dimanche 20 août 2017

NÉS EN CHINE


Au cinéma le 23 août 2017

Je n'ai malheureusement pas eu le temps d'aller découvrir ce documentaire en avant-première pour pouvoir vous donner mon avis. Cependant, la nature recèle des milliers de merveilles et je suis sûre que ce film nous en dévoile quelques-unes de très jolie façon. Je vous partage des extraits et les notes de production pour vous donner une idée des belles informations transmises ici et vous permettre d'en apprendre plus sur ces magnifiques animaux.

Un film de Lu Chuan
Une histoire racontée par Claire Keim
Un film produit par Roy Conli, Brian Leith et Phil Chapman


NÉS EN CHINE, le nouveau film Disneynature, nous entraîne dans un fabuleux voyage au cœur des régions les plus sauvages de la Chine, là où très peu d’humains se sont aventurés.

FAITES CONNAISSANCE AVEC YAYA ET MEI MEI, 
UNE MAMAN PANDA GÉANT ET SON PETIT, 
HÉROS DU NOUVEAU FILM





Extrait : La famille des pandas (VF)


FAITES CONNAISSANCE AVEC DAWA, 
UNE PANTHÈRE DES NEIGES ET SES DEUX PETITS



Extrait : La famille des panthères des neiges (VF)


FAITES CONNAISSANCE AVEC TAO TAO, 
UN RHINOPITHÈQUE DE ROXELLANE, 
PLUS COMMUNÉMENT APPELÉ SINGE DORÉ



Extrait : La famille des singes (VF)


Bande annonce (VF)


Extrait : Derrière la beauté (VF)


L’HISTOIRE

Le destin de trois familles d’animaux s’entrecroise dans les environnements les plus extrêmes de notre planète, nous révélant les moments les plus intimes de leur existence. Yaya, une maman panda géant, guide son petit Mei Mei alors qu’il explore le monde et gagne en indépendance. Tao Tao, un Rhinopithèque de Roxellane de deux ans -plus communément appelé singe doré - relégué au second plan depuis la naissance de sa petite sœur, quitte son clan pour rejoindre un petit groupe vivant en périphérie. Dawa, une femelle panthère des neiges – un animal discret et mystérieux rarement observé par l’homme – est confrontée à l’incroyable difficulté d’élever ses deux petits dans l’un des habitats les plus hostiles de la planète.

A propos de Disneynature

Créé en 2008, Disneynature est un label cinématographique référent sur le sujet de la nature dans le monde. Inscrit dans la lignée des films documentaires « True Life Adventures » créés dans les années 50 par Walt Disney, ce label fait découvrir au grand public, et sur grand écran les plus belles histoires de la nature. Il compte aujourd’hui huit films réalisés par les meilleurs cinéastes du genre et plus de 30 millions de spectateurs.

Disneynature, c’est aussi une marque qui se décline en media, des expériences uniques de divertissement et à travers une gamme de produits porteurs de sens et respectueux de l’environnement.

Plus d’informations sur : www.zoombydisneynature.com

NOTES DE PRODUCTION 

DÉCOUVREZ LA VIE SECRÈTE D’ANIMAUX FASCINANTS AU CŒUR D’UNE CHINE SAUVAGE MÉCONNUE ! 

C’est la comédienne Claire Keim qui nous raconte le théâtre de la vie intime et parfois éprouvante de ces trois familles d’animaux. En nous offrant des images inédites à couper le souffle, le film explore l’incroyable diversité de ce pays aux proportions continentales, des sommets glacés des montagnes aux forêts de bambous, en suivant les grues du Japon qui forment le trait d’union entre ces trois destins extraordinaires. 

Le réalisateur Lu Chuan pensait initialement devoir opter pour une approche différente. Il explique : « Une fiction repose sur l’imagination, il faut tout créer de A à Z. Les films Disneynature, eux, sont basés sur les personnages, mais ces personnages sont des animaux. L’histoire est donc inspirée par les images que l’on parvient à tourner sur la vie qu’ils mènent. » 

La sensibilité artistique et le point de vue fondamentalement chinois de Lu Chuan sont complétés par le talent narratif du producteur Roy Conli de Disney Animation, ainsi que par l’expertise des producteurs Brian Leith et Phil Chapman dans le domaine du cinéma animalier. 

Roy Conli qui a produit RAIPONCE, et LES NOUVEAUX HÉROS, assure la production de NÉS EN CHINE. Il déclare : « C’est formidable d’explorer de nouveaux horizons avec Disneynature. C’est un honneur de faire partie d’une équipe de cinéastes internationaux aussi talentueux qui perpétuent l’héritage de Walt Disney en personne et de sa série « True Life Adventures », créée il y a plus de 60 ans. Ces films reposent sur des événements réels et des observations faites sur le terrain par les meilleurs cinéastes animaliers au monde. Travailler avec Lu Chuan, qui est l’un des réalisateurs et conteurs les plus doués de sa génération, a été incroyable. Ce film que nous avons réalisé est à la fois épique et intime. J’ai hâte de partager cela avec les spectateurs. » 

Les éminents cinéastes animaliers Brian Leith et Phil Chapman viennent compléter l’équipe de haut vol de NÉS EN CHINE. Basée à Bristol au Royaume-Uni, Brian Leith Productions a entre autres produit des programmes primés pour la BBC, PBS, Discovery Channel, Nat Geo et Animal Planet sur la vie d’animaux tels que les orques de l’Arctique canadien ou les hippopotames d’Afrique. Mais c’est leur travail au sein de la BBC Natural History Unit sur la série documentaire en six épisodes intitulée « Wild China» qui en a fait les candidats idéaux pour le dernier projet en date de Disneynature. Brian Leith déclare : « Nous avons été fascinés par l’étendue des régions sauvages de ce pays davantage connu pour son nombre d’habitants. La richesse naturelle de la Chine est surprenante. Lorsqu’on quitte les grands axes, on découvre de vastes forêts ainsi que d’immenses déserts et des hauts plateaux. » 

PLONGEZ AU CŒUR DE LA CHINE À LA RENCONTRE D’ANIMAUX EXTRAORDINAIRES 

On associe davantage la Chine aux métropoles animées que sont Shanghai, Hong Kong ou Beijing qu’aux grands espaces et aux paysages sauvages. Lu Chuan souhaitait changer cela. « Ce qui est étonnant avec le relief chinois, c’est son immensité et sa grande diversité», explique-til. « Le pays regorge de paysages extraordinaires, de montagnes et de rivières magnifiques, peuplés d’innombrables créatures incroyables. » 

« Pour trouver les décors les plus fascinants du pays, nous avons escaladé des massifs désertiques, des forêts reculées, des plateaux et des déserts. Nous avions envie de montrer les histoires les plus émouvantes de notre faune et de les partager avec les spectateurs du monde entier. Il n’y a qu’une seule Terre, et les véritables maîtres de la nature en sont les animaux sauvages. L’humanité se doit de les respecter et de les protéger. » 

Le film explore différentes régions de Chine et présente les pandas géants de la Réserve naturelle de Wolong dans la province du Sichuan, les rhinopithèques de Roxellane de la Réserve naturelle de Shennongjia dans la province du Hubei, à mi-parcours du fleuve Yangzi Jiang, et la mystérieuse panthère des neiges, appelée aussi once, établie dans la province du Qinghai, près de la ville-district de Yushu, à l’extrémité nord-est du plateau du Tibet qui s’élève à 5 000 mètres au-dessus du niveau de la mer. Le film met également en scène les chirus de la Réserve naturelle de Kekexili, des animaux rarement vus au cinéma, ainsi que la populaire grue du Japon, un oiseau sacré, filmée dans la Réserve naturelle de Zhanglong dans la province du Heilongjiang et la Réserve naturelle des oiseaux rares de Yancheng, dans la province du Jiangsu. 

« La plupart de ces animaux ne pouvaient être filmés qu’en Chine », commente Phil Chapman. « Pour un film tel que N ÉS EN CHINE nous avions besoin de capturer leur intimité en détail, afin de construire le récit. Mais tourner ce genre de séquences est parfois très difficile, surtout quand il s’agit d’animaux qui n’ont jamais été confrontés à l’homme. Nous ne savions même pas si c’était possible. » 

« Nous avons tourné des heures et des heures de rushes. Je n’avais jamais travaillé sur un projet avec une telle profusion d’images ! En les visionnant, et en faisant un premier tri, les récits dramatiques et poignants de nos personnages ont commencé à émerger. » 

« La différence entre Disneynature et la plupart des documentaires animaliers, ce sont les histoires que nous racontons », ajoute Roy Conli. « Elles reflètent toujours les événements survenus lors du tournage, mais il y a une manière particulière de raconter l’histoire qui fait que nous nous attachons vraiment à ces animaux. » 

Lu Chuan déclare : « Comme avec n’importe quel film, notre objectif est de raconter une histoire captivante. Ce projet est cependant particulier car les histoires de ces animaux sauvages témoignent non seulement de la puissance de la nature mais sont également une grande source de fierté pour le peuple chinois. » 

Pour le cinéaste, la présence de la majestueuse grue de Japon et de l’antilope chiru vient enrichir l’histoire des trois remarquables familles du film : une maman panda géant et son petit, un rhinopithèque de Roxellane solitaire et une insaisissable panthère des neiges qui fait de son mieux pour élever ses deux petits. 

Le producteur Brian Leith commente: « Ces espèces sont emblématiques en Chine et représentent une facette du pays que l’on connaît moins. Le fait d’avoir pu les filmer comme nous l’avons fait est en soi un exploit car ils elles vivent dans des régions isolées et difficilement accessibles. Les défis auxquels nous avons été confrontés sont énormes et colossaux mais nous sommes impatients de pouvoir partager une partie de ce que nous avons vécu dans cette vaste et magnifique partie du monde. » 

UN REGARD UNIQUE SUR LA NATURE 

Ces paysages grandioses voient naître d’innombrables créatures, autant d’êtres dont l’amour, les deuils et les espoirs s’inscrivent dans une histoire bien plus vaste : celle du cercle éternel de la vie. 

Le regard unique que porte la culture chinoise sur la nature est un élément central de NÉS EN CHINE. Le réalisateur Lu Chuan explique : « C’est une histoire sur la vie et la mort. En Chine, la mort n’est pas considérée comme la fin de la vie mais comme un nouveau commencement. La faune est ellemême constituée d’une myriade de nouveaux départs et c’est ce que nous voulions explorer dans ce film. J’aimerais que les spectateurs du monde entier puissent grâce à ce film mieux comprendre cette philosophie. N ÉS EN CHINE montre une facette authentique de la nature chinoise que l’on ne soupçonne pas. Les animaux que nous montrons sont une métaphore: comme nous, ils mettent au monde, ils élèvent leurs petits du mieux qu’ils peuvent. Ils connaissent des triomphes et des échecs. Leur volonté d’agir dans l’intérêt de leur famille trouvera écho en chacun de nous. » 

Roy Conli indique « Cette description du cycle de la vie est riche en émotions et en séquences passionnantes. Chaque récit décrit une réalité qui reflète notre propre expérience. Il est fascinant de constater que les animaux partagent certaines de nos valeurs les plus précieuses. » 

Le producteur Phil Chapman estime que ces histoires sont fidèles à la réalité, même si celle-ci n’est pas toujours facile à admettre. « La vie n’est pas tendre pour la plupart de ces animaux. Avoir réussi à les filmer pour un long-métrage est une prouesse remarquable, car ils vivent dans des régions reculées, et difficiles d’accès. Ce tournage était un projet extrêmement ambitieux, et nous sommes ravis de partager un peu de ce que nous avons vécu dans cette vaste région magnifique. Nous avons filmé les différentes étapes de leur vie, tourné été comme hiver. Nous avons été témoins des vicissitudes de leur existence, des naissances et des décès. En combinant les récits de ces familles, nous nous sommes aperçu qu’ils formaient un portrait fascinant de la nature sauvage en Chine que l’on ne voit quasiment jamais. » 

À LA RENCONTRE DES ANIMAUX 

L’ENVOL DES GRUES DU JAPON 

Lu Chuan, le réalisateur de NÉS EN CHINE, cherchait une manière magique et allégorique de faire le lien entre tous les animaux du film. C’est ainsi que la grue du Japon a rejoint le casting. Il explique : « La grue du Japon est un animal symbolique profondément ancré dans notre spiritualité. Selon d’anciennes croyances, elle conduit l’âme des défunts vers l’autre monde et achève ainsi le cycle de la vie. » 

Pour filmer ces magnifiques oiseaux au plumage noir et blanc, dont la tête s’orne d’une crête rouge, l’équipe s’est rendue dans les marais de Zhalong et Yancheng. « Les grues émigrent en fonction des saisons, comme ailleurs », explique Brian Leith. « Elles sont très gracieuses, surtout quand elles s’envolent, ce qui illustre parfaitement l’idée de cercle de la vie. » 

Le film s’attache aux phases migratoires de ces oiseaux, à leur nomadisme permanent, et aux distances qu’ils parcourent au rythme des saisons. « Chacun a entendu parler des grues du Japon, et de nombreux documentaires leur ont été consacrés », ajoute le directeur de la photo Paul Stewart. « Mais, de manière générale, il est extrêmement rare de les observer. »

Il explique que l’équipe savait qu’elle devait se montrer très respectueuse pour parvenir à tourner des séquences véritablement intimes : « Les grues sont des animaux très craintifs. Lorsque nous tentions de nous en approcher pour les filmer avec leurs petits, nous faisions très attention à ne pas les déranger. Nous avons été ravis qu’elles acceptent notre présence et nous laissent les observer en famille. » 

Il confie avoir été surpris par la taille des gruons : « Les adultes, qui font 1 m 50 de haut, sont très imposants, mais les petits sont absolument minuscules ! Pourtant, bien qu’ils soient tout petits, ils apprennent très rapidement à marcher, courir et même nager. » 

Mais ce sont les adultes qui l’ont vraiment ému. « L’une de mes séquences préférées, c’est quand nous avons vu la danse de séduction des adultes, qui rejettent la tête en arrière et poussent ce cri incroyable », poursuit-il. « C’est un son qui résonne fréquemment dans les marais, et je trouve qu’il symbolise cette région de la Chine. » 

Les réalisateurs mesurent pleinement l’importance de leurs personnages, des icônes que l’on retrouve tout au long de l’Histoire du pays. « La grue du japon revêt une très grande importance dans la culture chinoise », ajoute Paul Stewart. « Elle symbolise la fidélité et la longévité. Le film devait donc absolument faire honneur à cet animal qui inspire les Chinois depuis des millénaires. Ce sont vraiment des oiseaux magnifiques. On dirait un tableau chinois qui s’anime. » 

Et Lu Chuan de renchérir : « Il y a des statues de bronze de ces grues dans les mausolées impériaux, et dans les temples de tout le pays. Elles occupent une place de choix dans nos tableaux et notre littérature, parce qu’elles sont le symbole de la longévité et de la santé, et qu’elles peuvent guider l’âme de nos défunts vers l’au-delà. » 

La grue des immortels 

La grue du japon est un oiseau aux multiples symboles. Surnommée grue des immortels (仙鹤) en Chine car elle les porte sur son dos dans la mythologie taoïste, elle est présente dans diverses légendes, mythes, poésies et peintures. Outre le fait d’être cette monture des immortels, elle est également chargée d’emmener l’âme des défunts vers le ciel et elle est considérée comme un symbole de la longévité. L’oiseau pouvant, selon la légende atteindre l’âge vénérable de 600 ans, pour célébrer des personnes très âgées, on invoque ‘heshou’, c’est-à-dire la longévité de l’oiseau aux longues pattes ! 

UNE MAMAN PANDA GÉANT TRÈS PROTECTRICE 

Dès le début, l’équipe savait que le panda géant jouerait un rôle clé dans le film. « Il serait impensable de réaliser un film animalier en Chine sans l’évoquer », déclare le producteur Phil Chapman. 

« Les pandas sont les stars du monde animal », ajoute Lu Chuan. « Ils sont charmants et innocents. Le simple fait d’observer leur visage vous met le sourire aux lèvres. Ils sont grands, tout en rondeurs et assez maladroits. Comment ne pas craquer ? » 

Les pandas vivent dans des régions montagneuses isolées, à la végétation dense. Bien qu’ils soient vénérés en Chine, ils sont depuis peu considérés comme une espèce vulnérable (et non plus menacée). Une bonne nouvelle donc, mais ils sont loin d’être tirés d’affaire : selon un recensement effectué en 2014, il ne reste plus que 1 864 spécimens en liberté. L’équipe a cependant réussi à filmer les interactions d’une femelle et son petit dans le parc naturel de Wolong, dans la province du Sichuan, en Chine centrale. 

« C’est le premier bébé de YaYa, qui ne sait pas trop comment élever cette petite chose turbulente », nous dit Phil Chapman. « Mais, entre ces deux-là, c’est l’amour au premier regard. YaYa est complètement subjuguée. Elle a donné naissance à la boule de poils la plus câline, la plus mignonne, la plus adorable et la plus belle qui soit. Elle est aux petits soins pour son petit, qu’elle couvre d’amour, de câlins, de caresses et de petits coups de langue. » 

Lu Chuan, qui est lui-même devenu papa pendant le tournage, confie: « En tant que jeune parent, je comprends parfaitement cet instinct de surprotection. C’est un sentiment immédiat et très particulier qui a évidemment résonné chez moi. » 

« L’affection de YaYa pour son bébé est incroyable, mais MeiMei est bien décidée à apprendre à grimper aux arbres », ajoute Brian Leith . « C’est tout à fait naturel chez les pandas, mais ils sont loin de savoir le faire dès la naissance ! Les bébés pandas doivent apprendre à grimper, tout comme les petits humains apprennent à marcher. » 

« C’est une histoire qui parle à beaucoup d’entre nous », reprend Phil Chapman. « Tous les parents vous diront qu’ils ne supportent pas l’idée que leurs enfants soient confrontés aux difficultés du monde réel, surtout lorsqu’ils sont jeunes, sans défense et inexpérimentés. Accepter de lâcher prise est le travail de toute une vie ! » 

Pour être certains de ne pas mettre les animaux en danger en les habituant à leur présence, les cinéastes ont dû revêtir des costumes noirs et blancs qui leur ont non seulement donné l’apparence mais aussi l’odeur de vrais pandas, leur permettant ainsi de se mêler à leurs sujets pour les besoins du tournage. 

Paul Stewart a eu pour mission de saisir les moments spéciaux de la vie des pandas grâce à une caméra Red Dragon, utilisée tout au long du tournage : « Le film tourne principalement autour de la première année de la vie de ce bébé panda. Nous découvrons l’incroyable richesse de la nature sauvage chinoise à travers le regard de ce petit animal, et nous sommes témoins de la relation qui l’unit à sa mère. » 

« J’ai filmé beaucoup d’animaux, y compris d’autres ursidés et entre une mère et sa fille, mais c’est la première fois que j’observe un lien aussi fort entre une mère et son petit. C’est vraiment fascinant. YaYa semble voir MeiMei comme une fabuleuse partenaire de jeu, au point qu’elle la considère presque comme un jouet. La petite a une énergie incroyable, et s’attire toutes sortes d’ennuis. Après chaque incident – chute d’un arbre, dégringolade sur des pierres – elle reprend rapidement ses esprits et se remet à jouer comme si de rien n’était… au grand dam de sa mère ! » 

Le chef opérateur espère que le film touchera vraiment les spectateurs : « Après avoir observé le lien indéfectible qui les unit, je pense que le public s’attachera forcément aux pandas de manière générale. Il comprendra mieux les dangers auxquels ces animaux sont confrontés, et le caractère incertain de leur avenir. » 

Comment le panda devint bicolore 

La légende raconte qu’autrefois, les grands pandas arboraient un pelage d’un blanc uniforme. Un jour, un jeune voulut s’aventurer dans l’immense forêt de bambous et se perdit. Ses pleurs attirèrent un redoutable prédateur : la panthère des neiges. Mais, alors que le fauve s’apprêtait à bondir sur sa proie, une jeune fille s’interposa, détourna l’attention de l’once et le panda put fuir. Furieux d’avoir été dérangé le félin se retourna contre la jeune bergère et la dévora. Sa mort provoqua une profonde tristesse dans la communauté des grands pandas et l’ensemble de la troupe partit au village rendre un dernier hommage à la jeune héroïne. Une fois la cérémonie de crémation achevée, les pandas plongèrent leurs pattes dans les cendres encore chaudes. Ne pouvant s’arrêter de pleurer, ils se frottèrent longuement les yeux avec leurs pattes couvertes de cendres, se serrèrent les uns, les autres pour se consoler et se bouchèrent leurs oreilles pour ne plus entendre leurs pleurs. Depuis ce jour, ils portent, en souvenir de ce deuil, des tâches noires sur leur pelage blanc. 

LE SAVIEZ-VOUS ? 

La Chine est le seul pays au monde où l’on trouve des pandas géants à l’état sauvage. 

Ceux-ci vivent dans le centre du pays, dans des zones du Sichuan, du Shaanxi et du Gansu situées entre 1 500 et 3 000 m d’altitude. Les 75 à 100 cm de précipitations annuelles sur leurs forêts favorisent la pousse du bambou. 

La Chine possède 67 réserves naturelles où les pandas sont protégés. 

Selon certaines théories, leur pelage les aiderait à repérer un partenaire quand ils cherchent à s’accoupler. Le noir et blanc pourrait aussi leur servir de camouflage, surtout quand ils sont perchés dans les arbres. 

Ils mesurent entre 1,55 et 1,90 m. Les mâles pèsent de 85 à 125 kg ; les femelles, de 70 à 100 kg. 

En liberté, ils vivent entre 14 et 20 ans. 

Les pandas n’hibernent pas. Quand ils ne sont pas occupés à manger, ils passent beaucoup de temps à se reposer et à dormir. 

Ils consomment jusqu’à 20 kg de bambou par jour. Leur faux pouce – un os du poignet modifié – les aide à agripper les tiges. Il leur arrive de manger de la viande. 

Dans leur voisinage on compte le faisan doré et l’ibis nippon, des caprins comme le petit bharal, et des singes comme le rhinopithèque de Roxellane (ou singe doré). 

La gestation dure trois à cinq mois. La femelle atteint sa maturité sexuelle entre quatre et cinq ans, et mettra au monde une moyenne de cinq à huit petits dans sa vie. 

À la naissance, ceux-ci pèsent entre 85 et 140 g. De la taille d’une motte de beurre, ils sont 900 fois moins gros que leur maman. 

Tout rose, aveugle, recouvert d’un fin duvet, la mère le place près d’une mamelle et là, il va téter à raison de 14 fois par jour durant 30 minutes par cession. Ce n’est qu’à l’âge de 3 semaines qu’il ouvrira enfin ses yeux sur le monde qui l’entoure et il devra attendre 3 à 4 mois avant de pouvoir se mouvoir. 

Le bébé panda restera aux côtés de sa mère durant 18 mois avant de gagner son indépendance dans l’immense forêt. 

L’ADOLESCENCE D’UN SINGE DORÉ 

La forêt de Shennongjia, dans les vallées montagneuses de Chine centrale, près du fleuve Yang-Tsé, abrite des milliers de rhinopithèques qui se balancent de branche en branche dans des feuillus, grignotent des lichens et des insectes et élèvent leurs petits au sein d’un groupe très organisé.

« Ces animaux vivent dans des groupes sociaux denses », explique Brian Leith. « Nous avons ainsi pu rapidement identifier les différents clans et apprendre à connaître les individus qui les composent. » 

L’équipe avait initialement prévu de raconter la première année de la vie d’un rhinopithèque mais, après avoir filmé des nouveau-nés pendant des heures, à la recherche de l’histoire parfaite, ils ont remarqué un jeune singe qui venait d’avoir une petite sœur. « La vie de TaoTao change du tout au tout quand sa famille cesse de lui accorder de l’attention, alors qu’il était jusqu’ici au centre de leurs préoccupations », raconte Roy Conli. « Il ne trouve plus sa place au sein de sa famille, ni dans le groupe.» 

Les réalisateurs ont finalement jugé que son histoire s’inscrivait dans le prolongement de celle de YaYa et MeiMei. « Elle montre ce qui se passe dans le monde animal quand une mère délaisse son petit », explique Phil Chapman. 

« Le film montre comment, en grandissant, ce jeune singe s’affranchit et découvre qui il est, indépendamment des autres », ajoute Lu Chuan. « On se ressemble beaucoup de ce côté-là ! »

TaoTao cherche alors du réconfort et de la reconnaissance auprès d’autres membres du clan et intègre un groupe de mâles que l’équipe du film a baptisé les Garçons perdus, en allusion à Peter Pan. 

« C’est une situation fréquente chez les singes », explique Brian Leith. « Les mâles se rassemblent en marge des cellules familiales. Souvent, chez de nombreuses espèces de primates mais également chez d’autres espèces, une fois arrivé l’adolescence, les jeunes mâles quittent le groupe familial. Une façon de limiter la consanguinité. Ils vivent alors une existence solitaire en périphérie du clan ou se regroupent en petites troupes de célibataires. Puis, au gré de leurs explorations et aventures, ils vont un jour conquérir leur propre territoire, trouver une femelle et fonder à leur tour un groupe. TaoTao passe donc quelque temps avec eux, mais découvre très rapidement que la vie de ces mâles solitaires n’a rien de facile. Il n’y a pas de règles et cela implique de faire preuve d’une grande prudence.» 

« Le chef de ce groupe de hors-laloi est un voyou borgne que nous appelions Rooster », reprend Phil Chapman. « Il n’a pas eu une vie facile et l’environnement qu’il a créé n’est pas vraiment bienveillant. Les Garçons perdus ne pensent qu’à eux, ce qui est à première vue très attirant… » Les séquences avec TaoTao, sa famille et les Garçons perdus illustrent ce qui se passe lorsque les jeunes se retrouvent livrés à eux-mêmes. « Les Garçons perdus invitent TaoTao à prendre part à un jeu que nous avons appelé le ‘CasseBranches’ », commente Brian Leith. 

« C’est une séquence très drôle, où on les voit bondir d’arbre en arbre comme de vrais casse-cou. » Tao-Tao a cependant fini par trouver sa place au sein du groupe. « Nous tenions à montrer le rite de passage auquel il est soumis », note Lu Chuan. « L’histoire de ce petit singe est drôle, émouvante et inoubliable.» L’équipe a réussi à saisir des moments de la vie des rhinopithèques que l’on a rarement – voire jamais – vus au cinéma (notamment parce que la plupart des espèces de singes sont généralement filmés dans des environnements tropicaux), ce qui n’a pas été une mince affaire. Il a fallu se frayer quotidiennement un chemin à travers la végétation extrêmement dense de la forêt, une épreuve à la fois longue et éprouvante. 

« Le groupe que nous avons suivi vit en altitude, dans des paysages enneigés l’hiver », raconte le chef opérateur Justin Maguire. « C’est très beau, mais cela rend le tournage très compliqué, du fait de la météo capricieuse. Le paysage montagneux est parsemé de pics acérés. Nous devions escalader une pente raide recouverte de mauvaises herbes et de végétation dense avec tout notre équipement, le plus souvent sous la pluie ou la neige. » 

Les températures oscillaient entre -10°C et 20°C. Justin Maguire et son équipe de deux à trois personnes évoluaient sur ce terrain accidenté et glissant en essayant de suivre leurs sujets : « Il fallait être agile et rapide car les singes passent beaucoup de temps dans les arbres et sont capables de bondir d’une cime à l’autre en un éclair. » Les membres de l’équipe ont donc dû trouver le moyen de tourner les plus belles images possible – ce qui nécessite un équipement et des objectifs plus lourds et sophistiqués – tout en étant suffisamment léger pour pouvoir saisir des comportements sur le vif. Ils ont ainsi pu observer des moments calmes quand les singes se regroupaient pour se tenir chaud durant la nuit, et d’autres plus loufoques. L’un des jeunes singes faisait notamment des sauts périlleux arrière sans raison apparente ! 

« Nous tenions absolument à les filmer quand ils marchaient dans la neige en se tenant debout, probablement pour conserver la chaleur de leur corps. En les voyant évoluer ainsi sur leurs pattes arrières, ils m’évoquaient le Yéti ! Pas tout à fait humains, mais vraiment pas loin non plus. »

Certaines des scènes les plus fascinantes concernaient les plus jeunes membres du clan : « Nous avons observé que les mères, les tantes et les frères et sœurs faisaient preuve de beaucoup de tendresse envers les bébés. On voyait qu’ils étaient ravis de s’occuper d’un nouveau-né et de le tenir dans leurs bras. Ce sont des moments très émouvants, tendres et intimes. Ils ne pouvaient contenir leur joie. » Pour le chef opérateur, passer du temps avec ce clan, fort d’une grosse quarantaine de singes, était un privilège. 

« Nous avons appris à connaître chacun, observé les dynamiques familiales au quotidien. D’un jour à l’autre, on voyait des ajustements dans la hiérarchie : celui qui dominait la veille perdait ses privilèges le lendemain. Nous les avons filmés au naturel, et j’ai adoré ça. Ils me manquent ! » 

Le singe de l’empire du milieu 

Héros de divers contes et récits, ce singe doré, s’il a toujours été braconné pour sa viande et sa magnifique fourrure, n’en est pas moins resté très peu connu du monde occidental jusqu’à ce jour. Et pour cause, il vit notamment dans une région reculée et un environnement aussi rude que difficile d’accès. Il faut attendre 1870 et Alphonse Milne-Edwards pour que le rhinopithèque de roxellane fasse son entrée dans la science occidentale et c’est peut-être Georges Schaller qui en fit les premières longues observations de terrain, retranscrites dans un article paru 1985 sous le titre ‘le trésor doré de la Chine’. Cette toison, par sa similitude avec la chevelure de l’une des concubines du sultan de l’empire Ottoman Soliman, lui aurait valu son nom d’espèce de roxellana. 

LA MIGRATION DES ANTILOPES DU TIBET 

Chaque année, au printemps, des dizaines de milliers d’antilopes femelles quittent les mâles et entament un périple héroïque en direction du légendaire lac Zhouonai, sur les hautes terres du plateau de Qinghai, où elles donnent naissance à leurs petits. 

Mères et nouveau-nés s’apprivoisent, et les petits acquièrent des aptitudes essentielles – dont la marche – avant de prendre le long chemin du retour. « C’est un voyage long et ardu qu’elles entament chaque année pour donner naissance à la génération suivante. Pour moi, les distances qu’elles parcourent représentent le pouvoir de la foi », explique Lu Chuan. 

« La migration qu’entreprennent ces antilopes pour mettre bas sur les rives de ce lac est peut-être l’une des plus difficile du règne animal», explique le coordinateur du tournage, Ben Wallis. « Personne ne sait vraiment pourquoi elles font cela. probablement pour éviter les loups durant cette période de gestation et de mise bas, mais y assister est à couper le souffle. » 

Après des décennies de braconnage, il reste moins de 100 à 150 000 antilopes du Tibet, ou chirus, dans le monde. C’est ce qui avait poussé Lu Chuan à tourner Kekexili, la patrouille sauvage, un film multi récompensé, en 2004. « Il racontait l’histoire d’une patrouille tibétaine chargée de protéger ces antilopes contre les braconniers », expliquet-il. « J’ai passé près de deux ans à filmer ces animaux, ce qui m’a permis d’en apprendre beaucoup sur eux. » 

« C’est en partie grâce au succès du film que les autorités chinoises ont créé la réserve de Kekexili », ajoute Phil Chapman. « Les chirus sont désormais protégées et leur population est en augmentation.» Il a fallu cinq jours à l’équipe rien que pour atteindre le camp de base, en raison de l’altitude élevée. « Nous grimpions tous les jours un peu plus haut », raconte le caméraman Rolf Steinmann. 

« Le dernier jour, nous avons quitté la route principale et emprunté des pistes sommaires sur 200 km, en pleine nature. On m’a dit que je n’étais que le cinquième Occidental à me rendre sur la zone de vêlage, ce que je considère comme un immense privilège. » Trouver les antilopes n’a pas posé de problème particulier. D’ailleurs, les réalisateurs se sont retrouvés entourés dès qu’ils ont installé le camp de base. « Il suffisait d’ouvrir la porte pour les apercevoir au loin!» se souvient le coordinateur Steven Ballantyne. En revanche, le simple fait de porter le matériel dans un environnement aussi pauvre en oxygène était un défi en soi. 

Rolf Steinmann, qui se dissimulait dans des trous peu profonds recouverts de filets de camouflage pour filmer les animaux, confie : « Cet endroit ne ressemble à aucun autre sur Terre. » Les abris, surveillés de loin par un véhicule de soutien, contenaient suffisamment de provisions pour fonctionner en toute autonomie. « Il y en avait cinq au total sur le plateau, afin que nous puissions passer de l’un à l’autre en fonction des besoins du tournage », explique Steven Ballantyne. « Mais, quand nous construisions un nouveau poste, les antilopes ne s’en approchaient pas avant plusieurs jours. Rolf patientait donc à l’intérieur, le temps que les odeurs et les sons s’estompent, afin de pouvoir les observer de près. » 

« Les antilopes du Tibet sont d’autant plus craintives qu’elles sont chassées depuis des siècles », ajoute Phil Chapman. « Le simple fait de nous voir les plongeait dans la panique. C’est la raison pour laquelle Rolf Steinmann devait se faire le plus petit possible dans ces cachettes. Il y passait trois ou quatre jours avec de la nourriture et de l’eau, sans pouvoir s’allonger (elles ne faisaient en effet pas plus de 60 x 90 cm). Les températures étaient glaciales la nuit. Sa mission consistait à attendre. Sa patience a été mise à rude épreuve ! » 

« Il passait donc des heures assis, à plus de 4 500 m d’altitude, dans la neige, la grêle et la pluie. Mais les antilopes ne se doutaient pas de sa présence, ce qui lui a permis d’obtenir des séquences magnifiques. » « J’observais les antilopes seize heures par jour, depuis ma cachette», se souvient le caméraman. « J’ai même passé quatre jours sur une colline pour filmer un grand rassemblement sur l’aire de vêlage. Dans une petite vallée, de l’autre côté de la colline, j’ai vu des antilopes s’enfuir parce qu’un loup les pourchassait. J’ai attrapé ma caméra pour immortaliser cette course-poursuite. » 

Étant donné le titre du film, NÉS EN CHINE, l’un des principaux objectifs de l’équipe était naturellement d’assister à la naissance d’un bébé antilope. « Ca n’a pas été simple», indique Steven Ballantyne. « Chaque jour, nous partions en randonnée pour tenter d’apercevoir des signes de la naissance imminente d’un petit. Le plateau est immense, et les antilopes se déplacent en permanence, mais nous avons fini avec le temps par deviner où les naissances avaient le plus de chance de se produire. » 

La patience des réalisateurs a fini par être récompensée : ils ont pu filmer des séquences éblouissantes de l’arrivée d’un bébé antilope dans cet environnement glacial mais très beau. « On pourrait se dire qu’avec 20 000 femelles sur place, filmer la naissance d’un petit ne poserait pas de problème, mais autant trouver une aiguille dans une botte de foin!» poursuit le coordinateur. 

« Même quand nous assistions à une naissance, nous ne parvenions pas toujours à positionner la caméra au bon endroit, et à temps. Quand nous avons finalement réussi à capturer le moment précis où une antilope mettait bas, et vu tout l’amour et la tendresse qu’elle témoignait à son petit, nous avons été submergés par l’émotion. L’apparition d’une nouvelle vie dans cet environnement hostile était de toute beauté. » 

Des harems provisoires 

Durant la saison de reproduction, les chirus se regroupent en harems comprenant de 10 à 20 femelles regroupées autour d’un mâle. Habituellement non territoriales, les antilopes le deviennent alors et le mâle défend farouchement ses femelles contre les intrus. Une fois la période des accouplements passés, le harem se dissout et plus aucun lien ne semble relier le mâle aux femelles. A la naissance, les petits se mettent d’emblée sur leurs pattes, une disposition essentielle dans ce milieu où il faut savoir, au plus vite, fuir à l’approche d’un prédateur. Les jeunes mâles resteront une année auprès de leur mère tandis que les femelles resteront plus longtemps à ses côtés et l’accompagneront, l’année suivante, durant la migration vers les lieux de mise bas. 

L’antilope menacée 

Les chirus, élégantes antilopes à la robe marron glacé, arborent un manteau fait de poils soyeux et d’une infinie douceur, très prisé pour la confection de châles. La légende veut que la laine soit si fine que votre étole passerait sans difficulté au travers d’une bague. Cependant, si le shatoosh se vend à prix d’or – un châle se vend en général plus de 2500 euros - , il faut tuer l’antilope chiru pour l’obtenir. C’est ainsi que du million d’antilopes gambadant il y a un siècle sur le vaste plateau tibétain, il ne reste plus aujourd’hui que 75 000 individus. Chaque année, les belles chirus entament une longue migration du sud de leur zone de répartition vers la frange nord de la réserve et même au-delà. Pourquoi ? Le mystère demeure entier mais ces montagnes Kunlun culminant par endroits à plus de 6900 mètres furent certainement, par le passé une zone très riche comme semble le démontrer des analyses de pollen retrouvés dans les sols âgé de 5 000 à 13 000 ans. La zone est également relativement dépourvue de prédateur, un atout certain. Désormais, le versant nord-ouest des Kunlun, destination finale de la migration des chirus est devenue lui aussi une réserve dénommée Kekexeli en référence au film du même nom. 

LA PANTHÈRE DES NEIGES : DISCRÈTE ET MYSTÉRIEUSE 

Tout son corps est parfaitement adapté à ce terrain unique : sa queue exceptionnellement longue l’aide à garder l’équilibre et fait office de couverture durant les nuits glacées, tandis que son pelage gris tacheté lui permet de se fondre dans les rochers. 

Le plateau tibétain, le plus haut du monde, abrite la splendide mais furtive panthère des neiges. Les spécialistes estiment qu’il n’en reste peut-être que 4 000 spécimens dans les massifs d’Asie centrale, même si leur habitat quasi-inaccessible et leur spectaculaire capacité à se fondre dans leur environnement rendent les recensements compliqués.«En faisant le choix de filmer des panthères des neiges, nous avons fait preuve d’une ambition démesurée », reconnaît Brian Leith. 

« Nous tenions à ce qu’elles soient présentes dans le film, mais ce sont des créatures extrêmement difficiles à localiser et encore plus à filmer. Beaucoup s’y sont essayés avant nous. Nous étions donc conscients des risques. » « Le film raconte l’histoire de Dawa, une panthère des neiges qui doit se battre pour subvenir aux besoins de ses petits », poursuit Roy Conli. « Elle vit dans un environnement hostile et impitoyable, ce qui cause de graves problèmes. » 

À plus de 4 500 m d’altitude, le monde de Dawa est résolument inhospitalier. « Les conditions de vie peuvent être dramatiques», commente Lu Chuan. « La nourriture est rare et la survie, un combat quotidien, d’autant plus qu’elle élève deux petits. En plus du climat, impitoyable, Dawa doit se battre contre d’autres panthères pour se nourrir et s’attaque même à une maman yak, dans le seul but de protéger et de nourrir ses deux petits. Les mères de cette espèce témoignent de la force de l’amour maternel. » Sur le plateau, les températures hivernales sont glaciales, avec de fréquentes averses de grêle, et la rare végétation n’offre que peu de protection face aux vents qui peuvent dépasser 65 km/h. 

« Ces paysages désertiques sont époustouflants de beauté », reprend Roy Conli. « Cette panthère des neiges est absolument majestueuse, et on mesure instantanément combien ses petits sont importants pour elle. » 

Pour filmer ce mystérieux félin, les cinéastes ont fait huit jours de route depuis Beijing avant d’atteindre le lieu de tournage. Mais le manque d’oxygène peut rapidement devenir un problème, comme l’explique Brian Leith : « Nous montions toujours plus haut, sur un terrain toujours plus accidenté, et nous devions nous acclimater à l’altitude.» L’équipe s’était minutieusement préparée, en s’assurant de pouvoir compter sur une assistance médicale et d’éventuelles évacuations d’urgence. 

« Le mal des montagnes est courant à cette altitude », préciset-il. La panthère des neiges du film – dont c’est sans doute la première portée – s’efforce tant bien que mal de prendre soin d’elle-même et de ses petits. « Dawa est une chasseuse expérimentée mais elle n’arrive pas à attraper grand-chose, surtout qu’elle a été chassée de son territoire par des rivaux », poursuit-il. « On croit souvent à tort que la vie sauvage est plus facile pour les prédateurs que pour les proies, alors que c’est tout l’inverse. » 

« Nous avons choisi de raconter une histoire qui reflète la réalité et les épreuves auxquelles sont confrontés ces animaux », conclut-il. Pour y parvenir, la production a fait appel aux talents du chef opérateur américain Shane Moore, « très connu dans le milieu du documentaire animalier », rappelle Phil Chapman. « Il est très doué pour filmer les prédateurs les plus discrets, qu’il s’agisse du puma ou du loup. Nous savions donc qu’il serait capable de filmer la panthère des neiges, parce qu’il est quasiment prêt à tout pour obtenir le plan recherché. » 

« J’ai grandi dans les montagnes du Wyoming et je filme le règne animal depuis plus de 30 ans », explique l’intéressé. « Il existe, selon moi, un langage commun à tous les environnements naturels de la planète. Heureusement, d’ailleurs, étant donné que personne au sein de l’équipe n’avait jamais vu de panthère des neiges en liberté lorsque nous avons entamé cette aventure ! » Un moine local a rejoint l’équipe, composée de Chinois et d’Occidentaux, en qualité d’assistant caméraman et de pisteur, passant le plus clair de son temps à tenter de repérer et filmer l’animal. 

Pour ce faire, Shane Moore et son équipe ont notamment choisi d’observer la faune environnante. Le gypaète barbu, un oiseau de la famille du vautour, leur a ainsi permis de localiser les carcasses des proies de Dawa. Le comportement des nombreuses espèces de renards et de rongeurs était également un bon indicateur de la présence du prédateur. C’est un mouton qui a permis au directeur de la photo d’observer la panthère pour la première fois : « J’ai repéré un grand bharal, ou mouton bleu de l’Himalaya, dans la montagne, à environ un kilomètre et demi, le regard fixé sur un prédateur », se souvient-il. « Il nous a fallu près de deux heures pour apercevoir la panthère qu’il regardait. » 

« Elles n’ont pas leur pareil pour se fondre dans le paysage. Elles se confondent avec les rochers et avancent très lentement. De tout le règne animal, ce sont sans aucun doute les créatures les plus difficiles à localiser. » Plus de trois mois sur le terrain ont été nécessaires pour obtenir des images de qualité. « Le dernier jour de notre première expédition, nous avons localisé la femelle et ses petits mais la rencontre a été des plus furtives », révèle-t-il. « Ça a été un déchirement de devoir les quitter, mais ce tournage particulier touchait à sa fin, et mon visa de travail était sur le point d’expirer. » 

La plupart des images ont été filmées à 400 ou 500 m de distance, avec des très longues focales. « La tentation de se rapprocher était toujours présente, car les téléobjectifs ont tendance à trembler, mais nous étions déterminés à ne pas trahir la confiance de la panthère. » 

« Un jour, en jetant un coup d’œil depuis un rocher, je l’ai vue avec ses deux petits, à 15 mètres en contrebas. Ils dormaient et j’ai été tenté de les filmer mais je savais que si la mère se réveillait et qu’elle était surprise par ma présence nous ne pourrions plus jamais les approcher. Je me suis donc replié à une distance respectueuse. J’ai attendu toute la journée et, une demi-heure avant la tombée de la nuit, j’ai assisté à une scène incroyable entre la mère et ses petits. Elle savait que j’étais là mais elle ne se sentait pas menacée. » 

Lors de cette première année de tournage, les félins ont en effet semblé accepter la présence de Shane Moore dans le paysage, ce qui lui a permis de s’approcher parfois à une cinquantaine de mètres. Pour lui, les félins savaient presque tout le temps qu’il était là. « Ils ont une vue perçante. Nous avons donc pensé que la meilleure solution était de leur faire savoir où nous nous trouvions et de leur démontrer que nous ne représentions pas une menace pour eux. » 

Lorsque le printemps est revenu, la panthère, qui n’avait plus d’autre solution, a tenté d’attaquer un petit yak. Shane Moore a assisté à la scène : « Tout le troupeau lui a fait front. C’était impressionnant. Les yaks sont de très gros animaux. C’était pénible à regarder, et encore plus à filmer. J’étais partagé entre mon inquiétude pour la survie de la panthère et l’empathie que je ressentais vis-à-vis de la maman yak. J’aurais voulu qu’elles s’en sortent toutes les deux. » « Quand nous montions les séquences consacrées à Dawa, je n’arrêtais pas de penser à ma mère et à mon épouse », confie Lu Chuan. « En regardant cette panthère des neiges, je voyais tout l’amour que ma mère m’avait donné, et celui que mon épouse témoigne à mon fils. Dawa est le symbole de l’amour inconditionnel, de l’amour tout-puissant. » 

Le réalisateur souhaitait faire preuve de responsabilité dans la manière dont il montrait le sort de cette panthère. « Nous ne souhaitions pas inquiéter les spectateurs », ajoutet-il. « NÉS EN CHINE montre la vie difficile de Dawa, mais d’une manière que les enfants sont capables de comprendre. Parfois, la vie est dure. J’espère que nous avons réussi à exprimer cela de manière délicate. » 

Émouvante et riche en drames, l’histoire de Dawa est inoubliable, comme celle de chacune des familles du film. Et c’était bien là l’objectif. « NÉS EN CHINE est une œuvre à part », conclut le réalisateur. « Avec des moments très drôles, et d’autres qui vous tireront peut-être quelques larmes. Mais vous quitterez la salle heureux. » 

LE SAVIEZ-VOUS ? 

La panthère des neiges mesure environ 60 cm au garrot pour une longueur de 1,20 à 1,50 m, et pèse entre 25 et 75 kg. 

Doté de courtes pattes avant, ce puissant félin s’appuie sur ses longues pattes arrière pour faire des bonds pouvant aller jusqu’à 9 m. 

Sa queue touffue, qui peut atteindre un mètre, est presque aussi longue que son corps. La panthère s’en sert pour s’équilibrer, et l’enroule autour d’elle pour se tenir chaud. 

Son pelage épais, blanc à jaune, constellé de taches grises et noires, lui sert de camouflage dans son habitat rocailleux. 

Elle a une prédilection pour les falaises, les crêtes rocheuses, les pentes et vallées herbeuses des montagnes froides et arides. 

La taille de son territoire peut aller de 28 à 1 000 km2. 

Le grand bharal ou mouton bleu, l’ibex de Sibérie (une espèce de bouquetin) et l’argali (un mouflon) font partie de ses mets favoris. Mais ce félin opportuniste se nourrit aussi de lapins, marmottes, pikas, mulots, perdrix et autres oiseaux. 

La panthère des neiges est active essentiellement à l’aube et au crépuscule. Elle se méfie des humains, ce qui la rend très difficile à observer, étudier ou filmer. 

Les femelles peuvent se reproduire dès deux ou trois ans, et donnent naissance à deux ou trois petits par portée. Ceux-ci pèsent 300 à 700 g, et n’ouvrent les yeux qu’au bout d’une semaine. Ils n’apprennent à chasser que vers un an, et partent vivre seuls à l’âge de deux ans.

LES DOUCES MÉLODIES CHINOISES 

La bande originale du film a été composée par Barnaby Taylor. La chanson du générique de fin a été écrite et interprétée par American Authors.

Drôle et émouvante, intime et vaste, sauvage et sincère, l’histoire de NÉS EN CHINE méritait une bande originale qui évoque toute la majesté des paysages naturels chinois. Son compositeur, Barnaby Taylor, avait déjà remporté un Emmy Award pour son travail sur Chine sauvage. Cette série de la BBC en six épisodes, diffusée en 2008, était produite par Brian Leith, le producteur de NÉS EN CHINE. 

«Ici, Barnaby a choisi un orchestre occidental traditionnel, agrémenté de quelques jolies touches chinoises », expliquet-il. « Je trouve qu’il a fait un boulot incroyable.» 

Mitchell Lieb, qui dirige le service musiques et bandes originales chez Walt Disney Studios Motion Pictures Production, est également de cet avis : «Pour moi, Barnaby a composé son œuvre la plus aboutie. C’est la preuve qu’il continue à s’améliorer de film en film. Il est parvenu à composer des thèmes différents pour chacune des animaux, avec des histoires bien spécifiques, et à en faire une bande originale cohérente et harmonieuse. C’était loin d’être une mince affaire.» 

Pour le compositeur, ce film documentaire «rend hommage aux paysages grandioses, presque mystiques, qu’on trouve en Chine, tout en dévoilant les moments les plus intimes de la vie de d’animaux charismatiques. Nous souhaitions donc quelque chose d’intimiste qui illustre également la grande variété du territoire chinois.» Il a entrepris de mettre en parallèle la vie des animaux et une expérience commune à tout être humain, celle de grandir, ellemême liée à l’importance que nous accordons à la famille. «NÉS EN CHINE est avant tout une histoire de liens familiaux: l’aventure de la naissance, de l’enfance, les joies et les peines que l’on éprouve quand on devient parent. La musique rend également hommage à la splendeur et la diversité de la Chine.» 

Pour intégrer des sonorités propres à la Chine, l’artiste s’est servi de plusieurs instruments singuliers : le dungchen, un cor tibétain en bronze le morin khuur, ou « vièle à tête de cheval » le guzheng, un instrument à cordes pincées l’erhu, qu’il qualifie de «superbe violon à deux cordes dont le son rappelle la voix humaine » le yangqin, ou tympanon chinois divers bois des percussions chinoises. 

« La plus grande joie que je retire de mon métier, c’est de travailler avec ces instruments (et les musiciens qui savent les faire chanter). Ils ont tous leurs particularités, et c’est exactement ce qui me motive en tant que compositeur», confie-t-il. Comme le film présente de nombreux animaux, le musicien a choisi d’utiliser un thème pour distinguer chacun des personnages principaux. Celui de la maman panda et de son petit est plein de chaleur. 

« La relation entre YaYa et MeiMei est faite ‘d’amour pur’, comme le dit si bien Lu Chuan, le réalisateur.» « Le thème de TaoTao, le jeune singe, est à la fois inquiétant et espiègle. Pour donner une touche d’humour, j’ai utilisé quelques éléments de l’opéra de Beijing, auxquels j’ai ajouté une bonne dose de piano stride.» L’antilope du Tibet, quant à elle, a été associée au vaste paysage qui lui sert d’habitat. 

«J’ai utilisé le morin khuur et son timbre envoûtant en le combinant à des compositions orchestrales, de façon à représenter le vaste ciel et les paysages dégagés qui entourent l’animal. J’y ai ajouté un tango plein d’humour et de romantisme pour illustrer son côté joueur et un peu maladroit.» L’histoire de Dawa, en revanche, est pleine de hauts et de bas. 

« La musique reflète, appuie et amplifie clairement ce sentiment en dotant la panthère des neiges d’une voix, celle du violoncelle. » Pour accompagner les séquences où figurent les grues, c’est la harpe qui a été privilégiée, avec «des compositions orchestrales en crescendo, cycliques et tourbillonnantes ». Le compositeur s’est efforcé de créer un lien émotionnel avec les spectateurs du monde entier, tout en saluant la grande diversité des styles musicaux chinois. 

« Pour cela, j’ai dû faire de nombreuses recherches, réfléchir et laisser parler ma sensibilité. Un instrument propre à une région ne va pas forcément évoquer le paysage de cet endroit, ni l’émotion recherchée. De même, s’en tenir à une approche traditionnelle peut restreindre les possibilités. Ce qui explique que j’aie choisi le piano bastringue pour les singes, par exemple.» 

EVERYTHING EVERYTHING 

Pour la musique du générique de fin, l’équipe du film a demandé au groupe pop-rock new-yorkais American Authors de composer une chanson originale. Après avoir vu le film, les intéressés ont donc créé un morceau énergique, pour une conclusion pleine d’optimisme. 

« Le propos d’Everything Everything, c’est que la vie est sublimée par l’amitié », résume le chanteur, Zachary Barnett. « Il y a tellement de choses extraordinaires à vivre ! L’idéal, c’est de les partager avec ceux qui nous sont chers.» « Tout le film tourne autour de l’amour, de l’importance des liens familiaux », ajoute-t-il. « Parfois, on se sépare et on suit son propre chemin. Malgré tout, l’amour de nos amis, de notre famille, toutes ces relations essentielles sont au cœur de notre existence. NÉS EN CHINE est vraiment magnifique, à tous les égards.» 

Les membres du groupe ont adoré les personnages. «Nous voulions transmettre l’esprit et le cheminement de chacun », poursuit le chanteur. « Toutes les histoires nous ont vraiment touchés. Chaque personnage forme des souvenirs avec, et pour, ceux qui lui sont chers, et chacun est représenté dans notre chanson.» 

LA CHINE, UN KALEIDOSCOPE NATUREL 

Tout le monde connaît le grand panda, une espèce hyper emblématique et sous haute surveillance mais bien d’autres plantes et animaux fascinants peuplent les vastes étendues chinoises. Et pour cause : avec 9, 6 km2, la Chine arrive à la troisième place mondiale en terme de superficie. La diversité au sein de ce pays est immense, liée à la variété des climats et à la topographie. Des plaines aux plus hauts sommets du monde, du froid glacial aux latitudes tropicales, la Chine est multiple, véritable kaléidoscope de biotopes et d’écosystèmes abritant plus de 30 000 espèces de plantes à fleurs et 6347 espèces de vertébrés dont la moitié portent écailles et nageoires. 

Au-delà de ces nombres, il faut noter que plus de la moitié des plantes sont endémiques tout comme 667 espèces de vertébrés. La diversité de climats et de reliefs va de pair avec un large répertoire d’écosystèmes. La Chine abrite même trois points chauds de la biodiversité, des zones caractérisées par un niveau exceptionnel d’endémisme – des espèces qui ne vivent qu’ici et nulle part ailleurs -. Le premier englobe la chaîne de l’Himalaya, le second les montagnes d’Asie centrale telles que les Tien Shan, à cheval entre de nombreux pays et enfin le troisième est constitué par les sommets montagneux du sudouest du pays. 

Là vivent notamment 3500 espèces de plantes endémiques, 237 mammifères dont 5 uniques à cette zone comme le grand panda ou le rhinopithèque de roxellane, 611 oiseaux ou encore 90 espèces d’amphibiens. Cette région abrite également l’une des forêts tempérées les plus riche en terme de biodiversité. C’est au cœur de ces mêmes montagnes que fut érigé le barrage des Trois Gorges menaçant par son ampleur de nombreux écosystèmes d’ores et déjà fragilisés. 

Yancheng, le royaume des grues 

Venant lécher la mer Jaune, la réserve de biosphère de Yacheng s’étend sur 280 000 hectares. Un paradis pour 3 millions d’oiseaux qui, pour beaucoup viennent ici faire une halte dans leur long périple migratoire. Une zone de plages côtières s’étirant sur plusieurs centaines de kilomètres aux allures de vastes marécages et prairies ponctuées de forêts de feuillus. C’est cette situation aux croisements de deux climats, tempéré et subtropical qui font de ce lieu un écosystème unique. Hôte de prestige, la grue du japon peut se targuer d’être la raison ayant conduit à la création de cette réserve. Plus de la moitié de la population mondiale de cet oiseau ô combien emblématique mais également menacé vient ici hiverner et côtoie plus de 370 autres espèces d’oiseaux, 47 mammifères, 45 reptiles ou encore 281 poissons et 310 insectes sans oublier les quelques 156 espèces de mollusques. 

Dans la forêt de bambous, un ours en sursis 

A Wolong, pays du dragon endormi, au cœur des montagnes Quionglai en Chine, vit une créature mythique. Elle ne possède ni écailles, ni haleine inflammable mais une face aussi ronde qu’une lune ornée de petites oreilles, ainsi que quatre grosses paluches, le tout recouvert d’une épaisse fourrure noire et blanche, tels les yin et yang taoïstes. Niché entre 1200 et 6250 mètres d’altitude, la réserve de Wolong, crée en 1963 et située à 150 km de Chengdu dans la province chinoise du Sichuan couvre 200 000 hectares de forêt mixte. Si sapins, bouleaux, épicéas et tsugas forment les piliers de cette cathédrale végétale, dans le sous-bois, les bambous règnent en maître pour le plus grand bonheur des pandas, hôtes de marque de cette réserve de Biosphère de l’UNESCO depuis 1979. 

La découverte et l’étude de cet ursidé sont toutefois récentes, et il aura fallu attendre 1869 pour que le premier grand panda fasse parler de lui dans le monde suite à la description d’une dépouille ramenée par un chasseur au père David, jésuite et naturaliste à ses heures perdues. Malheureusement, la suite de l’histoire n’est guère à l’avantage du panda : les frères Roosevelt, terribles chasseurs, ajoutèrent l’ours noir et blanc à leur collection de trophées puis débuta un commerce de bébés panda à destination des zoos mondiaux. 

Il faudra attendre 1946 pour que la Chine ferme ses frontières à ce commerce mis en place par les occidentaux. Désormais, le YENGCHEN WOLONG TIBET SHENNONGJIA panda est intégralement protégé. Mais les menaces pesant sur sa survie se sont déplacées avec le risque de consanguinité due à la fragmentation de l’habitat et le cycle particulier des bambous : leur floraison est un chant du cygne et il est essentiel que le panda puisse partir à la recherche d’un autre garde-manger bien garni car il faudra plus de 10 années pour que la nouvelle génération d’herbacées atteigne une taille et des qualités nutritionnelles convenant aux pandas. 

Shennongjia & Quinling, au cœur du territoire du singe doré 

Les Alpes du Sichuan, comme elles sont parfois surnommées, étendent leurs plis en plein cœur du pays aux proportions continentales. Séparant le nord du sud, la vallée de Wei à la vallée de Han, elles sont habillées d’une foisonnante forêt de feuillus cachant sous leur épais dais de feuillage des rhododendrons illuminant le sous-bois au printemps ainsi que plus de 3000 espèces de plantes dont un grand nombre endémiques à la région. Mais ce sont les hôtes poilus de ces montagnes qui sont les plus connus. Un cinquième de la population de grands pandas arpente ces reliefs faits de plis et de creux ainsi que le rhinopithèque de roxellane si élégant dans son manteau flamboyant. Le takin, le faisan doré, le tragopan ou la salamandre géante y sont également présents. 

Sur le toit du monde 

Virgule ourlant l’ouest du pays, le Tibet, annexé en 1949 par la Chine, couvre 1,2 milliards de km2. Ici, ce sont les montagnes qui dominent. Non seulement elles sont omniprésentes mais tutoient le ciel du haut de leurs 7000 à 8000 mètres. Le Tibet, c’est aussi la deuxième plus grande réserve au monde, couvrant 30 millions d’hectares, refuge d’une biodiversité unique. La vaste réserve de Chang Tang caillouteuse, sableuse et désolée, protégée depuis 1993 abrite encore de nombreuses espèces qui ont disparu du reste de la région. Yak sauvages, kiangs, ours à collier, mouflon du Tibet, gazelle du Tibet ainsi que la plus importante population de chirus de la région cohabitent dans ces paysages qui s’étendant à perte de vue. Loups, panthères des neiges et renards du Tibet arpentent également ces plateaux nichés à plus de 6000 mètres à la recherche de pikas à lèvres noires, de lièvres du Tibet ou encore de quelques marmottes dodues de l’Himalaya à se mettre sous la dent. 


UNE HISTOIRE RACONTÉE PAR CLAIRE KEIM 

Chanteuse et comédienne éclectique, Claire Keim est aussi à l’aise sur le petit et le grand écran que sur scène. Elle s’investit également depuis longtemps dans de nombreuses causes humanitaires et environnementales, dont les Enfoirés et la Fondation de Nicolas Hulot « Pour la nature et pour l’Homme ». 

Dès l’adolescence, Claire rêve de devenir comédienne. Elle suit le Cours Florent, puis le cours d’art dramatique de Dominique Minot. Séduit par son talent et sa détermination, JeanJacques Debout lui offre le rôle principal de sa nouvelle comédie musicale, « Paul eVirginie », en 1992. 

Forte de cette première expérience, elle rejoint le casting de la saga d’été « Les Yeux d’Hélène », grâce à laquelle le public découvre aussi son talent de chanteuse : à la demande du compositeur Vladimir Cosma, elle interprète en effet les chansons « En rêvant » et « Je ne peux pas lui en vouloir ». En 1995, elle fait ses premiers pas au cinéma dans AU PETIT MARGUERY de Laurent Bénégui. Elle s’impose dans des films comme OUI d’Alexandre Jardin, LA BELLE VERTE de Coline Serreau, BARRACUDA de Philippe Haïm, LE ROI DANSE de Gérard Corbiau, mais aussi dans un registre plus sombre avec J’IRAI AU PARADIS CAR L’ENFER EST ICI de Xavier Durringer ou LE SENS DES AFFAIRES de Guy-Philippe Bertin. En 2000, elle est saluée pour sa prestation face à Thierry Lhermitte dans LE ROMAN DE LULU de PierreOlivier Scotto. 

Elle partage un an plus tard la vedette de FÉROCE avec Samy Naceri. Elle s’aventure dans le thriller d’horreur avec RIPPER de John Eyres, auprès de A.J. Cook et Bruce Payne, et partage l’affiche du drame criminel EN TERRITOIRE INDIEN de Lionel Epp avec François Berléand et Jérémie Renier. En 2014, elle a tourné sous la direction de Mélanie Laurent le drame RESPIRE, avec Joséphine Japy, Lou de Laâge et Isabelle Carré et en 2015 elle incarne Julie dans le film de Diane Kurys ARRETE TON CINEMA! C’est en 2004 que Claire Keim a travaillé pour la première fois sur une production Disney, en prêtant sa voix au film d’animation LA FERME SE REBELLE. 

C’est très naturellement qu’en 2015 Disney fait appelle à elle pour raconter l’histoire du film Disneynature AU ROYAUME DES SINGES. Actrice très populaire, elle est bien connue des téléspectateurs pour des séries comme « Zodiaque » et « Le maître du Zodiaque » avec Francis Huster, « Caravaggio » avec Alessio Boni, ou la série fantastique « Éternelle» avec Guillaume Cramoisan et Antoine Duléry. Elle jouait dernièrement dans «Les Edelweiss » et « Nom de code : Rose ». Claire Keim fait également carrière dans la musique, sa seconde passion. Son duo avec Marc Lavoine pour la chanson « Je ne veux qu’elle » a été un tube. Son album « Où il pleuvra », mélange de rythmes de guitares folk et de mélodies au charme pop instantané sur lequel elle a collaboré avec Francis Cabrel, est sorti en 2011 – le single « Ça dépend » (avec Ours) a été un succès. Elle a chanté en duo le titre d’Aldebert « Les Amoureux » extrait de son album « Enfantillages 2 » en 2013. Son prochain album sortira en 2018. 

Au théâtre, elle compte à son répertoire « L’importance d’être constant» d’Oscar Wilde dans une mise en scène de Jérôme Savary au Théâtre national de Chaillot, « Le Libertin » d’Eric-Emmanuel Schmitt sous la direction de Bernard Murat, avec Bernard Giraudeau au théâtre Montparnasse, ou « The Guitrys », d’Eric-Emmanuel Schmitt, dans lequel elle campait Yvonne Printemps face à Martin Lamotte dans le rôle de Sacha Guitry, au théâtre Rive Gauche puis en tournée. Elle joue actuellement au Théâtre de Paris aux côtés de Guillaume de Tonquedec dans la pièce à succès « La Garçonnière», adaptée du film de Billy Wilder, mise en scène par José Paul. Elle vient également de finir le tournage d’une série française pour TF1 adaptée de la série anglaise « THE FALL ». 

  
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Autre post du blog lié au documentaire NÉS EN CHINE

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