mener à une mort héroïque. Nux vénère Immortan en arborant son emblème sur son volant et son capot. 
"Mais son vrai dieu est le moteur et son vrai temple la voiture", continue Gibson. L’engin de Nux est un super turbocompresseur boosté au nitrométhane fait d’un châssis en acier poli monté sur un moteur 8 cylindres trafiqué, des roues inversées et des pots d’échappement en forme d’ailes et qui s’élèvent vers le ciel. Il a décoré l’intérieur avec divers objets et jouets ramassés au hasard de sa courte vie, comme son levier de vitesse orné d’un globe oculaire et son volant décoré d’une tête de poupée. À l’exact opposé de la monture brûlante de Nux, on trouve Big Foot, le camion monstrueux choisi pour Rictus Erectus, incarné par Nathan Jones. "Rictus est le fils aîné d’Immortan et il faut un véhicule à la hauteur de cet homme-enfant de plus de deux mètres de haut", commente Miller. "Et bien sûr, il est équipé de harpons et de toutes sortes d’armes". 
S'il était à l'origine une Fargo customisée des années 40, Big Foot arbore son harpon à l’arrière avec une mitrailleuse à courroie. À l’intérieur de sa carcasse en acier, un 8 cylindres boosté et relié à un système de transmission automatique turbo 400 actionne ses pneus Terra tout terrain ridiculement larges de 1, 67 mètres grâce à un dispositif de transmission mécanique dit épicycloïdal constitué de deux arbres coaxiaux [c’est-à-dire planétaires, NdT] monté sur des essieux à toute épreuve empruntés à un ancien pétrolier géant de l’armée. Avec 1,2 mètres de suspensions et près de 10 litres de cylindrée, Gibson déclare que Big Foot "est le seul véhicule capable d’escalader une montagne effondrée". L’efficacité et la variété de l’armement des véhicules qui envahissent la Désolation est tout aussi impressionnante que leur nombre. Des motos Yamaha filent aux côtés d’un ensemble de ″pièges de corbeaux″ surpuissants et armés qui transportent l’escorte personnelle d’Immortan. 
Pour l’action tout terrain, une bande de ″buggies″ de toutes formes et de tailles diverses se déplace avec le renfort de la Citadelle : des Firecars, des poids lourds Mack Trucks et un transporteur de voitures qui peuvent prendre part au combat en cas de besoin. Dans le monde du Guerrier de la Route, il existe des engins conçus pour les transports, le combat ou la vitesse, mais il n’y en a qu’un fait pour secouer ses occupants. Le Doof Wagon est un enfer sonore motorisé, qui propulse à coups de décibels le gang d’Immortan Joe plein de hargne kamikaze, tandis que leurs moteurs 8 cylindres trafiqués et boostés foncent au combat. La scène mobile en forme de portique croule sous des haut-parleurs géants, des systèmes d’amplification et distribution électroniques du son et des conduites d’air conditionné détournées pour réverbérer le rythme violent de joueurs de tambour Taiko vers le sable. Le Doof Warrior se balance depuis une corde élastique fixée à l’avant du véhicule tandis qu’il crache du métal et des flammes grâce à une guitare électrique à deux têtes qui fait aussi office de lance-flammes. 
Quand Immortan Joe mène ses gangs au combat, il a besoin de tout le carburant que le Mangeur d'hommes peut raffiner et transporter depuis les étendues brûlantes de PétroVille. Le véhicule de prédilection du Gardien de PétroVille est une limousine Mercedes rallongée, avec des fenêtres ajourées dans du treillis montées sur une raffinerie fabriquant du carburant extrait d’huile alors même qu’elle file à toute allure à travers le désert. Chaque once du véhicule du Mangeur d'hommes respire la consommation et les excès, depuis ses réservoirs pleins à rasbord de carburant jusqu’à sa calandre décorée à outrance. Miller fait remarquer, "Le Mangeur d'hommes est comme un sous-fifre d’Immortan Joe, et nous nous sommes donc dit que s’il devait avoir une limousine Mercedes rallongée, il pourrait tout aussi bien la décorer avec toutes les calandres fantaisistes qui lui tombent sous la main". 
Jamais bien loin derrière le nuage qui émane du pot d’échappement du Mangeur d'hommes, une horde de Firecars suivent avec une Coccinelle Volkswagen. Celle-ci possède un moteur 8 cylindres boosté et sa carrosserie a été martelée jusqu’à être d’une élégante patine argentée reflétant la tête bombée du Mangeur d'hommes, et elle arbore un triple pot d’échappement, un double lance-flammes et des bidons d’essence qui chacun imitent les tuyaux, les tambours, les radiateurs et les bacs de condensation de son Seigneur. Si la Guerre de la Route avait été déclenchée sur des étendues sans fin, ce serait l’affaire de tous. 
Mais dans le terrain accidenté de la Désolation, où plane la menace permanente d’orages toxiques, ses fosses de sable et ses bourbiers voraces, le Bullet Farmer s’en sort très bien. "Dans son histoire, George a une façon extraordinaire de rythmer l’action, et l’un de ces tours de passe-passe est le Night Bog, qui immobilise beaucoup de véhicules", explique Gibson. "Et qu’est-ce qui peut traverser un marécage, si ce n’est un tank ?" Avec un châssis cuivré de Valiant des années 70 soudé à la carrosserie d’un tank Ripsaw fabriqué aux États-Unis, l’engin d’assaut du Bullet Farmer ironiquement baptisé le Pacificateur allie mitrailleuse, train de roulement et chenille de char d’assaut ainsi que torpille par-dessus un moteur Merlin 8 cylindres à refroidissement par eau. Cet engin de combat, façonné avec des accessoires d’avion et un devant de carrosserie en forme de gueule de requin arborant une dentition de munitions, transporte un arsenal gigantesque. Cette machine monstrueuse est digne de son conducteur, exclusif receleur d’armes d’Immortan Joe : c’est une machine de guerre indomptable, extrêmement maniable et visuellement frappante, qui peut dépasser les 60 km/h sans se soucier aucunement du terrain accidenté. 
Le convoi du Bullet Farmer est tout aussi dangereux, notamment quand ses membres fouillent la Désolation au volant de menaçantes Claw Cars, créées pour broyer et, comme leur nom le suggère, pour donner des coups de griffe à tout ce qui se trouve sur leur chemin. Les Claw Cars ont été reconstituées à partir, entre autres véhicules, d’un pickup International Ute et d’un remorqueur Ford F250. "Ils sont équipés d’ajouts ridicules à l’arrière qui sont comme d’énormes râteau ou ancres qui, jetés à terre, s’enfoncent dans le sol pour faire contrepoids", explique le story-boardeur principal Mark Sexton. "Ils utilisent ensuite la force de leurs mâchoires arrimées au sol pour ralentir les véhicules adverses". 
Au sein de ce convoi lourdement armé, on trouve le Ploughboy ["le laboureur", NdT], une Holden familiale EH fixée sur des essieux tout terrain et montée d’un harpon et d’une charrue actionnée par système hydraulique pour labourer le champ de bataille en quête de dépouilles, qu’elles soient de métal ou de chair. Les tribus qui apparaissent dans le film possèdent également leurs véhicules fétiches. Les Buzzards surgissent des anfractuosités du terrain dans des vieux tacots hérissés de pieux et leur gros véhicule "mère" est le Buzzard Excavator. Ces machines-chaluts charognards sont construites pour écraser, perforer, déchiqueter et traverser tout ce qui se dresse sur leur chemin. Le Buzzard Excavator a été construit à partir d’un tracteur routier M.A.N. 6x6 et habillé de 1 757 pieux menaçants – exactement le nombre de piquants que le département artistique a comptés sur le corps d’un échidné de Tasmanie, le prédateur de fourmis australien qui les a inspirés –, et les autres membres de la tribu ont bénéficié d’un lot de 5 000 pieux en métal fabriqués de façon artisanale à partir de morceaux de carrosserie de voitures recyclés pour le film. 
Lestés comme des chamois, les Rock Riders surfent sur les falaises sur des motos Gas Gas [marque de motos espagnole, NdT] et Yamaha parfaitement adaptées. Les guerrières Vuvalini ont assemblé leur propre flotte de motos, qui sont aussi solides, capricieuses et résistantes qu’eux. Ces montures de métal à fort régime trafiquées nous ramènent à l’âge d’or des motos, avec leurs selles en cuir personnalisées qui donne un style féminin et nomade, ce qui, d’après Gibson, "vous donne des frissons pour votre dernier tour de piste avant que ces adorables vieilles motardes ne vous descendent d’une seule balle". Finalement, après une décennie passée à être dessinées, affinées et peaufinées, les 150 machines de guerre du film ont surgi dans une Guerre de la Route grandeur nature quand elles ont fini par être testées sur les sables du désert du Namib. Beaucoup ont résisté à l’orage, toutes n’ont pas survécu, mais elles ont mérité d’y être. "Elles ont toutes été sur le terrain pour la plupart des grandes scènes, notamment au début du film", se permet d’ajouter Miller. "Puis, petit à petit, il y a eu des pertes. C’est comme ça, c’est une guerre". 

MISE EN SCÈNE ET EFFETS SPÉCIAUX 

“Dans cette région, tout fait mal.” – Furiosa Quelques jours avant le début du tournage dans le désert du Namib, Miller et une petite équipe se sont rendus au Mont Rossing pour y filmer la séquence d'ouverture : on y découvre Max en loques au milieu du désert avant qu'il ne soit précipité dans un carambolage spectaculaire, dont il perçoit l'imminence grâce à l'arrivée du Thunderstick d'un War Boy. Guy Norris, qui est au volant de l'Interceptor pour la première fois depuis plus de trente ans, se tenait prêt. "Guy n'avait que 21 ans quand on a tourné MAD MAX 2, et on ne voyait presque que lui", souligne le réalisateur. "Dans ce film, il avait effectué une cascade baptisée le T-Bone, devenue célèbre aujourd'hui. Plus de trente après, il voulait aller encore plus loin avec cette cascade et faire des tonneaux comme personne avant lui". 
Or, bien que les plans du film soient quasi constamment en mouvement, Miller tenait à filmer la scène avec une caméra stabilisée. Autrement dit, il fallait que la série de tonneaux s'enchaînant à vive allure s'interrompe devant l'objectif. Norris avait réfléchi à la cascade avec Dan Oliver et le superviseur effets spéciaux Andrew Williams : ils ont décidé d'améliorer une planchette d'éjection actionnée par un levier, baptisée le Flipper, pour provoquer les tonneaux de l'Interceptor. Cette cascade exigeait d'être réalisée et minutée avec précision et Norris a donc proposé de l'exécuter lui-même. Dans une explosion de poussière, il a non seulement réussi à stopper le véhicule exactement à l'emplacement prévu, mais il a effectué huit tonneaux et demi, établissant un nouveau record. Avec MAD MAX 2, c'était la première fois que Norris collaborait à un film de grande envergure et il attribue à Miller le mérite d'avoir imposé des critères d'excellence dont il s'est souvenu sur tous ses films ultérieurs. 
"Ma théorie, c'est que Mad Max, c'est George, et qu'on se plonge dans cet univers à travers un personnage qui lui ressemble beaucoup", dit-il. "Il épouse le point de vue du public, et je crois qu'il voulait donner le sentiment au spectateur d'être dans le véhicule, avec Max, dès les premières minutes. Il avait déjà prévu la mise en scène. Il ne me restait plus qu'à trouver le moyen de concrétiser sa vision de la séquence". 
Le déploiement de l'équipe dans le désert de Namibie était en soi spectaculaire. Pour les séquences les plus complexes, il y avait jusqu'à 1700 techniciens sur place et une moyenne de 1000 d'entre eux en permanence. Le dispositif a mobilisé cinq camions allemands à 8 roues motrices, autrefois utilisés par l'armée, uniquement pour transporter le matériel d'un décor à un autre. "C'était une véritable ruche, et on ne s'installait jamais à un endroit pour longtemps", raconte Mitchell. 
"Nous avons dû déplacer notre QG – d'une superficie équivalente à trois terrains de football – six fois en quatre mois". Miller et Norris ont eu recours à Jon Iles, expert en stratégie militaire et armement, dont les conseils se sont révélés précieux. "Il faisait partie de l'équipe technique et c'est lui qui, en quelque sorte, était en charge de la sécurité du Porte-Guerre", reprend Norris. "Pendant les mois de tournage, on parlait de stratégie militaire : 'Comment t'y prendrais-tu pour attaquer un convoi dans la réalité ? Comment protège-t-on un véhicule blindé ?' Jones est aussi fin connaisseur de la Première guerre mondiale que de la guerre en Irak". 
Sur un tournage de cette ampleur, nécessitant des cascades d'envergure, la sécurité était prioritaire sur le plateau. Ancien cascadeur, Sean Rigby, chargé de la sécurité, connaît parfaitement les contraintes et le fonctionnement des films d'action : il surveillait de très près les cascades et autres effets spéciaux réalisés quotidiennement. Lorsqu'il ne se déplaçait pas avec l'Edge Arm, le QG de Miller pendant le tournage était un "village vidéo" mobile installé à bord d'un bus par l'opérateur vidéo Zeb Simpson : les images de l'ensemble des équipes de tournage et des caméras montées sur véhicules étaient ensuite retransmises sur tous les écrans du village. C'est la première fois que John Seale tournait avec des caméras numériques. Pour obtenir un effet de nuit américaine pour la scène du Night Bog, filmée dans des stations de dessalement d'une usine de sel de Walvis Bay, il a appris une nouvelle technique grâce au superviseur effets visuels Jackson. "Ils avaient fait des essais et proposé qu'on augmente l'exposition à + 2", explique Seale. 
"C'est inhabituel car, en général, on a tendance à sousexposer à – 2 pour un effet de nuit américaine. Mais cette technique nous a permis d'obtenir une atmosphère plus sombre, sans trop de bruit dans les zones d'ombre, et un magnifique effet de clair de lune". Si les cascades ont été tournées dans le désert, la course-poursuite spectaculaire de l'armada a été filmée sur une vaste étendue de terrain de Blanky Fats sur la baie de Henties. Pour Charlize Theron, la perspective de se retrouver au milieu du grondement furieux des motards était particulièrement intimidante. "En tant que comédien, on se prépare pour certaines tâches qu'on doit faire sur le plateau, mais sur ce film, il s'est produit des événements auxquels je ne m'attendais pas du tout", dit-elle. "Par exemple, j'ai vu les cascadeurs participer à des combats sur des câblages et des perches, ou encore j'ai assisté à de véritables explosions, et je me suis retrouvée à conduire le Porte-Guerre. C'était hallucinant. On s'aperçoit qu'on est plongé dans un autre monde. Il n'y a pas de recours aux fonds verts. Grâce à George Miller, on est plongé dans son univers. C'est formidable". Lorsque les comédiens devaient être au volant au cours de scènes d'action, les cascadeurs fixaient un système de téléguidage au véhicule, qui leur permettait de contrôler entièrement ce dernier à distance. Pour l'une des scènes les plus violentes – l'imposant Buzzard Excavator tractant la voiture de Nux en arrière à travers le sable –, il a fallu installer le système de téléguidage à l'arrière du véhicule et non à l'avant. Pour y parvenir, il était nécessaire d'actionner les roues depuis l'arrière. D'où un remodelage complet de la dynamique de la voiture par les équipes de cascadeurs et d'effets spéciaux. Mitchell souligne que quelle que soit l'intensité des scènes d'action, le but était systématiquement d'atteindre le plus grand réalisme possible. 
"Si on a pu obtenir ce réalisme, c'est parce qu'on avait 150 véhicules en plein désert et des centaines de personnes qui travaillaient sur place tous les jours", dit-il. "On ressent le réalisme quand on voit les scènes se dérouler sous vos yeux". Pour certaines scènes importantes, Miller devait immobiliser les véhicules pour mieux communiquer avec les comédiens. Dans ces cas-là, il avait recours au "Sim Trav", technique qu'il avait lui-même mise au point pour les précédents épisodes de MAD MAX. "Très en amont, George s'est rendu compte qu'il ne pouvait pas filmer un camion fonçant à travers le désert tout en dirigeant les comédiens. Du coup, avec Dean Semler, qui a éclairé les précédents films de la saga, il a imaginé le SimTrav, consistant à diminuer le nombre d'images par seconde, et à filmer caméra à l'épaule et en images tremblées. Sur ce film, l'équipe effets spéciaux a construit des dispositifs extraordinaires, si bien qu'on peut vraiment s'éclater au volant de tous les véhicules !" 
Grâce au Sim Trav, les comédiens pouvaient s'installer dans de véritables voitures, même au cœur d'une gigantesque tempête toxique. La tornade qui balaie les véhicules est, bien entendu, réalisée à 100% en effets numériques. "On ne pouvait pas recourir à des effets réels pour un plan comme celui-là", signale Jackson. L'équipe de Jackson a utilisé des photographies prises par un drone à voilure fixe et le logiciel de photogrammétrie PhotoScan pour créer des maquettes 3D de la Namibie. En prévoyant le parcours GPS des véhicules et des caméras grâce à ces maquettes, les techniciens ont pu fusionner les données liées aux déplacements, les prises de vue réelles et les images numériques du chaos qui s'abat sur nos personnages en une seule séquence parfaitement raccord. Par la suite, Jackson a mis en place une équipe de techniciens 3D – dirigée par Graham Olsen et Aaron Auty – pour supprimer les défauts liés aux effets une fois le tournage achevé et permettre ainsi à Miller de régler chaque plan au millimètre. Pendant près de la moitié du film, les acteurs sont à l'intérieur de la cabine du PorteGuerre. Du coup, l'équipe Son a installé des boîtiers robustes contenant 12 récepteurs et 36 transmetteurs Sputnik Sound Systems, capables de relayer l'information jusqu'à 2 km à la ronde. Une camionnette pilotée à distance enregistrait les bruits d'ambiance à l'intérieur et à l'extérieur de la cabine. 
Miller souligne que le drame qui se joue au beau milieu de ce chaos qui se produit à l'extérieur du Porte-Guerre imposait son propre univers. "On était en plein désert et pendant l'essentiel du film, les acteurs étaient entassés dans la cabine du véhicule, comme une sorte d'Arche de Noé de la dernière chance, et l'on retrouve cette atmosphère dans le film", déclare le réalisateur. Charlize Theron avait le sentiment de travailler sans filet. "Dans une situation aussi désespérée, les paroles sont un luxe", dit-elle. "Mais lorsqu'on essaie de faire passer des émotions sans parler, a fortiori dans un espace exigu, on est obligé de prendre des risques. Je sais gré à George d'avoir su exprimer les sentiments sans beaucoup recourir aux dialogues. Je me suis alors rendu compte à quel point, dans mon métier d'actrice, je m'étais jusque-là reposée sur les dialogues. Cela m'a aussi ramenée à mon passé de danseuse, où l'on est censé raconter une histoire avec son corps comme seul instrument : une fois qu'on a accepté ce postulat, c'est une démarche très libératrice". "Les relations qui se nouent dans la cabine évoquent un film muet", ajoute Hardy. "On essayait de rendre palpable le drame qui se déroulait à l'extérieur du Porte-Guerre, dans un contexte d'explosions. Les filles, à l'arrière, faisaient office de chœur antique. Et dans le même temps, il s'agit de l'histoire d'un personnage qui s'engage sur la voie de la rédemption. George nous a installés dans un espace silencieux, lui-même situé dans un monde de bruit et de fureur – et il fallait qu'on le suive dans sa démarche". 
Pour Hoult, il était parfois difficile de se souvenir qu'il était censé jouer. "George repousse sans cesse les limites et c'est une expérience radicale de plonger dans son univers – une expérience qui vous marque à tout jamais", confie-t-il. "On conduit au beau milieu de toutes ces explosions, on voit les voltigeurs qui atterrissent sur les camions et les motos, et on n'a qu'une envie : que ce spectacle reprenne sous vos yeux ! C'est alors qu'on se rend compte qu'une caméra est pointée dans votre direction et on se dit : 'Bon Dieu ! On m'a filmé pendant tout ce temps !'" 
Tous les comédiens se sont soumis à un régime strict pour savoir précisément quel type de combat et de cascades ils étaient à même d'exécuter. Avant d'arriver sur le plateau, Charlize Theron s'est entraînée, en pratiquant notamment des mouvements de yoga pour le haut du corps. "J'ai l'air d'une footballeuse dans ce film", plaisante-t-elle. "Mais je déteste voir des nanas maigrichonnes affronter des hommes et gagner la partie. Je voulais avoir l'air d'être très forte physiquement au niveau du torse et des bras, car il y avait énormément de scènes d'action". Elle a surtout été mise à rude épreuve au cours du combat à mains nues entre Max et Furiosa qui se déroule sur le sable, tandis que Nux et les cinq Epouses s'engagent dans la bataille. Cette séquence, tout comme le siège de l'Armada, a été tournée à Blanky Flats durant les trois premières semaines de tournage. Furiosa se retrouve privée de son bras mécanique, si bien que la comédienne ne pouvait pas utiliser l'une de ses deux mains. 
"Dans une scène de combat d'une telle intensité, le niveau d'adrénaline grimpe d'un cran et on essaie de survivre, comme un animal", raconte-t-elle. "On ne se rend pas compte qu'on se sert de ses deux mains en permanence et il est très difficile de se relever avec une seule main". Charlize Theron a travaillé avec Dayna Chiplin et le consultant combat et armement Greg Van Borssum afin de pouvoir exécuter elle-même la cascade. "Charlize ne cessait de répéter qu'elle pouvait faire mieux", explique le réalisateur. "Elle prête une attention hallucinante au moindre détail, qu'il s'agisse d'utiliser son arme à feu ou de manœuvrer le levier de vitesse". Norris remarque que Hardy a, lui aussi, mis au point un langage corporel d'une grande subtilité pour le rôle. "Même sans dialogue, on pouvait comprendre ce qui se passait rien qu'en le regardant", dit-il. "Tom a exécuté lui-même la plupart de ses cascades : il a grimpé au sommet du Porte-Guerre, puis a arpenté le toit du véhicule et s'est retrouvé suspendu audessus du sol. Il faisait tout ce qu'on pouvait lui demander, dans la limite des normes de sécurité". 
"Tom a l'énergie d'un rugbyman", estime Miller. "Il fait partie de ces comédiens qui ne reculent devant rien. Sur le plateau, il avait l'habitude de dire : 'Testons cette technique afin de bien comprendre ce qu'elle nous permet de faire et surtout de ne pas faire'. Il avait totalement raison. Pour un acteur, c'est très libérateur et cela permet de ne pas craindre l'échec". Pour le comédien, le plus important concernant le physique de Max, c'est qu'il n'est pas fait en acier. "Dans cet univers, tout coûte", indique Hardy. "C'est un thème symbiotique qu'on retrouve à travers la Désolation chère à George. Les êtres humains paient le prix cher. Et ils souffrent. C'est d'ailleurs assez désagréable d'être un super-héros qui souffre. Mais si on se retrouve avec la tête dans la poussière, il faut jouer le jeu. Comme c'est dur, je fais en sorte que ça ait l'air dur. Ça m'a permis d'ancrer les choses dans la réalité et d'assumer physiquement la fragilité du personnage". 
Hardy et sa doublure cascade Jacob Tomuri ont été de vrais partenaires tout au long du tournage. Mais Hardy attribue le mérite de l'essentiel des scènes d'action à Tomuri, et notamment la rencontre spectaculaire de Max avec l'armada. "Jacob a exécuté les cascades les plus difficiles", reconnaît Hardy. "Je me suis parfois retrouvé suspendu la tête à l'envers, ce qui est assez désagréable. Mais on ne m'a jamais fait subir des acrobaties à plus de 45 ou 60 km/h, alors que Jacob, lui, a dû faire ses cascades à des vitesses bien supérieures, non seulement en marche avant, mais aussi en marche arrière, souvent à 360°, le tout sur fond d'explosions et de coups de feu. Du coup, pour être honnête, j'ai eu le beau rôle". Miller observe que, par moments, il était difficile de distinguer les comédiens des cascadeurs. 
"Nous avons essayé de mélanger les deux catégories, et particulièrement chez les War Boys et les Imperators", souligne-t-il. "Par conséquent, à plusieurs égards, nous avions notre propre 'Fury Road' pour ainsi dire". Tout au long du tournage, une équipe de 17 personnes travaillaient 24 heures sur 24 pour entretenir les sites de tournage. Une fois que la production a quitté la Namibie pour tourner des scènes complémentaires à Cape Town, l'équipe d'entretien a passé trois mois à faire en sorte que chaque décor naturel retrouve sa beauté d'origine. LA COURSE-POURSUITE FINALE "Dans la Désolation, c'est moi qui fuis les vivants et les morts. Un homme réduit à un seul instinct : survivre". Pendant une quinzaine d'années, MAD MAX : FURY ROAD n'était qu'un concept, mais d'ici la fin du tournage, le projet a donné lieu à 400 heures de rushes. Pour en tirer 1h50 d'émotion et de pure action, Miller a confié cette mission à sa fidèle chef-monteuse Margaret Sixel pour, selon ses propos, "jouer avec la dimension temporelle et réunir les pièces du puzzle en une œuvre fluide dans laquelle on plonge facilement". 
Mitchell précise : "Ce n'était pas une tâche facile, mais Margaret était constamment aux côtés de George, et ensemble, ils s'en sont remarquablement sortis. Elle a fait un boulot magnifique, en étant appuyée par une formidable équipe". Pour que les prises de vue réelles de la Namibie correspondent à la Désolation tel qu'il l'a imaginée, Miller a travaillé avec le styliste et coloriste Eric Whipp et avec les mixeurs ré- enregistrement Chris Jenkins et Greff Rudoff pour mettre au point les carambolages de la Guerre de la Route. Mais la palette sonore du film n'aurait pas été complète sans la participation du producteur et compositeur Tom Hokenborg, alias Junkie XL. Miller adore la musique expérimentale de Junkie XL depuis longtemps, mais quand le réalisateur lui a proposé de participer à la bande originale, Junkie XL a compris qu'il lui fallait repousser les limites : "Quand on voit le film, on est plongé dans un monde devenu totalement fou, si bien que j'étais conscient qu'on ne pouvait pas se contenter d'une musique de film traditionnelle", remarque le compositeur. 
"Il fallait qu'elle soit dans l'outrance pour coller aux images, comme s'il s'agissait d'un opéra rock moderne". Il a ainsi sillonné la Désolation en alternant moments de calme et d'abandon psychotique et en utilisant près de 200 instruments, afin de mêler percussions, cordes amples et airs d'opéra accompagnés à la guitare électrique. "Lorsqu'on quitte le monde de fous et qu'on revient à l'humanité des personnages, la musique, elle aussi, devient épurée", dit-il. "Pour ces scènes-là, j'ai utilisé des bois et je me suis servis des cordes comme moteur de l'ensemble. Au final, on a un orchestre qui comprend des percussions brutales, un chœur de 80 voix, avec des passages de cordes et des effets sonores". 
Pour le cinéaste, le résultat final est "une révélation qu'il considère comme la preuve de l'investissement de tous ceux qui ont collaboré au film. J'ai vu le film des dizaines de fois avec Margaret, mais je me sens désormais à même de le regarder avec plaisir et de m'embarquer dans l'aventure". "George a toujours cherché à faire vivre des moments inoubliables au spectateur, et c'est pour cela qu'il s'est autant démené pour réaliser ce film", indique Mitchell. "FURY ROAD ne ressemble à rien de ce que j'ai vu, et je ne suis pas certain qu'on reverra de sitôt une œuvre pareille". 
"George s'est battu pour faire exister son histoire et il a tourné le moindre plan avec un soin incroyable, jusqu'à obtenir exactement ce qu'il voulait au départ – et c'est dément", s'enthousiasme Hardy. "C'est le film qu'énormément de gens attendent, mais personne n'aura autant attendu que George pour être certain de réaliser son rêve". En repensant à toutes ces années, le réalisateur estime qu'il a mis à profit l'expérience acquise pour ce nouvel opus : "Un film n'existe pas sans son public", conclut-il. "Il n'a pas d'existence sur un disque ou dans un boîtier. C'est dans une salle de cinéma que nous communions avec des étrangers et qu'on s'abandonne à ce qui se déroule sur l'écran. C'est une expérience qui se vit dans le partage. Et ce n'est qu'une fois projeté sur les écrans qu'on peut savoir si le film est réussi ou pas. J'espère que le public s'attachera à nos personnages et que le film aura du sens pour lui".

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